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BERLINALE 2022 Generation

Mascha Halberstad • Réalisatrice de Oink

“Ça me dérange toujours, quand les gens sous-estiment les enfants”

par 

- BERLINALE 2022 : La vie, c’est plus que décrocher le titre de "roi de la saucisse", dans ce délicieux film d’animation en stop motion présenté en ouverture du volet Generation Kplus

Mascha Halberstad  • Réalisatrice de Oink

Quand son grand-père américain, jusqu’alors absent, revient dans la famille, Babs est un peu craintive. Mais il sait comment gagner son cœur : en lui offrant un petit cochon. Il y a toutefois un problème : le personnage éponyme de Oink [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Mascha Halberstad
fiche film
]
ne sait pas se tenir, et l’événement anniversaire du concours du "roi de la saucisse" se profile à l’horizon. Mascha Halberstad nous parle de son film d’animation en stop-motion, projeté en ouverture du volet Generation Kplus de cette édition de la Berlinale.

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Cineuropa : Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir cette technique ? Vos personnages ont l’air d’avoir en permanence les cheveux ou la fourrure au vent.
Mascha Halberstad : C’est la technique du stop-motion. Chaque fois que vous les touchez, leur chevelure bouge, que vous le vouliez ou non. Oink a été réalisé de manière très analogique. Ce que vous voyez est ce que vous avez. C'est une manière très honnête de filmer. Ce qui est amusant, c’est que je suis quelqu’un de très impatient, mais un des avantages de cette technique est son côté très pratique. Vous voyez le décor, la lumière, les personnages. C’est en ce sens similaire à la prise de vue réelle, mais en plus sympa. Et, surtout, vous pouvez modifier les choses. J’adore improviser et trouver d’autres manières de résoudre un problème, et le stop-motion est une vraie mine pour cela.

C’est vraiment sympa d’avoir des cochons comme personnages, mais est-ce un peu plus compliqué quand un film comme Babe est toujours dans les esprits ? Est-ce la raison pour laquelle Oink ne parle pas, par exemple ?
Si le cochon avait parlé dans ce film, cela aurait été bizarre. Je voulais qu’il soit plus réaliste, donc, Oink devait être aussi "normal" que possible. Un adorable petit cochon, ni plus, ni moins. Il réagit aux situations, et une des scènes est entièrement montrée de son point de vue. Je pense que cela reste tout de même crédible.

Il y a une certaine douceur dans ce film, mais l’histoire prend également une tournure un peu sombre. Il est question de trahison, de la part de quelqu’un supposé être de confiance.
Je suis une grande fan de Roald Dahl. J’ai grandi avec ses livres, et il a toujours eu ce genre de personnages, charmants, mais également mauvais. Oink est basé sur un livre (De wraak van Knor de Tosca Menten), et c’est aussi pour cela que je l’ai choisi. J’aime ce genre d’humour. J’espère que ce n’est pas quelque chose qui arrive trop souvent dans la vraie vie. Je serais bouleversée si c’était le cas, mais je n’ai pas fait un film pour donner de leçon, même si je suppose qu’il doit y en avoir une quelque part. En ce qui me concerne, c’est un film joyeux. Tout le décor me rappelait mon enfance. Tout est très néerlandais, mais le genre néerlandais que nous connaissons, pas celui des touristes. J’ai toujours eu ces couleurs en tête. Et celui que vous avez cité est affreux, mais… non, en fait il est vraiment toujours affreux. Il y a toutefois un retour de bâtons, et donc le film devient sombre, mais pas trop tout de même. Après tout, il y a également des plaisanteries un peu scatophiles. Quand j’étais plus jeune, les films néerlandais ressemblaient à ça. Maintenant la tendance est au contrôle. Vous ne pouvez pas avoir de violence, vous ne pouvez pas avoir ceci ou cela. Je suis si contente que Marleen (Slot), ma productrice, m’ait fait confiance. Ça me dérange toujours, quand les gens sous-estiment les enfants. Ils peuvent supporter plus de choses que ce que l’on croit.

Vous portez une attention toute particulière aux personnages adultes. Ils semblent tous avoir leurs petites manies. Dans les films pour enfants, les adultes ne sont généralement pas très intéressants.
Tout le mérite revient à ma scénariste, Fiona van Heemstra. Elle a vraiment le don pour ces choses-là. Nous avons eu le temps de développer ces personnages, et nous avions un beau casting. Nous avons réuni tout le monde dans une pièce, ils ont donc joué toutes les scènes, ce qui me donne aussi des idées pour la suite, car de cette façon, on apprend à connaître ces personnages. J'aime également que mes marionnettes soient assez simples. Chez Laika, le grand studio d'animation, ils font leurs personnages en 3D et les impriment ensuite. Pour moi, si un animateur a trop d'options, cela complique les choses. Honnêtement, je ne le vois même pas comme un film pour enfants. C'est un film familial. Je pense que les adultes l'apprécieront, car il y a un grand nombre de blagues subtiles qu'ils seront les seuls à comprendre.

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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