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BERLINALE 2022 Panorama

Magnus Gertten • Réalisateur de Nelly & Nadine

“Ça m’intéressait de dévoiler l’histoire cachée”

par 

- BERLINALE 2022 : Le réalisateur suédois traite d’une histoire d’amour touchante entre deux femmes qui se sont connues pendant la Seconde Guerre mondiale dans un camp de concentration

Magnus Gertten • Réalisateur de Nelly & Nadine

Le Suédois Magnus Gertten présente son nouveau documentaire Nelly & Nadine [+lire aussi :
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, dans la section Panorama de cette édition de la Berlinale. Nous l’avons rencontré pour parler de son engagement envers ses protagonistes et des aspects les plus importants du concept visuel du film.

Cineuropa : Pourriez-vous nous dire à quel moment et comment vous avez commencé à faire des films en lien avec la Seconde Guerre mondiale ?
Magnus Gertten : J’ai commencé par vouloir éviter le sujet. C’est ce que l’on vous disait de faire. Mais ensuite, j’ai vu les images d’archives tournées dans ma ville natale pendant la guerre. Il était question d’un événement historique important pour la Suède, une opération de la Croix-Rouge au cours de laquelle des personnes étaient secourues et conduites dans ma ville. J’ai été fasciné par les images et par les gens qui y figuraient. Je me suis demandé si je serais capable d’en identifier certains. Je pensais que c’était mission impossible, puis, je me suis rendu compte que je pouvais en identifier certains. Et ces personnes se sont retrouvées dans mon premier film Harbour of Hope (2011). C’était ma petite contribution personnelle. Quand j’ai terminé le film et que je l’ai présenté à l’international, les gens se sont mis à me contacter. Une personne est venue me voir pour me dire qu’elle s’était rendu compte que sa mère était dans le film. Une autre, lors d’une projection en Israël, m’a dit qu’elle était la petite fille que l’on voyait en arrière-plan. Sur la base de ces témoignages, j’ai donc décidé de faire un autre film, Every Face Has a Name [+lire aussi :
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(2015). Là encore, j’ai voyagé avec le film et lors d’une des dernières projections à Paris, une femme s’est présentée et m’a dit qu’elle avait reconnu quelqu’un sur les images. Il s’agissait de Nadine, et cette femme était en fait la petite-fille de Nelly, Sylvie. Sylvie ne s’était pas encore plongée dans les documents qu’elle avait en sa possession. C’était trop douloureux d’affronter ce secret de famille, et elle était réticente à l’idée d’en faire un film. Cela s’est avéré un avantage pour moi, car j’ai pu faire partie du processus dès le départ.

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Comment faites-vous pour prendre du recul par rapport au sujet ?
C’est une distance professionnelle dont j’ai besoin. De plus, je me sens tellement privilégié d’avoir rencontré des personnes d’un tel courage. La responsabilité que ces gens m’ont confiée est immense. Je leur suis reconnaissant de me livrer leur histoire. Je suis impressionné de voir de quelle façon ils ont fait face à tout cela. Cela m’a donné l’occasion de rencontrer des gens extraordinaires. Je suis très émotif, mais je suis aussi très professionnel. Je suis là pour raconter une histoire, pour aider les gens à raconter leur histoire. Je ne suis pas là pour les aider à faire leur deuil.

Qu’est-ce que vous préférez dans l’histoire de Nelly & Nadine ?
Ce qui m’intéressait c’était d’en apprendre davantage sur ce secret de famille, et de voir la forme que le pouvoir de l’amour peut prendre. De plus, il s’agissait ici de pionnières importantes, des modèles pour la communauté homosexuelle. J’avais envie de révéler une histoire cachée, de raconter des histoires encore méconnues, d’ouvrir mon esprit à de nouveaux points de vue. Il n’y a jamais d’intention cachée dans mes films. Il semblerait toutefois qu’ils finissent toujours par devenir une sorte de manifeste humaniste, parce que c’est ce que j’ai en moi et c’est ce que je souhaite que soit le cinéma.

Combien de temps avez-vous suivi Sylvie ? Et y a-t-il eu des moments où elle a pu vouloir arrêter ?
Nous avons commencé en 2016, début 2017. La pandémie nous a fait prendre un peu de retard. Certains moments ont été très difficiles pour Sylvie, mais elle avait décidé qu’elle devait le faire et elle l’a fait. J’étais content d’être là à ce moment-là. Elle a également un conjoint, un soutien silencieux, mais essentiel.

Le journal de Nelly est essentiel au film. De quelle quantité de documents disposiez-vous et comment avez-vous choisi de les utiliser ?
Il y a différentes versions du journal, beaucoup de notes manuscrites et beaucoup de matériel. Il y a en fait déjà matière à faire un livre, que j’aimerais voir publié. Nous avons sélectionné tout ce qui concernait Nadine. J’aurais aimé avoir davantage d’éléments du point de vue de Nadine aussi.

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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