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CINEMED 2018

Christophe Leparc • Directeur, Cinemed

"La Méditerranée est devenue un territoire important pour le cinéma d’auteur"

par 

- Rencontre avec Christophe Leparc, directeur du Festival du Cinéma Méditerranéen de Montpellier (40e édition du 19 au 27 octobre)

Christophe Leparc • Directeur, Cinemed

Pilote depuis quatre ans du Cinemed, le Festival du Cinéma Méditerranéen de Montpellier, Christophe Leparc (par ailleurs secrétaire général de la Quinzaine des réalisateurs cannoise depuis 2008) évoque la 40e édition (lire l’article) qui débute aujourd'hui.

Cineuropa : Comment allez-vous célébrer le 40e anniversaire du festival du Cinéma Méditerranéen ?
Christophe Leparc : Nous allons bien sûr revenir sur l’histoire du festival et le symbole en est vraiment Robert Guédiguian qui préside le jury de la compétition de l’Antigone d’Or cette année. Robert était venu au tout début du festival avec son premier film, Dernier été, et il y a un parallèle assez intéressant à faire entre sa carrière et la montée en puissance du festival. A l’époque, c’était un petit cinéaste de province, marseillais, et petit à petit il est devenu un personnage ayant façonné une vraie œuvre et ayant accédé à une très large reconnaissance jusqu’à être membre du jury au dernier Festival de Cannes. Robert est resté fidèle au Cinemed : nous avons souvent présenté ses films et nous l’avons même reçu pour un projet à la bourse d’aide. Le festival a grandi en même temps que lui et nous avons donc voulu l’accueillir à nouveau, mais cette fois avec sa "famille", sa tribu, les gens qui travaillent avec lui depuis ses débuts, autour d’une rétrospective, de rencontres et d’une exposition que nous avons créée pour l’occasion, tout en leur proposant de composer le jury. Mais pour ce 40e anniversaire, nous allons aussi revenir, notamment à travers une rétrospective sur la comédie italienne, sur les premières heures du festival puisqu’à l’origine il s’agissait de rencontres du cinéma italien qui au bout de deux ans sont devenues des rencontres du cinéma italien et méditerranéen avant de se transformer ensuite en festival. Si le Cinemed a grandi, c’est parce qu’il s’intéresse à toute la création cinématographique contemporaine du bassin méditerranéen qui est très dynamique. Au début du festival, les œuvres présentées n’étaient jamais distribuées et étaient visibles seulement dans les festivals. Petit à petit, les distributeurs se sont intéressés aux films provenant du bassin méditerranéen parce qu’il y avait aussi un potentiel économique pour des sorties en salles. Donc nous avons toujours été à la pointe et quand on voit qu’à Cannes cette année, il y avait une vingtaine de films du bassin méditerranéen, on constate que la Méditerranée est devenue un territoire important pour le cinéma d’auteur. Nous sommes toujours dans cette recherche, sous toutes ses formes, des longs de fiction et documentaires aux courts métrages, tous genres confondus. 

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Pourquoi avoir choisi d’ouvrir le festival avec une série ?
On ne pouvait pas passer à côté de ce nouveau format qui permet à des cinéastes de proposer autre chose comme possibilités de récit et de création. Nous avons voulu marquer le coup avec en ouverture deux épisodes de la série italienne Il miracolo (qui sera diffusé sur Arte début 2019). Nous n’avons évidemment pas vocation à devenir un festival de séries, mais c’est important de démontrer la diversité de la création et de voir que la série est un terrain d’expérimentation fertile et pertinent pour les cinéastes qui retournent ensuite souvent faire des films. Et il y a des séries qui sont presque conçues pour le grand écran avec tous les codes du cinéma, sauf la narration car la durée de la série permet un autre développement et une autre capacité d’inventer. Et tout comme les cinéastes qui reviennent au court métrage après un long, à l’image de Kaouther Ben Hania qui a réalisé La Belle et la Meute [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Kaouther Ben Hania
fiche film
]
et qui est cette année en compétition avec un court, je trouve cela intéressant de continuer à suivre les auteurs dans toutes leurs formes d’expression.

La production des pays méditerranéens est très abondante. Quelle est la ligne éditoriale de votre compétition de longs de fiction ?
Le choix est vaste, donc nous fonctionnons au coup de cœur. Nous sommes très sélectifs puisque nous présentons une dizaine de films en compétition, auxquels s’ajoute un panorama. Nous sommes plutôt dans la découverte et souvent sur des films de jeunes réalisateurs, mais pas seulement. C’est frustrant dans la mesure où nous avons beaucoup de propositions, mais nous devons être très sélectifs pour que la compétition soit d’un niveau reconnu de haute qualité. 

Quelles sont les tendances pour le volet professionnel des Cinemed Meetings et notamment la Bourse d’aide au développement ?
Nous continuons à mettre un coup de projecteur chaque année sur des jeunes cinémas comme en 2016 avec la Tunisie et l’an dernier avec l’Algérie. Cette année, c’est le Liban. Si nous le faisons, c’est que nous nous sommes aperçus qu’il y avait beaucoup de jeunes talents, dont un grand nombre avec l’envie de concrétiser leurs projets de premier long. Concernant la sélection pour la bourse d’aide, nous allons vers les projets qui nous séduisent le plus et nous ne sommes pas dans un devoir de représentativité de toute la Méditerranée. Donc nous pouvons nous permettre d’avoir plusieurs projets d’un pays et c’est vrai que cette année, les projets du Sud de la Méditerranée et du Moyen-Orient dominent. Il faut dire que l’intérêt des pays du Nord de l’Europe pour les projets du Sud, le système des coproductions et les accords mis en place par le CNC, favorisent la mise en chantier de films venus de cette zone géographique. Est-ce un phénomène de mode ? Je ne l’espère pas.

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