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BELGIQUE

Dirk Verheye et Inti Calfat • Réalisateurs de Into the Night

"On préfère braquer la caméra sur les personnages qui regardent l’incendie que sur l’incendie"

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- Rencontre avec Dirk Verheye et Inti Calfat, réalisateurs de la première série belge Netflix, Into the Night, en ligne dès le 1er mai, et produite par la société Entre Chien et Loup

Dirk Verheye et Inti Calfat  • Réalisateurs de Into the Night
Dirk Verheye et Inti Calfat sur le tournage de Into the Night (© Toon Aerts)

Rencontre avec Dirk Verheye et Inti Calfat, réalisateurs de la première série belge Netflix, Into the Night (lire la critique), en ligne dès le 1er mai prochain, et produite en Belgique par la société Entre Chien et Loup.

Cineuropa : Qu’avez-vous pensé en découvrant le projet pour la première fois ?
Dirk Verheye :
On s’est demandé, est-ce que c’est une série que nous aurions envie de voir en tant que spectateurs ? La réponse à cette question était oui, mais on se posait encore quelques questions. Le script ouvrait la porte à de nombreuses façons de mettre la série en scène. Pour pouvoir le faire à notre façon, il fallait s’assurer que Jason George (ndlr : le scénariste et showrunner) soit sur la même longueur d’ondes. On a vite compris que nous avions la même chose en tête : ne pas se limiter à produire quelque chose de spectaculaire, fait d’action et de rebondissements, mais plutôt, observer les évènements à travers les yeux de nos personnages. C’était la seule façon de faire qui nous semblait possible, et Jason était d’accord avec ça.

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Et vous Inti, qu’avez-vous pensé ? Est-ce que la science-fiction, c’est un genre qui vous attire dans l’absolu ?
Inti Calfat :
C’est une bonne question! La science-fiction est quelque chose de très éloigné de mon univers. Notre genre, c’est plutôt de braquer la caméra non pas sur l’incendie, mais sur les personnages qui sont en train de regarder l’incendie. Ça rend les choses plus humaines. Au début, on est très excités en voyant Netflix en haut des pages du scénario, mais on s’y fait vite ! On a vite senti que c’était quelque chose que nous pouvions faire, et bien. Si ça avait été un gros projet avec Brad Pitt genre World War Z, je ne suis pas sûr qu’on aurait été les bonnes personnes, mais là c’était autre chose.

Comment définiriez-vous la série : c’est un croisement entre un film d’avion, un thriller psychologique, un film d’anticipation ?
D.V. :
C’est tout cela et plus encore, mais pour nous, c’est avant tout un huis clos. A partir du moment où ces gens entrent dans l’avion, ils ne peuvent plus en sortir. Ils sont condamnés à coopérer pour survivre. Même s’ils détestent ou méprisent leur voisin, ce n’est qu’ensemble qu’ils trouveront la solution.

I.C. : C’est une histoire de survie, au rythme effréné, où l’on peut trouver une vérité universelle, que l’on peut transposer dans d’autres situations. Notamment avec ce que l’on vit aujourd’hui, on est tous confinés chez nous, on doit se faire confiance, et coopérer, je peux y voir un parallèle.

C’est un challenge de tout tourner dans un avion, est-ce que l’avion devient un personnage ?
D.V. :
Effectivement, l’avion est un personnage de l’histoire ! D’ailleurs, on a dû en recréer un en studio. C’est aussi un challenge de tenir toute une saison avec un décor aussi étriqué. Comment amener une certaine variété ?

I.C. : L’avion est un personnage ambivalent ! D’un côté, c’est un refuge, c’est ce qui leur permet de chercher un lieu sûr, mais c’est aussi une prison dont ils ne peuvent s’échapper. En termes de réalisation, on reste en plans serrés dans l’avion, ce qui nourrit le sentiment de claustrophobie, alors que l’on se permet des plans larges lors des escales, des chose plus atmosphériques.

Les escales qui rythment le récit permettent d’apporter du carburant pour l’avion comme pour le récit. Comment avez-vous pensé l’équilibre entre les séquences en l’air et celles au sol ?
I.C. :
Les scènes au sol, notamment autour de l’avion, permettent de montrer plus de contexte, et le groupe en entier. Dans l’avion, on est au plus près des caractères, de la psychologie des personnages. Au sol, l’action s’accélère.

Comment avez-vous pensé la dynamique de groupe ?
I.C. :
Ce groupe, c’est un peu comme une métaphore de l’Europe, toutes ces cultures qui doivent collaborer pour venir à bout de situations complexes. Il y a un enjeu de pouvoir assez basique finalement : qui a le pouvoir ? Qui prend des décisions ? Pour le groupe, ou pour soi ? On fonctionne en démocratie, en autocratie ?

Quelles étaient vos inspirations quand vous avez débuté le projet ?
D.V. :
On a vu beaucoup de mauvais films d’avion, ce qui nous a permis de lister tout ce qu’on ne voulait pas faire! On a dû inventer notre propre langage, comme on avait construit notre propre avion.

I.C. : En identifiant ce qu’on ne voulait pas, on a aussi compris que ce qui comptait pour nous, c’était l’authenticité. Si un lieu est étroit, comme la cabine d’un avion, on doit l’accepter, on ne peut pas tricher.

D.V. : On a aussi beaucoup appris sur le fonctionnement des avions grâce à des vidéos Youtube, qu’on a regardées avec nos comédiens !

Comment avez-vous abordé le fait que vous alliez vous adresser à un public très large en travaillant avec Netflix ?
I.C. : On avait conscience qu’en faisant une série pour Netflix, notre travail serait exposé sur une plateforme où les spectateurs ont un choix très large. Il faut être percutant, au début de chaque épisode, il faut alpaguer le spectateur. On a conscience du medium, évidemment. Et le fait de pouvoir toucher une très large audience, c’est très excitant, mais cela ne nous a pas fait changer radicalement notre approche pour autant.

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