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BLACK NIGHTS 2020 Compétition

István Szabó • Réalisateur de Final Report

“Si on a encore envie d’être réuni avec d’autres gens à l’avenir, le cinéma va rester”

par 

- Le cinéaste hongrois István Szabó nous éclaire sur son nouveau film à la fois mélancolique et comique, Final Report, qui vient de faire sa première internationale au Festival Black Nights de Tallinn

István Szabó • Réalisateur de Final Report

Nous avons eu la grande joie de discuter avec le cinéaste oscarisé István Szabó de son nouveau film, Final Report [+lire aussi :
critique
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interview : István Szabó
fiche film
]
, qui a été présenté à la fin de la semaine dernière au Festival Black Nights de Tallinn, qui vient de s’achever. Ce titre, qui fait écho, de l'autre bout de la carrière du metteur en scène hongrois, à son tout premier long-métrage, L’Âge des illusions, dans le sens où c'est un sujet personnel, raconte l’histoire d’un médecin charismatique (Klaus Maria Brandauer, l’acteur principal le plus connu de Szabó) qui perd son emploi dans des circonstances mystérieuses et revient prendre un poste dans sa petite ville natale.

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Cineuropa : Quel a été l’élan initial derrière l'histoire que vous racontez ici ?
István Szabó :
J’étais présent par hasard quand un professeur en médecine ayant tout juste pris sa retraite remballait ses affaires dans son bureau à l'hôpital. Il a pris ses livres et ses papiers sur son bureau, les a mis dans des boîtes, et il a enlevé la plaque portant son nom sur la porte.

Le film trouve un équilibre très précis entre comédie et tragédie. C’est ton a-t-il été difficile à obtenir ?
Nous avons juste essayé sciemment de raconter l'histoire aussi simplement que possible, mais chaque histoire est parfois comique, parfois tragique.

Final Report pourrait être vu comme une ode affectueuse à une génération de Hongrois qui a vécu et enduré un changement social énorme. Essayiez-vous de montrer la Hongrie contemporaine à travers leur regard ?
Je ne peux que tout regarder avec les yeux de quelqu'un qui a déjà vu la Seconde Guerre mondiale et beaucoup de choses depuis. Si je devais raconter une histoire située au XIXe siècle, je m'intéresserais aussi à ses rapports avec le présent, à ce que je vois comme ses origines et à la ressemblance qu’on peut trouver.

Avez-vous écrit le rôle principal avec à l'esprit votre collaborateur régulier, Klaus Maria Brandauer ?
Oui, ce rôle a été écrit pour M. Brandauer. Je suis très content qu’il ait accepté de nouveau.

Avec les changements générés par les avancées technologiques et, plus récemment, la pandémie, êtes-vous optimiste quant au futur du cinéma comme forme artistique ?
Les images en mouvement ont créé l’opportunité de capturer le processus du changement sur le visage humain vivant, dans le regard humain. On peut ainsi enregistrer et présenter au spectateur le processus de la naissance et du changement des émotions, de leur disparition et de l’émergence de nouvelles émotions. Ces images en mouvement peuvent aussi montrer des valeurs qui ont à la fois une valeur générale et une valeur artistique accrue. De fait, cette possibilité technique a fait naître une nouvelle forme d’expression artistique. Son originalité n’est pas la même que celle de la peinture, la littérature, la musique ou même le théâtre, parce que ces médiums ne sont pas capables du même degré d’intimité ou de proximité que l'image en mouvement – qui présente la vérité de la lumière du regard. Les techniques d’enregistrement et de médiation ont certes changé de nombreuses fois, et le cinéma lui-même comme espace communautaire pourrait disparaître, mais capturer les émotions et les pensées qui parcourent un visage vivant et les élever au rang d’art reste une des merveilles de l’humanité. Eurêka ! Et si on a encore envie d’être réuni avec d’autres gens à l’avenir, le cinéma va rester.

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(Traduit de l'anglais)

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