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KARLOVY VARY 2021 Compétition

Erika Hníková • Réalisatrice de Every Single Minute

“Je voulais que le public se pose des questions comme : qu’est-ce que je fais pour mon enfant ?”

par 

- Ce documentaire, qui observe un garçon éduqué selon la méthode Kameveda, est en lice pour le Globe de cristal de Karlovy Vary

Erika Hníková • Réalisatrice de Every Single Minute
(© Vojtěch Havlík)

Comment élever un enfant ? Existe-t-il une "bonne" méthode ? Ces questions sont au cœur d’Every Single Minute [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Erika Hníková
fiche film
]
, le nouveau film d’Erika Hníková, qui a remporté le Prix spécial du jury à Karlovy Vary (voir l’article). Elle a évoqué pour Cineuropa l'élaboration du film et le fait qu'elle a dû se confronter à ses propres préjugés sur la méthode Kameveda pour réaliser un film neutre, qui laisse au public le soin de décider si les Hanuliaks font ce qu’il faut pour leur fils.

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Cineuropa : Au début de Every Single Minute, on pourrait penser qu’il s’agit d’une critique de la méthode Kameveda, mais ce n’est pas du tout le cas, vous êtes très impartiale. Comment avez-vous fait pour garder une distance par rapport au sujet ?
Erika Hníková :
J’espère que le film n’est pas non plus favorable à la méthode. Je voulais que mon point de vue de réalisatrice soit neutre. J’ai un fils qui a huit ans. Pendant le tournage, j’ai eu des sentiments ambivalents par rapport à cette famille. Quand j’ai entendu parler d’eux pour la première fois, j’ai eu l’impression qu’ils étaient complètement fous, car j’avais moi-même une certaine expérience des enfants et je pensais qu’ils étaient dingues de s’infliger cela. Je me suis aussi dit qu’ils étaient fous parce que c'est leur fils, car ce n’est pas normal de faire cela à son enfant.

Cependant, quand j’ai commencé le tournage, je me suis sentie plus partagée. Tous mes films précédents étaient critiques et exprimaient un point de vue clair et net, donc il me semblait normal d’adopter cette approche dans mes documentaires, sauf que là, ma perception fluctuait constamment, de vraies montagnes russes. J’avais le sentiment qu’ils le traitaient de manière horrible, mais de l'autre côté, ils l’aiment bien et ce sentiment est partagé. Ils sont pleins d’énergie, et ils arrivent à lui consacrer tellement de temps. Voyant que cette impression se maintenait pendant le tournage, j’ai eu envie de faire un film neutre, dans lequel on verrait comment ils vivent et qui permettrait de se faire sa propre opinion à partir de ce qu’on voit dans le film.

Une des choses qu'on remarque le plus, c'est que le fils semble très bien adapté. Est-ce que cela vous a surprise ?
Lors du tournage et pendant mes recherches (car j’ai passé beaucoup de temps là-bas), il ne s'est jamais montré nerveux. Il était toujours drôle et voulait tout faire. S’il ne voulait pas faire une chose en particulier, il le disait calmement et poliment, alors qu’il n’avait que trois ans et demi. Quand mon fils ne voulait pas faire quelque chose, il se mettait à me crier dessus ! Comme ils ne le forçaient pas, il faisait autre chose à la place. Au début, je pensais qu’une fois que je me mettrais à tourner, au bout de quelques jours, je le verrais pleurer et qu’ils le forceraient et qu’ils se disputeraient, mais cela n’est pas arrivé.

En fin de compte, vous avez fait un film sur les choix difficiles que les parents doivent faire lorsqu'ils élèvent un enfant.
Je voulais que le public se pose des questions comme : qu’est-ce que je fais pour mon enfant ? Est-ce que j’en fais assez ? Dans quels domaines devrais-je en faire plus ? Dans quels domaines pourrais-je en faire moins ? Suis-je un bon ou un mauvais parent ? Pour moi, c’est aussi un film qui pose la question de savoir si nous devons influencer nos enfants. C’est un sujet important pour moi, car je ne ferais jamais cela à mon enfant. Je pense que quand les enfants naissent, ce sont des esprits libres, et qu’ils ont besoin de découvrir eux-mêmes ce qu’ils veulent faire dans la vie.

Mais un enfant peut-il être un esprit libre ? Il y a toujours un certain degré de contrôle.
Oui, mais le niveau de contrôle peut varier. Pour moi, c’est aussi un film sur la relation qu'ils ont entre eux, car celle-ci peut beaucoup évoluer, quand on a un enfant.

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(Traduit de l'anglais par Ingrid Patetta)

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