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VENISE 2021 Orizzonti

Laura Bispuri • Réalisatrice de Il paradiso del pavone

“Vous êtes tous invités à vous asseoir à table avec la famille de mon film”

par 

- VENISE 2021 : La réalisatrice italienne nous parle de son troisième film, qui a été "un travail difficile", de sa relation avec l’actrice Alba Rohrwacher, et d’autres choses encore

Laura Bispuri  • Réalisatrice de Il paradiso del pavone
(© La Biennale di Venezia - Foto ASAC)

Lentement mais sûrement, Laura Bispuri ajoute des personnages à ses histoires : il y en avait un dans son premier film, Vierge sous serment [+lire aussi :
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, trois dans Ma fille [+lire aussi :
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, et il y en a maintenant onze dans Il paradiso del pavone [+lire aussi :
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, au programme de la section Orizzonti de la 78e Mostra de Venise.

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Cineuropa : Il existe un mythe du troisième film, qui serait particulièrement difficile. Est-ce que ça a été le cas de celui-ci ?
Laura Bispuri :
Le deuxième n’est-il déjà pas censé être très dur ? Quoiqu'il en soit, celui-ci a eu une naissance assez étrange aussi. Je travaillais depuis deux ans sur un gros film, avec un thème politique et beaucoup de personnages. Et puis la pandémie a frappé et nous avons dû arrêter tout le projet. Mais je me suis souvenu d’une petite intrigue que j’avais lue il y a deux ans, par Silvana Tamma, une étudiante de Francesca Manieri, qui a co-écrit Ma fille avec moi. Elle m'est restée dans la tête et dans le cœur. J'ai donc décidé de faire ça, au lieu du gros film que je préparais. Ça a été amusant et c’est allé très vite. Nous avons écrit, trouvé l’argent, tourné et monté le film en huit mois. C’est une petite production, mais ça fait l’effet d’une sorte de passage, dans le sens où j’étais sur le point de m’attaquer un gros film et au lieu de ça, cette petite perle est venue à moi.

Le motif de la réunion de famille a été dépeint à de nombreuses reprises au cinéma. Il donne souvent à l'auteur l'occasion d’avoir une approche assez personnelle. Comment avez-vous abordé ce thème ?
Deux films en particulier m'ont inspirée : La Famille d'Ettore Scola et Secrets et mensonges de Mike Leigh. Pendant l’écriture, j’ai en effet découvert des traits communs entre les gens du film et ma propre famille, mais comme il y a beaucoup de personnages, j’espère que le spectateur pourra s'identifier au moins à l'un d'entre eux, ou qu'au moins un lui rappellera un membre de sa famille. C’est du moins l’intention : vous êtes tous invités à vous asseoir à table avec ma famille de personnages.

Qu’est-ce qui vous a amenée à choisir Dominique Sanda pour le rôle de la matriarche ?
Nous avons écrit le film assez rapidement, donc j’ai pensé assez tôt au casting. Le premier personnage à pourvoir était, bien sûr, Nena, car c’est un rôle important. J’ai naturellement envisagé une actrice italienne, mais ensuite, mon directeur de casting et moi avons songé à Dominique Sanda, que j’adore depuis mon plus jeune âge et qui a indéniablement fait du grand cinéma italien, avec De Sica, Bertolucci... tellement de grands cinéastes. J’ai vu une photographie récente d’elle et voilà, c'était ma Nena ! J’ai envoyé le scénario en Uruguay, où elle vit depuis vingt ans. Elle travaille très peu ; elle préfère faire de la sculpture et profiter de sa maison au bord de la mer. Et puis elle est venue, elle a fait tout le voyage jusqu’à moi, pendant le Covid, et elle a fait ce film. Très courageux de sa part.

Alba Rohrwacher joue des rôles clefs dans vos trois films. Est-ce une coïncidence ou est-ce voulu dès le départ ?
Ma relation avec Alba devient de plus en plus importante, professionnellement et sur le plan humain. Ma rencontre avec elle, il y a une dizaine d’années, a été très importante. Je pense que ça a été la même chose pour elle. Elle a la gentillesse, ces temps-ci, de dire à la presse que moi, Laura, je pourrais lui donner un scénario fait de pages blanches, et elle le ferait quand même. J’essaye de l’impliquer autant que possible dans mes projets.

À chacun de vos films, vous semblez augmenter le nombre de vos personnages. De nouveau, est-ce voulu ?
Oui, il y a un personnage dans Vierge sous serment, trois dans Ma fille, et onze dans Il paradiso del pavone, mais je vais essayer, comme toujours, de me rapprocher autant que possible des personnages, de creuser la vie intérieure de chacun d'eux. Mon désir est de tous les prendre par la main, de les caresser et d’explorer leur univers intime. J’essaie de les extirper des rôles conventionnels, de prendre les stéréotypes, comme la famille, ou la mère, et de les renverser complètement, de les rompre, puis de remettre ensemble toutes les pièces du puzzle.

Et quid de ce gros film que vous prépariez ? Est-ce que vous allez le faire ?
Je ne pense pas. En ce moment, j’écris un autre gros film dont je ne peux pas encore parler. De nouveau avec Silvana Tamma.

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(Traduit de l'anglais)

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