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CINÉMED 2019 Cinémed Meetings

Nancy Kokolaki • Productrice, Bad Crowd

"La combinaison de talents créatifs de différentes nationalités peut apporter un plus"

par 

- Rencontre avec la productrice grecque Nancy Kokolaki (Bad Crowd) qui parle du projet Souvenir de Thanos Psichogios, à l'occasion des Cinémed Meetings

Nancy Kokolaki • Productrice, Bad Crowd

Co-pilote avec Nikos Moustakas de la société athénienne Bad Crowd qui compte notamment à son actif I Am Not Him [+lire aussi :
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de Tayfun Pirselimoglu, ou encore Ashes [+lire aussi :
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de Stratos Tzitzis, la productrice grecque Nancy Kokolaki est présente au 41e Festival du Cinéma Méditerranéen de Montpellier où elle pitche à la Bourse d’aide au développement le projet Souvenir, le premier long métrage de Thanos Psichogios.

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Cineuropa : Pourquoi avoir eu envie de produire Souvenir de Thanos Psichogios ?
Nancy Kokolaki
 : D’abord, parce que c’est l’histoire de deux adolescentes qui se sentent coincées dans leur vie sur une petite île grecque, un décor dont a plutôt l’habitude de voir la période estivale à l’écran, alors que l’intrigue de Souvenir se déroule au contraire hors saison. C’est un angle peut-être moins glamour en apparence, moins touristique, mais qui permet de vraiment ressentir l’atmosphère des lieux. On s’identifie très facilement à ces deux jeunes filles et à leur sentiment de ne pas avoir d’opportunités d’avenir. En tant que femme, je comprends très bien cet état d’esprit propre à la jeunesse que le film traite sous l’angle du drame sans que ce soit pourtant un thriller.

Le récit débute néanmoins par un meurtre.
On commence par là, donc on sait d’emblée que les deux filles ont commis ce crime. Ce n’est pas une investigation policière, mais davantage une étude réaliste du contexte social. Bien sûr, le mélange ouvre à un public potentiel plus large : certains seront attirés par le background criminel de l’histoire alors que pour d’autres ce sera plutôt le côté adaptation littéraire qui jouera puisque le film est inspiré par le roman Remember de Vassili Petsa dont le scénario (co-signé par l’écrivain et le réalisateur) conserve la structure. On découvre l’histoire et on comprend ce qui est arrivé à travers la perception de tous les habitants de l’ile : les parents des deux filles, leurs amis, etc. La situation est examinée sous différentes perspectives.

A quel stade en est le projet ?
Nous avons eu un soutien à l’écriture du Centre du Cinéma Grec et déjà une coproduction roumaine avec Tangaj et une bosnienne avec Chelia (à travers le prix du Pack and Pitch - Sarajevo Talents), mais nous sommes ouverts à d’autres coproducteurs. Si tout se passe idéalement, nous espérons démarrer le tournage en novembre 2020, donc nous allons maintenant compléter le financement et avancer sur le casting et les repérages.

Quelle est la ligne éditoriale de Bad Crowd ?
Nous nous concentrons principalement sur le cinéma d’auteur, mais nous sommes aussi actifs sur le terrain des documentaires et des courts-métrages. Nous venons également de produire pour ERT la mini-série Six nuits sur l’Acropole (Six Nights on the Acropolis), d’après le roman du prix Nobel de littérature George Seferis. Personnellement, j’aime les films d’auteurs, mais ils doivent être proches du public, ce qui n’est pas toujours facile. Je pense aussi que la combinaison de talents créatifs de différentes nationalités peut apporter un plus à un film. Par exemple, avec Thanos Psichogios, nous estimons que Souvenir bénéficiera du travail d’un directeur de la photographie étranger dont le regard sur l’île ne sera pas celui d’un Grec. Et c’est la même chose pour la musique. Donc nous essayons très souvent coproduire avec d’autres pays européens.

Quel est votre point de vue sur la conjoncture du financement de la production cinématographique en Grèce ?
Nous avons maintenant une chose fantastique : le tout nouveau système de crédit d’impôt qui s’applique sur 35% des dépenses faites en Grèce. Le souci, ce sont nos institutions en charge du soutien financier à la production : leurs budgets sont très bas, les aides très faibles comparativement à celles des autres pays, et leurs délais de réponse sont très longs, souvent plus d’un an. Car il faut notamment attendre le renouvellement des équipes dirigeantes du Centre du Cinéma Grec et de ERT, le diffuseur national. C’est un vrai problème quand on est en négociations avec d’éventuels partenaires coproducteurs d’autres pays car on ne peut pas leur donner de visibilité sur le timing.

Quels sont les autres projets actuels de Bad Crowd ?
Nous venons juste de terminer le documentaire musical Markos de Nikos Skarentzos dans lequel des musiciens contemporains rendent hommage à Markos Vamvakaris. Nous avons présenté l’an dernier au Glocal in Progress de San Sebastian et au Thessaloniki Agora Works in Progress A Simple Man de Tassos Gerakinis qui est désormais finalisé et dans l’attente de savoir où il fera sa première, en espérant que ce soit dans un grand festival. Enfin, en développement, nous travaillons sur Memory Reloaded de Panos Pappas (réalisateur) et Despina Charalampous (scénariste), et sur Kerr de Tayfun Pirselimoglu.

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