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KARLOVY VARY 2020 KVIFF Eastern Promises

Yuri Ancarani et Marco Alessi • Réalisateur et producteur d'Atlantide

“On ne peut pas écrire un film et attendre les financements après

par 

- Entretien avec Yuri Ancarani et Marco Alessi, le réalisateur et producteur du film autour de Venise Atlantide, qui ont reçu le Prix Eurimages Lab Project du volet Eastern Promises de Karlovy Vary

Yuri Ancarani et Marco Alessi  • Réalisateur et producteur d'Atlantide
Yuri Ancarani (à gauche) et Marco Alessi pendant leur présentation

Au terme de l'édition en ligne du volet Eastern Promises Industry Days de Karlovy Vary, le jury composé d'Els Hendrix, d'Eurimages, de Mark Peranson et d'Adina Pintilie ont accordé le Prix Eurimages Lab Project, d'une valeur de 50 000 €, à Atlantide [+lire aussi :
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, réalisé par Yuri Ancarani et produit par Marco Alessi. "En utilisant la métaphore de l'Atlantide, le regard singulier du réalisateur synchronise brillamment la perspective des adolescents avec la triste perspective d’une ville qui disparaît, ont-ils commenté. Néanmoins, comme une Arche de Noé contemporaine, les bateaux à moteur font la course dans la lagune vénitienne, portés par l’énergie de la jeunesse, dans une vision pleine de vitalité sur un futur possible". Voilà qui s’appelle rester à flot.

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Cineuropa : Le jury a fait mention de votre vision sur un "monde qui se meurt". Est-ce comme cela aussi que vous voyez Venise telle qu'on la connaît, comme une cité menacée de disparaître un jour ?
Yuri Ancarani :
Venise est la ville éternelle et un symbole important, qui met très clairement en avant toutes les contradictions de ce nouveau monde occidental. C’est un problème que j’ai déjà analysé dans mon long-métrage précédent, The Challenge [+lire aussi :
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, à travers la vie privée des sheiks, entre Lamborghini et traditions. C’était un film sur le monde adulte, et lors des nombreuses projections, j’ai vu le "public adulte", comme on dit, se regarder lui-même comme dans un miroir et rire. Apparemment, le signal n’était pas assez puissant. À présent, nous sommes à Venise, la ville que nous croyons tous connaître, mais le point de vue est différent. Il vient de jeunes, de sorte que les "dommages" sont encore plus évidents.

Il est toujours intéressant de voir comment les réalisateurs comprennent le concept de "documentaire créatif", car c'est ainsi que votre film a été décrit à Karlovy Vary. Quel genre de libertés avez-vous à l’esprit dans le cadre de ce format ?
Y.A. :
C’est une expérience. La technologie nous a donné des caméras 8K qui ne pèsent que 2 kilos : elles sont petites et capables de tourner sans lumière. Nous avons tourné de nombreuses fois la nuit, à la lumière de la pleine lune, et cela nous a permis de travailler à un rythme différent, d'écrire le film tout en le tournant, en temps réel. Nous avons collecté des dialogues réels prononcés par des adolescents vénitiens et utilisé leurs mots à eux pour écrire le film. Je pense qu’aujourd’hui, écrire d'abord et tourner après est une technique obsolète, car elle donne lieu à des films qui sont vieux avant même d’arriver dans les salles.

Marco Alessi : Pour moi, l'idée de "documentaire créatif" est comme une boîte vide. Cela vous donne un type de liberté complètement nouveau, qui permet d’utiliser toutes les nuances de la réalité (y compris la nuance fictionnelle) pour explorer le monde dans lequel nous vivons. La majorité des films que nous avons produits pour le moment avec ma société, Dugong Films, s'articulent autour d’une règle simple : "Soyez surpris par ce que vous faites". Et, du moins dans mon expérience, il est vrai qu’un "documentaire créatif" vous donne plus d'occasions d’être vraiment surpris. Je dois admettre que Yuri m’a montré que tout est possible, bien que j’aie encore quelques doutes. Et oui, en effet, tourner avec pour seul éclairage la lune, ça c’est imbattable !

Vous avez admis que ce n’est que pendant le tournage que vous avez pris la mesure de la réalité du danger qui menace la ville, et c'est pour cela que vous avez changé le nom du film, mais pourquoi cette décision d’avoir des personnages si jeunes ? Parce qu’ils pourraient vraiment être témoins de la fin ?
M.A. :
Le mythe d'Atlantis [l'île légendaire qui est tombée en disgrâce vis-à-vis des dieux et qui, par suite, a été engloutie dans l'océan, une île dont la première mention remonte à Platon], comme tous les mythes célèbres, sert d'avertissement sur notre futur. Elle inspire la résilience et la résistance, qui sont des forces positives qui se déchaînent quand les jeunes gens sentent que la fin approche.

Y.A. : Comme je l'ai dit plus tôt, ce n'est pas la faute des jeunes, mais de leurs mauvais enseignants, les adultes. Comme les sheiks, qui imitent le style de vie des occidentaux, les jeunes se mettent à expérimenter avec le "style de vie des adultes", fait d’argent, de sexe et de pouvoir.

Le tournage a commencé cette année, une année incroyablement compliquée pour le monde et pour Venise, comme l’a souligné Yuri pendant la présentation. Quelles ont été les plus grandes difficultés que vous avez rencontrées et à présent, comment prévoyez-vous d’utiliser le prix ?
Y.A. :
Nous voulons démontrer qu’on ne peut pas écrire un film et ensuite chercher des financements. Quand on a un temps d’écriture long, il est clair que le film risque d'être déjà vieux au moment où il sera prêt. Nous sommes saturés d’histoires ou de contes "scénarisés" - l’École internationale de cinéma et télévision de Cuba l’enseigne très bien. Pour démontrer cette théorie, nous avons suivi la plus belle ville du monde telle qu’elle est dans un moment de transition d'une ère à l'autre. Qu’est-ce qui pourrait possiblement avoir été écrit avant ?

M.A. : Il nous reste encore à terminer la dernière partie du tournage, la dernière partie de la post-production et la dernière partie de l’écriture. Comme l'a dit Yuri, elles ont toutes lieu totalement simultanément !

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(Traduit de l'anglais)

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