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BERLINALE 2020 Generation

Mikael Wulff and Anders Morgenthaler • Réalisateurs de Monty and the Street Party

"Cette fois, nous voulions faire quelque chose de… eh bien presque édifiant"

par 

- BERLINALE 2020 : Nous avons rencontré Mikael Wulff et Anders Morgenthaler pour parler de Monty and the Street Party et de leur changement drastique de direction

Mikael Wulff and Anders Morgenthaler  • Réalisateurs de Monty and the Street Party

Wulffmorgenthaler est un comic-strip publié chaque jour dans le monde entier. C’est grâce à son style unique et son humour très déplacé et résolument politiquement incorrect qu’il est si facilement reconnaissable. Sans abandonner leur style, mais en tempérant sensiblement leur insolence, les deux créateurs Mikael Wulff et Anders Morgenthaler s’aventurent aujourd’hui dans le genre familial, avec un film d’animation, Monty and the Street Party [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Mikael Wulff and Anders Mo…
fiche film
]
, en lice dans la section Generation de l’édition 2020 de la Berlinale.

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Cineuropa : Un film familial ? Voilà de quoi surprendre vos lecteurs…
Mikael Wulff :
En fait, Peter Aalbek Jensen à Zentropa nous a proposé de faire un film d’animation où l’on retrouvait notre humour graveleux. Notre réponse a été : “ non merci, mais nous serions ravis de faire un film familial. ” À ce moment-là, nous nous étions déjà assagis, conséquence directe de notre adhésion à la syndication américaine. Mais nous voulions tout de même conserver cette liberté, cette folie, cette originalité et cette excentricité que nous seuls pouvons avoir. Mais cette fois, nous voulions faire quelque chose de… eh bien presque édifiant.

Anders Morgenthaler : Avec Wumo, il serait tout à fait légitime de penser que les parents de Monty vont mourir et que lui-même va finir avec une tumeur, mais pas cette fois-ci. Cela dit, nous pensons qu’une fois encore notre approche est originale. Je veux dire quels sont les films Pixar ou Disney dans lesquels les parents du personnage principal divorcent, et où l’on peut rire du début à la fin ? Nous nous inspirons d’auteurs scandinaves comme Astrid Lindgren et Ole Lund Kirkegaard, qui savaient faire rire quelle que soit la gravité du sujet.

Cette tradition nordique est très appréciée dans le monde entier, qui plus est dans le programme des films pour la jeunesse de la Berlinale, et ce depuis des années. Comment l’expliquez-vous ?
A.M. :
J’ai récemment lu un bon article sur le cinéma et la télévision pour la jeunesse et je me suis rendu compte que notre situation était unique. Ce que nous faisons ne ressemble à rien d’autre. On ne nous juge pas : nous avons parfois fait des choses osées et déplacées dans notre coin du monde et tout s’est bien passé. Je crois que c’est une des clés du secret.

Le film n’a pour l’instant été projeté qu’au Danemark. Comment a-t-il été reçu ?
A.M. :
Et bien, certains enfants ont déclaré que c’était la première fois qu’ils riaient en allant au cinéma voir un film où il était question de divorce, et pour la moitié d’entre eux au moins, c’est un sujet qui leur est familier. Le film a fait 175 000 entrées, dans les salles de cinéma uniquement. Attendons de voir ce qui va se passer ici à Berlin…

Depuis combien de temps vous connaissez-vous ?
M.W. :
Un peu plus de 20 ans. Nous devions créer des séquences animées pour un talk-show télévisé. J’ai commencé par le stand-up et Anders a étudié le cinéma. Quelqu’un nous a réunis, ce qui s’est avéré être une excellente idée. Nous étions très rebelles, très décalés. Nous avons ensuite envoyé quelques BD pour un concours organisé par le quotidien Politiken, en empruntant un pseudo féminin, et nous avons gagné. Nous avons eu la possibilité de faire un strip quotidien pour eux pendant un mois, cela faisait partie du prix. Ce qui était temporaire est devenu permanent. Techniquement, je suis l’écrivain et Anders l’illustrateur, mais la réalité est toute autre. Les idées vont et viennent des deux côtés et nous nous amusons toujours autant.

Dans combien de pays êtes-vous publiés ? Et, ce que cela vous rapporte vous permettrait-il de prendre votre retraite et de vivre convenablement ?
A.M. :
Je ne sais pas trop. Notre agent américain vend notre comic-strip partout. Nous sommes publiés dans un grand nombre de journaux américains et sur de nombreux sites. Nous sommes traduits en espagnol, et on peut même nous trouver dans le Bangkok Post en Thaïlande… nous avons facilement 200 à 300 expositions différentes, plus ou moins importantes.

M.W. : Quant à la sécurité financière, nous n’en avons pas, même si c’est que tout le monde pense. Cela ne nous rapporte pas grand-chose. De temps en temps, oui, mais seulement de temps en temps.

Y a-t-il une nouvelle aventure de Monty en préparation ?
A.W. :
Oui. Trois films sont prévus, car nous aimons le format série. Le deuxième s’appellera Monty and His Strange Brain. Monty apprend qu’il est malade et c’est sa mère qui va assurer son éducation à la maison. Nous espérons que le film sortira en 2022. C’est plutôt déjanté.

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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