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SUNDANCE 2021 Midnight

Prano Bailey-Bond • Réalisatrice de Censor

“Je suis une grande fana du temps des films d'horreur petit budget sur VHS"

par 

- Nous avons interviewé la réalisatrice galloise sur son premier long-métrage, le titre atmosphérique qui a fait l'ouverture de la section Midnight de Sundance

Prano Bailey-Bond • Réalisatrice de Censor

La réalisatrice galloise Prano Bailey-Bond nous a parlé de son premier long-métrage, le film atmosphérique Censor [+lire aussi :
critique
interview : Prano Bailey-Bond
fiche film
]
, choisi pour l’ouverture de la section Midnight du Festival du film de Sundance.

Cineuropa : Quelle a été votre source d’inspiration pour Censor ?
Prano Bailey-Bond : Tout a commencé par la lecture d'un article dans une revue sur le cinéma d’horreur, sur les censeurs qui travaillaient à l'époque des films d'horreur de la Hammer, et sur ce qu’ils cherchaient à faire couper. Cela m’a amenée à la question suivante : si les films violents sont censés conduire à commettre des actes violents, qu’est-ce qui protège le censeur lui-même et l'empêche de perdre le contrôle ? C’est ça qui a été le point de départ et à partir de là, je me suis penchée plus en détail sur le sujet. Je suis également une grande fana du temps des films d’horreur petit budget sur VHS. Cette époque est absolument fascinante par rapport aux questions de censure et à la réaction des sociétés au genre de l’horreur. Il était donc évident pour moi que je voulais me concentrer sur cette période.

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Pourquoi l'époque des petits films d’horreur sur VHS vous parle-t-elle ?
Je suis obsédée par cette période, à la fois parce que j’aime beaucoup de films de cette époque et parce que la réaction à celui, au Royaume-Uni, a été extrême. Je trouve tout cela vraiment fascinant. Par ailleurs, le travail d’un censeur de films est quelque chose de tellement unique, car ils doivent examiner les films selon un point de vue qui est à la fois subjectif et objectif, et quand je pense à ces gens travaillant dans un tel climat d’hystérie par rapport aux films d’horreur, devant constituer la référence morale pour tout jugement sur la question, cela ne fait que rendre ce métier travail plus complexe et intéressant à mes yeux. Quant aux films d’horreur qui ont été produits pendant cette période (comme The Evil Dead, Massacre à la tronçonneuse, Suspiria), ce sont les films avec lesquels ma génération a grandi, et de fait, ils ont inspiré beaucoup de réalisateurs de film d’épouvante en activité aujourd’hui.

Ce film fait délicieusement giallo ; quelles ont été vos influences ?
C’est cool que le film évoque pour vous un giallo. Franchement, j’ai puisé mon inspiration dans beaucoup de choses différentes. Il y a des films dans le film, or comme j’ai toujours été inspirée par des réalisateurs comme Lucio Fulci et Dario Argento, j’ai voulu m’inspirer du style de leurs films, parce qu’ils ont justement travaillé à cette époque. Pour ce qui est du monde réel à l'intérieur du film, la Grande-Bretagne grise des années 1980,  j'ai regardé des photographies prises à l’époque, par des photographes comme Paul Graham et Martin Parr, qui ont immortalisé dans leurs images le quotidien, pour ainsi dire la banalité, de la Grande-Bretagne des années 1980, et qui étaient très influents.

Niamh Algar livre ici une excellente interprétation. A-t-il été difficile de choisir l’actrice qui allait jouer le rôle d’Enid ?
Nous avons travaillé avec une directrice de casting brillante, Nanw Rowlands, qui a été absolument incroyable. Nous avons vu beaucoup de personnes pour le rôle d’Enid, en partie parce qu'elle n'était pas censée avoir un âge spécifique, de sorte que nous étions libres de voir des actrices d’âges différents. Niamh est entrée et nous a immédiatement époustouflés. Je l’avais déjà rencontrée dans le cadre du programme Screen Stars of Tomorrow, et je l’avais vue dans The Virtues, donc je savais déjà que c'était une actrice très prometteuse, et quelqu'un de charmant, mais quand elle est venue faire une lecture pour le rôle, là elle s'est tout de suite raccordée au personnage d'Enid.

Comment avez-vous procédé pour rendre cette époque ?
Ma directrice photo Annika Summerson et moi-même avons pris très tôt la décision de tourner sur pellicule, donc nous avons tourné sur Kodak 35mm, avec quelques images supplémentaires sur d’autres formats, notamment en VHS ou Super 8mm. Tourner sur pellicule a vraiment bien aidé à obtenir l'allure "d’époque" que nous cherchions. Les costumes aussi ont joué un rôle clef pour restituer l'allure visuelle de l'époque et notre costumière, Saffron Cullane, a fait un travail incroyable. Elle va tellement dans le détail, jusqu’à aller chercher des sous-vêtements de l’époque, même si on ne les voit jamais à l'image. Elle voulait obtenir le tombé des vêtements d'alors aussi précisément que possible. Les effets sont à la fois des effets de caméra, mais également des effets visuels réalisés en post-production.

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(Traduit de l'anglais par Julie Maudet)

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