email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

VENISE 2020 Semaine internationale de la critique

Alessandro Rossellini • Réalisateur de The Rossellinis

“Je crois sincèrement que le film m’a ouvert les yeux”

par 

- VENISE 2020 : Nous avons discuté avec Alessandro Rossellini, le réalisateur de The Rossellinis, une coproduction entre l’Italie et la Lettonie projetée à la Semaine internationale de la critique

Alessandro Rossellini • Réalisateur de The Rossellinis

Nous avons saisi l'occasion de discuter avec Alessandro Rossellini, réalisateur de The Rossellinis [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Alessandro Rossellini
fiche film
]
, un documentaire autobiographique sur son parcours tourmenté et sa célèbre famille. Le titre, qui est une coproduction italo-lettone, a été présenté en compétition à la Semaine internationale de la critique cette année.

Cineuropa : Comment est né le projet ?
Alessandro Rossellini : Le projet est né dans un moment personnel, notamment de difficultés économiques, comme une idée pour joindre les deux bouts, je vous le dis très sincèrement. Parallèlement à cela, cela faisait quelques années que je m'étais sorti de ma toxicomanie et je me posais des questions. Après une thérapie et des séances de groupe, j'étais prêt à me confronter à ma famille. J'ai donc conçu mon récit sur ces deux bases : le besoin de me confronter personnellement aux choses et le besoin tout court. Je pensais avoir une bonne idée : j'ai toute cette grande famille répartie partout dans le monde et elle se prêtait bien à l'idée d'en faire le sujet d'un documentaire.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Au cours du travail sur le film, quelles ont été les plus grandes difficultés que vous avez rencontrées ?
J’ai rencontré Raffaele Brunetti [le producteur côté B&B film] et j’ai pu mesurer les difficultés qui se présentent toujours, à savoir écrire un projet qui soit compris par les chaînes et les distributeurs potentiels, et chercher des financements – le plus gros problème quand on fait des documentaires.

Comment êtes-vous entré en contact avec VFS Films [le coproducteur letton] ?
Par Raffaele Brunetti. Raffaele et Uldis Cekulis [le fondateur de VFS Films] sont très bons amis, ils avaient déjà travaillé ensemble. Leurs sociétés sont deux sociétés solides et en pleine croissance et elles ont décidé de s’allier de nouveau sur ce projet. Je me suis senti très bien avec les deux producteurs. Je dois ajouter encore une chose : j’avais très peu d’expérience, donc j’avais besoin d’alliés pour l’écriture et le montage, mais aussi pour la co-réalisation, puisque j’allais être souvent devant la caméra. J’ai fait confiance à Raffaele pour m’entourer d’un groupe de professionnels capables de m’aider dans la construction de l’histoire ainsi que dans l’assemblage et la confection du film.

Combien de temps a pris ce film, de l’idée initiale à son lancement ?
Ça va bientôt faire six ans, du moment où j'ai eu l'idée de faire le film, alors que je logeais chez des amis (à l'époque, je ne pouvais pas me permettre de louer une maison), à ce jour. Par chance, beaucoup de choses ont changé depuis. À présent, je possède une maison.

Les membres de votre famille ont-ils vu le film ? Comment ont-ils réagi ?
Ils l'ont vu, bien sûr. Les réactions ont été diverses et variées. Mon père a bien aimé. Robertino était d’accord sur certains points. Isabella et surtout Ingrid, au début, se sont offensées de la vision assez critique que présente le film sur mon grand-père, et elles se sont senties elles-mêmes un peu attaquées. Mais nous avons ensuite trouvé le moyen de nous retrouver à mi-chemin. J’ai continué de faire un documentaire dont je pense qu'il est honnête sans me heurter trop durement avec les gens que j'aime.

Comment votre rapport avec votre famille s'est-il transformé du fait du film ?
Je crois sincèrement que ce film m'a ouvert les yeux. Je sens qu'il a été pour moi vraiment thérapeutique parce qu'avant toute autre chose, j’ai révisé mon approche de certains problèmes ; ce travail m'a fait réfléchir sur certaines choses et amené à accepter certains aspects de moi-même. Au final, il m’a un peu fait grandir et permis de m'émanciper de mon héritage familial.

Vous avez collaboré avec Fellini, Lynch, Scorsese. Que pouvez-vous nous dire sur ces expériences ?
J’étais très jeune quand j'ai travaillé avec Scorcese et Fellini. C'est plus avec Lynch, sur le pilote de Twin Peaks et Sailor et Lula, que j’ai commencé à devenir un jeune professionnel. J'ai fait photographe de plateau avec une jeune collègue, et puis j'ai travaillé surtout du côté de la production. Ça a été très amusant. Lynch est quelqu'un qui a beaucoup de charisme ; il est très affectueux, très sympathique. Il m’offrait chaque fin de semaine, en plus de ma paie, 100 dollars pour amener dîner tous les assistants de production à ses frais.

Y a-t-il eu un moment où vous avez pensé ne pas pouvoir continuer le projet ?
Jamais. Je dois dire que tout s’est passé de manière étonnamment fluide. Après une crise liées à des différences de vues avec la personne qui a co-écrit le sujet avec moi, nous avons décidé d’interrompre notre collaboration et Brunetti a placé à mes côtés Andrea Paolo Massara, un jeune scénariste brillant. À partir de là, le projet a décollé. Tout s’est passé pour le mieux.

Est-ce que vous travaillez déjà sur d’autres projets ?
J’ai une idée difficile et ambitieuse, qui réunit mes expériences personnelles sur le travail. Je suis un conseiller en réhabilitation pour les toxicomanes. Je voudrais faire un documentaire en huit parties dans lequel j’explique et ce qu'est la toxicomanie, en collaboration avec les toxicomanes, et comment on fait pour en sortir. Le projet est en cours d’écriture.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy