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ZURICH 2019

Richard Phelan et Will Becher • Réalisateurs de A Shaun the Sheep Movie: Farmageddon

"Nous avons fait du monolithe 2001, l'odyssée de l'espace un toast brûlé"

par 

- Cineuropa a rencontré Richard Phelan et Will Becher, les auteurs de A Shaun the Sheep Movie: Farmageddon, accompagnés à Zurich par leurs acteurs sous forme de figurines

Richard Phelan et Will Becher  • Réalisateurs de A Shaun the Sheep Movie: Farmageddon

Dans Shaun le mouton le film: la ferme contre-attaque [+lire aussi :
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, la suite de Shaun le mouton, le film [+lire aussi :
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(2015), projetée au Festival du film de Zurich dans la section "ZFF for Kids", on retrouve enfin le sympathique et moutonneux Shaun accompagné de son troupeau, et rejoint par une extra-terrestre nommée Lu-La. Évidemment, la pagaille s'installe, cette fois criblée de références à des classiques de science-fiction allant de 2001, l'Odyssée de l'espace à L'Âge de cristal.

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Cineuropa : Les références aux classiques de science-fiction sont tellement nombreuses... Comment avez-vous choisi lesquels parodier ?
Richard Phelan :
Tout le monde au studio est fan de science-fiction. Will et moi avons grandi à l'époque où les films de Steven Spielberg étaient géants, mais nous faisons également référence à H. G. Wells et Doctor Who. Il s'agit toujours de se demander où se situe l'humour là-dedans. On a besoin que ce soit drôle pour pouvoir ensuite l'insérer dans le film. C'est ainsi que le monolithe 2001, l'Odyssée de l'espace est devenu un toast brûlé. Nous avons essayé de lui donner une place dans le domaine de l'absurde.

Quelle était l'idée derrière la décision de rendre les personnages silencieux la plupart du temps, mis à part quelques sons ?
Will Becher :
Dans Wallace et Gromit [+lire aussi :
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, Shaun était un mouton faisant des bruits de mouton. Quand Richard Starzak a choisi ce personnage pour en faire une série télévisée, c'était surtout pour une question d'argent (c'est un processus très compliqué et énergivore, de faire bouger toutes les bouches), mais ayant également un amour inconditionnel pour l'humour burlesque muet, il pouvait aussi voir le potentiel qu'il y avait à maintenir cet aspect, à ce qu'il ne dise pas un mot.

Ici, chaque personnage, aussi brièvement qu'il puisse apparaître à l'écran, a ses particularités, comme par exemple l'homme qui a découvert le vaisseau spatial, toujours en s'empiffrant de chips.
W.B. :
Il déclenche la panique des OVNI ! Nous voyions cela comme un apport que de le ramener à l'écran, toujours avec ses chips, parce que ça nous amuse, j'imagine. Nous travaillons avec une grande équipe, donc tout le monde doit savoir ce que ces personnages représentent et qui ils sont. C'est un point sur lequel nous sommes exigeants.

R.P. : Une fois qu'un personnage a joué sa partie, nous lui donnons souvent la possibilité d'évoluer naturellement au cours de l'histoire. Prenez, par exemple, la vieille dame avec une pile de gâteaux dans les cheveux : elle a sa propre séquence, et c'est vraiment hilarant. Quant aux moutons, nous avions écrit des biographies pour chacun d'eux en préparant le premier film. Sur le plateau et en studio, tout le monde pouvait les différencier et dire : "Cette blague serait parfaite pour Nuts ou pour la maman de Timmy".

Les personnages humains ont toujours l'air perdus dans ces histoires. C'est l'animal qui est la star du spectacle.
W.B. :
C'est ce qui est génial avec Shaun et la façon dont Richard l'a initialement fait évoluer : il fait partie de la famille. Shaun et le reste du troupeau sont frères et sœurs, et le fermier est comme un père qui ne comprend rien de ce qu'il se passe. Il n'arrive pas à suivre.

C'est amusant de voir à quel point le film coïncide avec l'événement Facebook d'envahissement de la Zone 51. À quel moment avez-vous décidé que ce personnage venu d'ailleurs correspondrait à l'univers de Shaun ?
W.B. :
Il a été développé juste après le premier film. Dès qu'on a eu le feu vert pour faire d'autres films Shaun le mouton, les idées se sont enchaînées. Tout le monde aime la science-fiction chez Aardman Animation, mais nous n'en avions jamais fait auparavant. Et ça colle plutôt bien avec l'ambiance de la ferme. Il y a tout une gamme de films, comme Signes, qui se déroulent dans des champs de maïs ou autre.

R.P. : Pour une raison inconnue, les visiteurs intergalactiques choisissent toujours de se rendre dans l'endroit le plus obscur et banal. Shaun a une conception plutôt iconique, donc nous savions d'emblée qu'il nous fallait concevoir Lu-La de manière la rendre crédible dans cet univers. Son corps ressemble à une fusée sur le point de décoller. Une fois que nous avons trouvé cette forme, nous avons commencé à réfléchir sur sa personnalité dynamique et les couleurs qui lui conviendraient. Quand Shaun la voit, il se dit : "J'ai envie d'être ami avec elle !". Elle est plus excentrique qu'il ne le sera jamais.

L'humour du film est compréhensible pour les enfants, sans être exagéré. Les personnages réagissent plutôt naturellement aux événements.
R.P. :
C'est ce que nous faisons nous-mêmes : nous nous racontons des histoires et analysons nos réactions. Il faut arriver à faire croire que c'est réellement en train de se produire. Les gens parlent beaucoup de l’"humour britannique", mais je pense que cela reste universel. Dans ces personnages, les gens trouvent des éléments qui les renvoient à eux-mêmes et c'est de cela qu’ils rient. Ils rient d'eux-mêmes.

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(Traduit de l'anglais par Chloé Matz)

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