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LOCARNO 2021 Compétition

Axelle Ropert • Réalisatrice de Petite Solange

“Pour moi, les émotions se transmettent à travers la simplicité”

par 

- La réalisatrice française a choisi une jeune actrice charismatique pour raconter un divorce vu par les yeux d'une enfant

Axelle Ropert • Réalisatrice de Petite Solange
(© Claire Nicol)

Cette année, dans le cadre de la compétition internationale du Festival de Locarno, la Française Axelle Ropert présente un récit d'apprentissage sensible et touchant sur une petite fille confrontée au divorce de ses chers parents. Nous avons interrogé la réalisatrice sur l'idée centrale de Petite Solange [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Axelle Ropert
fiche film
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et ce qui lui a inspiré ce film.

Cineuropa : Pourquoi vous a-t-il semblé important de raconter cette histoire ?
Axelle Ropert :
Les divorces provoquent toujours de grandes émotions. Il y a plusieurs films sur le divorce et la manière dont les adultes l'abordent, mais on voit très rarement les choses selon la perspective des enfants. Je voulais leur donner la parole et me pencher sur leur chagrin à eux.

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Y a-t-il à l'origine du film des éléments autobiographiques ?
Ce n'est pas mon histoire que je raconte. Bien que je sois aussi une enfant de parents divorcés, l'idée n'était pas de transformer mon expérience en un film de manière directe. Je prends une distance par rapport aux choses et trouve une approche nouvelle.

Comment avez-vous choisi la classe sociale et le contexte dans lequel vit cette famille ?
À vrai dire, c'est très intéressant, parce que je me suis retrouvée face à un gros cliché. Quand j'ai dit que je voulais que l'histoire se passe au sein d'une famille de la classe supérieure, les gens me disaient continuellement que ce ne serait pas crédible, car on suppose que la souffrance n'existe pas dans cette classe sociale. J'étais assez fâchée, mais je devais réagir en fonction, sans quoi il aurait été difficile de trouver des financements pour le projet, mais quoiqu'il en soit, je ne voulais pas une famille de la classe ouvrière alors j'ai choisi la classe moyenne. Il me paraissait important que la famille n'ait pas de problèmes matériels à gérer en plus du divorce. Je voulais me concentrer sur les aspects émotionnels.

Comment avez-vous trouvé l'actrice qui joue le rôle de Solange?
Au début, j'étais préoccupée par l'idée qu'une comédienne aussi jeune risque d'être trop naturelle, parce que je ne voulais pas opter pour un style documentaire, mais Jade Springer avait un charisme particulier et elle s'est aisément approprié le personnage.

Comment avez-vous travaillé ensemble pour la préparer au rôle ?
Je n'aime pas torturer les acteurs et leur faire faire trois cents prises pour une seule scène. Je préfère une approche plus fine et subtile. J'envisage le film comme une partition musicale dans laquelle je place les acteurs. Il faut presque qu'ils la chantent, sans trop de pression et aussi naturellement que possible. J'envisage chaque scène comme une chanson.

On dirait que les parents de Solange n'arrivent pas vraiment à comprendre leur fille, même à la fin. Ils essaient de la protéger de quelque chose, mais ne savent pas exactement de quoi.
Je voulais que le film soit cruel et tendre à parts égales. Il est très cruel, dans la mesure où il montre des choses parmi les plus dures qu'on puisse vivre. Ça fait beaucoup plus mal, si on est attaqué par quelqu'un qu'on aime. Les parents dans cette histoire sont très gentils, mais malgré tout ils font vraiment souffrir leur fille.

Quels ont été les plus gros challenges qu'a présenté le film ?
Déjà, avant même de tourner, j'ai eu affaire à des préjugés par rapport à l'idée que je concevais le film comme un mélodrame. En France, les gens se méfient des films qui vous font pleurer. La plupart des gens disaient qu'il pourrait y avoir quelque chose de vulgaire à faire une histoire sentimentale cherchant à toucher. Une autre objection qu'on m'a faite de l'extérieur est que l'histoire était peut-être trop simple, mais c'est exactement ce que je voulais. Pour moi, les émotions sont transmises à travers la simplicité. C'est la même chose que pour les chansons. Les chansons les plus simples véhiculent les émotions les plus grandes.

Comment avez-vous développé votre approche visuelle dans ce film ?
La forme est très importante pour moi. J'ai besoin de visualiser chaque scène et le film sous la forme d'une mélodie ou d'un tableau d'ensemble. Pour chaque scène, je suis très attentive au décor, au lien avec l'espace et à tous les détails qui doivent apparaître ainsi qu'à ceux qui doivent rester plus énigmatiques.

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(Traduit de l'anglais)

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