email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

LOCARNO 2021 Cineasti del Presente

Hleb Papou • Réalisateur de Il legionario

"L’objectif était de montrer notre point de vue sur l’Italie moderne"

par 

- Le premier long-métrage du réalisateur italo-biélorusse est un drame social sur deux frères qui se battent de deux côtés opposés

Hleb Papou  • Réalisateur de Il legionario

Il legionario [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Hleb Papou
fiche film
]
, le premier long-métrage du réalisateur italo-biélorusse Hleb Papou, développé à partir de son court-métrage du même nom, a été présenté au Festival de Locarno dans la section Cineasti del Presente. Le film raconte l’histoire de deux frères, un policier à Rome et un qui vit dans un bâtiment occupé, qui se retrouvent forcés à la confrontation pour défendre leurs convictions respectives. Le réalisateur a évoqué pour Cineuropa les recherches qu'il a faites pour le film et les conditions de production. 

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Cineuropa : Comment avez-vous développé l’histoire ?
Hleb Papou :
Nous nous sommes partis du court-métrage de fin d'études que j’ai réalisé en 2017, dont le personnage principal était l’agent de police de couleur. Ensuite, pour le long-métrage, nous avons créé son équivalent dans un monde opposé au sien. 

Dans quelle mesure avez-vous intégré votre expérience personnelle à cette histoire ?
Je suis né en Biélorussie. À partir de mes cinq ans, je suis allé régulièrement en Italie, mais juste pour les vacances. Plus tard, quand j’ai eu onze ans, j’ai déménagé là-bas pour de bon. Je suis un hybride de deux cultures ; il était donc inévitable que j'aie une autre expérience de la société italienne. J'intégre à ma vision des choses une autre perspective, mais c'est souvent inconscient.

Comment avez-vous réalisé vos recherches ?
Nous avons fait beaucoup de recherches, toutes sur le terrain. Nous avons cherché des connections entre le monde de la police et celui de l’occupation illégale des logements. Ces deux choses ont représenté des expériences très importantes dans notre vie. Initialement, il était difficile de gagner la confiance des gens, mais nous avons été très sincères dès le début et nous avons fini par obtenir des gens qu'ils s'ouvrent à nous. 

Comment avez-vous trouvé vos acteurs principaux ?
Germano Gentile, qui joue l’officier de police, jouait déjà ce rôle dans le court-métrage et comme nous avons bien travaillé ensemble, il était évident qu’il serait de nouveau avec nous. Pour le rôle de son frère, nous avons fait plusieurs séries d'auditions. Au début, je ne savais pas avec certitude s'il était préférable de prendre un acteur professionnel ou un non-professionnel, mais finalement nous avons trouvé Maurizio Bousso, qui correspondait très bien au rôle. Pour qu'ils puissent préparer le film, nous les avons présentés à des personnes que nous connaissons appartenant à ces deux univers différents. 

Où avez-vous tourné, exactement ?
Nous avons tourné dans un vrai bâtiment occupé au centre de Rome. Il est à vrai dire assez connu : il accueillait avant des bureaux des services sociaux. Choisir de tourner là-bas représentait un risque, dans la mesure où on ne sait pas clairement à qui l'immeuble appartient, ce qui signifie qu'on ne pouvait pas établir un contrat en bonne et due forme avec son propriétaire. Mais on s'est dit allons-y, puisque c'est ce lieu qu'on avait en tête en écrivant le scénario.

Quelles sont les plus grosses difficultés qu'ont représenté les scènes d’émeutes dans le bâtiment ?
En fait, le tournage a commencé pendant la pandémie et je craignais qu'on n'arrive pas au bout. La conséquence de cela est que nous avons eu beaucoup moins de jours de tournage que n'en nécessite normalement un long-métrage. Comme nous n'avions que dix-neuf jours à notre disposition, nous devions être très précis. À vrai dire, les scènes d’émeutes ont été géniales à tourner. J’aime les scènes d’action et ça n’a pas été aussi dur que ça pourrait le paraître.

A-t-il été difficile d’obtenir des financements pour le film ?
Nous nous sommes inscrits à tous les programmes de financement de premiers films existants en Italie et nous avons eu la chance d'être acceptés quasiment par tous. Cela nous a permis d’avoir le budget minimum dont nous avions besoin, même s’il était très réduit. Avec un budget légèrement plus important, nous aurions pris un peu plus de risques et expérimenté sur certaines scènes. Mais puisque nous étions limités en termes d’argent et de temps, nous avons dû travailler de la manière la plus efficace possible. 

Quel est le message le plus important que vous voulez transmettre à travers ce film ?
L’objectif était de montrer notre point de vue sur l’Italie moderne. Une Italie qui n’est pas comme on la connaissait il y a cinquante ou soixante ans. Un pays différent des stéréotypes habituels que les touristes peuvent avoir. Rome est une ville de contradictions, avec des maisons occupées au cœur de la ville. Mais normalement personne n’en parle et en 2021, il est important d’en parler. 

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais par Sara Baroudi)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy