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BLACK NIGHTS 2018 Compétition Premiers films

Henning Gronkowski • Réalisateur de Yung

"Les filles m'ont toujours plus inspiré que les gars, pour bien des raisons"

par 

- Nous avons interrogé le réalisateur allemand Henning Gronkowski sur les méandres de son premier film, Yung, sur quatre personnages féminins qui pratiquent la scène berlinoise nocturne

Henning Gronkowski  • Réalisateur de Yung
(© Christoph Neumann)

Dans son premier long-métrage, Yung [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Henning Gronkowski
fiche film
]
, projeté dans le cadre de la Compétition Premiers Films du Festival Black Nights de Tallinn, le réalisateur allemand Henning Gronkowski reparcourt son propre passé turbulent dans les nuits de Berlin, mais sans intégrer au film un personnage qui le représente. Il nous présente un vie nourrie d'alcool à outrance et de drogues, à des fêtes privées ou dans les clubs. Les hommes ont dans le film une présence marginale, et les quatre personnages principaux, quatre filles, non seulement nous montrent qu'elles savent faire la fête, mais nous ouvrent à un univers différent et intime qui se joue dans les coulisses. Nous avons voulu savoir, entre autres, pourquoi il a choisi un angle féminin et non masculin.

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Cineuropa : Vous vous êtes battu longtemps pour financer ce film, qui finalement a pu être réalisé principalement grâce à des fonds privés, ce qui est inhabituel en Europe.
Henning Gronkowski :
Tout a changé quand j'ai rencontré, à la Viennale 2016, le réalisateur exerçant à Los Angeles Mike Ott. Je lui ai montré ce que j'avais déjà filmé, et il a rejoint le projet comme producteur, me guidant aussi pour la réalisation. Avant de commencer le tournage, je lui ai rendu visite à LA, où il m'a présenté le designer sonore Jan Bezouska, et d'un coup, voilà que nous avions aussi Adam Ginsberg comme directeur de la photographie. Contrairement à moi, Mike Ott a de l'expérience, et il sait ce qu'il fait – de même que mon producteur allemand, Anatol Nitschke, un maître dans son métier qui a pris un gros risque en soutenant mon film. Je ne fais pas partie de la scène allemande et ni vraiment du métier qui consiste à fabriquer des films. J'ai joué dans les films de Klaus Lemke, mais c'est un outsider qui fait des films avec des équipes d'une personne qui s'occupe du son et de la caméra à la fois. Il pratique aussi le casting sauvage, et l'improvisation.

Ce film est votre premier long-métrage, mais pas votre premier travail sur la sous-culture berlinoise.
J'ai réalisé plusieurs clips pour des artistes allemands indépendants et des artistes très importants. L'expérience a été bonne et dans certains de mes clips, notamment pour le groupe 2raumwohnung, j'ai essayé d'aborder certains des éléments qu'on retrouve dans Yung. Dans l'un d'eux, je suis deux filles le temps d'un week-end, alors qu'elles sillonnent Berlin d'un endroit à l'autre. C'est aussi comme cela que j'ai découvert l'une des quatre héroïnes de Yung, Emily Lau : je l'ai castée pour un clip. Je me suis rendu compte qu'elle avait ce "je ne sais quoi" et qu'elle était comme la nouvelle Christiane F. Elle était assez téméraire pour jouer dans un long-métrage sa vie, ou celle de ses amies.

Pourquoi avez-vous choisi de montrer la nuit berlinoise du point de vue de filles ?
J'ai grandi avec ma mère, ma grand-mère, deux soeurs, et toutes leurs copines. À table, j'étais parfois en compagnie de vingt femmes. J'étais toujours entouré de tellement de filles que j'en connaissais un rayon sur elles et leurs problèmes, y compris quand j'ai rejoint la scène nocturne. Les filles m'ont toujours plus inspiré que les gars, pour de multiples raisons. Cela dit, j'avais initialement prévu un rôle masculin important (celui que joue Tyrell Otoo), mais je l'ai coupé au montage pour en faire un personnage secondaire – ce qui ne veut pas dire que son rôle n'est pas important, car on ne s'attend pas à ce qu'il devienne un violeur.

Comment s'est passé le casting ?
J'ai loué un club à Berlin, et des centaines d'adolescents sont venus. Le casting a duré deux jours, et nous avons trouvé beaucoup de jeunes très authentiques pour les scènes de fête. Joy Grant m'a contacté après, mais je savais qu'elle était spéciale dès notre rencontre. C'est elle qui m'a présenté Abbie Dutton, qui est une vieille copine à elle. J'ai pris des photos d'elles et j'ai commencé à les suivre en teuf. Comme je suis marié et que j'élève les enfants que ma femme a eus de son premier mariage, elles m'ont fait confiance. J'ai expliqué que ma vie avait changé quand j'ai eu 23 ans, mais qu'avant, je faisais les mêmes choses qu'elles. Je leur ai dit que j'avais envie de revisiter ce monde pour faire un film à son sujet. Dès le moment où j'ai rencontré Janaina Liesenfeld, j'ai su qu'elle était la bonne personne pour son rôle – qui est, dans un sens, le plus audacieux des quatre. Les quatre filles ont toutes eu le courage de montrer tel quel le monde underground de la teuf à Berlin, et de me donner accès à leurs expériences personnelles et celles de leurs amis. Elles ont vraiment influencé le scénario.

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(Traduit de l'anglais)

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