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Agnès Varda • Réalisatrice de Varda by Agnès

"J'en ai assez, de mes films et mon travail à moi"

par 

- Nous avons rencontré la cinéaste française Agnès Varda pour parler de son film en forme de masterclasse Varda by Agnès, projeté en avant-première à Berlin

Agnès Varda  • Réalisatrice de Varda by Agnès

Agnès Varda a dit au Festival de Berlin, où son nouveau film, Varda par Agnès [+lire aussi :
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interview : Agnès Varda
fiche film
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, a fait son avant-première, qu'elle avait décidé de faire un documentaire en forme de masterclasse parce qu'à l'âge mûr de 90 ans et quelques, elle n'a plus l'énergie de sillonner le monde pour présenter ses films. L'annulation de son voyage au Qumra, en cours à Doha, pour des raisons de santé, en est le premier signe. Varda dit qu'à partir de maintenant, elle ne donnera plus d'interviews en tête-à-tête, seulement des conférences de presse, et encore. Ici, avec ses propres mots, extraits d'une interview récente et de la conférence de presse donnée à Berlin pour le film, elle parle de l'intérêt que les gens portent à son œuvre à ce stade avancé de sa carrière, et de la raison qui l'a amenée à faire Varda par Agnès.

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Cineuropa : Quelle était l'idée derrière Varda par Agnès ?
Agnès Varda : J'ai participé à beaucoup de rencontres, dans des universités et des écoles de cinéma, à des festivals, dans des tas d'endroits, même dans de petits ciné-clubs. Je me suis dit que c'était une bonne idée de faire maintenant un film-rencontre. J'ai tellement parlé, au cours de ma dernière tournée de conférences, que je ne veux plus prendre part à des rencontres-discussions, et je ne ferai plus d'interviews en face-à-face, seulement des conférences de presse.

Le film est divisé en deux parties : la partie analogique, qui correspond au XXe siècle, et les années numériques du XXIe siècle. Et vous avez choisi pour évoquer chacune des endroits différents.
La première lecture a eu lieu à Angers, au festival Premiers Plans. Pendant le festival, on m'a amenée dans un très beau cinéma, avec beaucoup de velours rouge. La deuxième partie a été filmée dans le jardin de la Fondation Cartier pour l'art contemporain, à Paris.

Vous utilisez ce film pour revenir sur votre carrière. Quel est, pour vous, le coeur de votre travail ?
Eh bien je suis immensément fascinée par les gens : les gens dans la rue, les gens dans ma rue. Où que je voyage, où que je travaille, je trouve vraiment très intéressant d'aller à la rencontre des gens, mais surtout de ceux qui sont dans les marges, de ceux dont on ne parle pas tant que ça, au cinéma. Comme vous le savez, j'ai fait un film sur une femme de ménage, j'ai fait un film sur des squatters. Le premier film que j'ai fait parlait d'un pêcheur, et puis avec JR et Visages villages [+lire aussi :
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bande-annonce
fiche film
]
, nous nous sommes promenés dans le pays. Je pense que beaucoup de gens importants ont trop de lumière dirigée vers eux.

Est-ce que ce film est une manière pour vous de mettre vos affaires en ordre et préparer la postérité, de dire adieu, d'une certaine manière?
J'en ai assez, de parler de mes films et de mon propre travail. Je parle déjà beaucoup dans mes films, mes cinq derniers films me documentent : j'y parle de moi, de mes souvenirs, enfin j'ai dit ce que j'avais à dire. Comme vous le savez, je m'intéresse beaucoup aux autres. Tous les gens que j'ai rencontrés ont tellement compté pour moi, donc il est temps que j'arrête de parler de moi, que je me prépare à dire au revoir et à partir. C'est très bien, c'est juste qu'il faut ralentir pour trouver la paix nécessaire.

Comment décririez-vous la place que vous occupez dans le cinéma français ? Faites-vous partie de la Nouvelle Vague ?
Nouvelle Vague est une étiquette sous laquelle on a regroupé les films après, parce qu'on a eu besoin de nommer ce nouveau cinéma qui est apparu à la fin des années 1950. Personnellement, je n'avais pas d'ami aux Cahiers du Cinéma, je ne faisais pas partie du groupe, de cette conversation-là. C'était vraiment une bande, comme les Surréalistes. Je n'étais pas comme les autres. Même si j'aimais leurs films, notamment Jacques Demy et ses films, où la musique avait une qualité enfantine. Le terme de Nouvelle Vague est venu parce que c'était pratique de nous classer et nous ranger dans cette niche. On note qu'il n'y a pas de femmes dans ce mouvement. 

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(Traduit de l'anglais)

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