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SAN SEBASTIAN 2021 Compétition

Tea Lindeburg • Réalisatrice de La Dernière nuit de Lise Broholm

"Il y a encore 300 000 femmes par an qui meurent en couches"

par 

- Nous avons rencontré la réalisatrice danoise pour parler de son premier film, tout à fait sensationnel, ainsi que d’accouchement et des relations mère-fille

Tea Lindeburg  • Réalisatrice de La Dernière nuit de Lise Broholm
(© SSIFF/Álex Abril)

Le premier long-métrage de la réalisatrice danoise Tea Lindeburg, La Dernière nuit de Lise Broholm [+lire aussi :
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interview : Tea Lindeburg
fiche film
]
(As In Heaven), est en compétition au Festival de San Sebastian, où nous l'avons rencontrée pour discuter de ce sensationnel premier film, d’accouchement et des relations mère-fille.

La Dernière nuit de Lise Broholm est l'adaptation d'un roman de Marie Bregendahl paru en 1912, intitulé "Nuit de mort" (un titre repris dans la traduction anglaise de 1931). C’est l’histoire d’une fille de 14 ans qui vit sur une ferme à la fin du XIXe siècle. Elle est destinée à devenir la première fille de la famille à recevoir une éducation, mais ensuite sa mère a un accouchement compliqué, qui menace de mettre fin à tous ses espoirs et ses rêves pour l'avenie.

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Cineuropa : A-t-il été difficile de tourner ce film en temps de Covid ?
Tea Lindeburg : Le gros problème était surtout l'heure du jour, le temps étant un facteur extrêmement significatif dans le film. Nous étions très dépendants de l'impératif de tourner précisément au bon moment de la journée, de manière à ce qu'on puisse voir la manière dont le ciel évolue au fil de la journée. Nous ne pouvions donc pas permettre que la pluie ou la météo ou la lumière changent trop.

N'est-ce pas la magie du cinéma ?
Oui. Exactement. Mais après, on avait aussi des enfants dans le film, et ils ne sont pas autorisés à tourner à toute heure.

Où étiez-vous quand vous avez lu le livre pour la première fois ?
J’étais dans une maison en Suède. Je venais d'accoucher de mon fils. C’est un livre qui a toujours été dans la bibliothèque de ma mère. Il s’appelle Nuit de mort en danois, et j’ai toujours été attirée par ce titre. Il se trouve que nous avons cette maison en Suède – mon mari est musicien, son groupe a une maison qui fait très Fifi Brindacier. Nous étions là avec des amis environ deux semaines, avant la naissance de mon fils, et nous avons un bonne partie des vieux livres de ma mère, là-bas. Je l’ai pris sur l’étagère et j’ai commencé à le lire. Je me suis dit : "C’est complètement dingue". J'ai été immédiatement attirée par cet univers.

L’accent sur l’accouchement et la relation mère-fille est ici porté à l'écran de manière fascinante. Est-ce que c’était central dans votre compréhension des thèmes du livre ?
Bien sûr. Toute l'histoire de la mère et du travail, à l'accouchement, et le fait que c’était si dangereux il n’y a pas si longtemps encore. C’est un film vaguement autobiographique, mais l’écrivaine a effectivement perdu sa mère dans des circonstances similaires. Je me suis sentie tellement chanceuse de vivre à l’époque où nous sommes maintenant, dans la partie du monde où nous nous trouvons. Quand on accouche, ici, la mort n’est pas une pensée qui vous traverse l'esprit. On ne se dit pas : "Je pourrais mourir". On se dit plutôt des choses comme "Quel niveau d'anesthésie est-ce que je souhaite ?". C’est plus devenu un genre de menu. Mais quand on se penche sur la question, on se rend compte que ce n’est en fait pas comme ça pour beaucoup de gens, aujourd’hui. Il y a encore 300 000 femmes par an qui meurent en couches. Mais ce n'est pas à cela que j'ai pensé sur le moment, en lisant le livre. J’étais attirée par l’idée d’avoir l’accouchement comme cadre et comme intrigue, d'une certaine manière. C’est une petite intrigue – le plus gros de l’intrigue se passe dans la tête du personnage. J’ai aussi été attirée par cette fille et la manière dont elle vit cette journée, avec des espoirs et des rêves et des peurs, des doutes sur elle-même, de la culpabilité et des relations.

Le film montre des mères qui transmettent leurs forces à leurs filles et qui sont vraiment essentielles dans la direction que prendront les enfants. Qu’est-ce qui vous fascine dans les figures de mères ?
J’ai toujours eu des mères dans mon travail. C’est la première fois que la mère est une mère bienveillante, bien à tous les égards – d'habitude, dans mes films, elles sont méchantes. Je pense que ma maman est contente que j'en sois enfin venue à travailler avec une bonne mère.

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(Traduit de l'anglais)

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