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Jean-Yves Bloch, Silvia Cibien, Maxime Lacour, William Page, Weerada Sucharitkul • EuroVoD

"Nous nous concentrons désormais sur la promotion de la VOD en Europe"

par 

- Cineuropa a pu rencontrer le conseil d'administration d'EuroVoD au Festival de Venise. Des nouvelles perspectives pour un marché en pleine transformation

Jean-Yves Bloch, Silvia Cibien, Maxime Lacour, William Page, Weerada Sucharitkul  • EuroVoD

Cineuropa a rencontré l'équipe d'EuroVoD à Venise, où l'association de plateformes VOD européenne a organisé une formation sur l'état du secteur, rassemblant plus de 50 participants. Cette rencontre a permis de faire le point sur les nouvelles stratégies d'EuroVoD et de parler du futur du marché.

Rencontre avec le Président Jean-Yves Bloch, la Déléguée général Silvia Cibien et trois membres du conseil d'administration, Maxime LacourWilliam Page et Weerada Sucharitkul.

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Cineuropa: EuroVoD a fait peau neuve. Quelles sont les nouveautés qu'affiche l'association?
Jean-Yves Bloch (Le Meilleur du Cinéma/UniversCiné) :
EuroVod commence effectivement une nouvelle période. Cette association s'est créée comme un club privé avec un programme de convergence à la fois technologique et capitalistique. Nous avons infléchi notre stratégie dans la dernière année. Nous nous concentrons désormais sur un pilier fondamental: la promotion de la VOD en Europe et la défense des œuvres audiovisuelles européennes. Nous voulons atteindre cet objectif à travers des formations, des études de marchés et une activité de lobbying auprès des institutions européennes. Nous voulons également devenir un interlocuteur pour structurer et défendre les plateformes européennes face aux différentes instructions nationales et internationales du cinéma.

Quels sont les raisons de votre présence au festival de Venise?
Silvia Cibien :
 La première action que nous avons mis en place ce sont les European VoD Meetings. Nous sommes à Venise avec cette initiative qui est une formation professionnelle qui se déroule sur deux modules. Un premier module à Venise et le deuxième après six mois à Berlin. C'est la première fois que les plateformes européennes qui travaillent avec le cinéma indépendant se rencontrent. Nos participants sont les responsables des plateformes, mais également les responsables techniques et marketing. C'est un lieu de brainstorming, d'échange d'expertise. C'est aussi l'occasion pour avoir un échange d'informations dont manquent certaines structures. Nous nous sommes rendu compte qu'il y a des volontés et des intérêts communs. Il y aussi de beaucoup de projets qui pourraient avoir un intérêt pour toute la catégorie. Cette première édition sert à la fois pour se connaitre et pour présenter des projets. Nous nous sommes concentrés sur les urgences du moment, comme par exemple la piraterie.

Nous travaillons également avec l'Observatoire Européen de l’Audiovisuel pour étudier le marché. L'Observatoire n'a pas de données des plateformes européennes indépendantes. Nous allons aborder ce problème à Berlin avec l'étude des catalogues et du patrimoine.

Qu'est qu'on peut dire sur le marché de la VOD européenne aujourd'hui?
Jean-Yves Bloch :
Après une dizaine d'années d'existence, le marché de la VOD est rentré dans une première phase de maturité. Il est important non seulement du faire du brainstorming, mais également de recueillir un vrai savoir qui existe, mais qui est éparpillé et fragmenté. Il est véritablement temps de synthétiser ce savoir-faire.

On sait aujourd'hui ce qui marche et ce qui ne marche pas. On sait comment est le marché et comment il va être.

Premièrement, l'accès au droit est un facteur de succès absolument crucial. La bataille sur les droits qui s'annonçait il y a 10 ans est une réalité. Les plateformes qui existent et qui ont du succès, sont des plateformes qui soit par une qualité éditoriale, soit par des relations politiques, soit par la capacité d'investissement, sont capables de regrouper des catalogues et des offres. On voit que la tendance du marché est orientée vers des offres assez larges. Même les structures modestes ont des grands catalogues.

L'autre clé du succès c'est qu'il faut avoir un service clairement identifié. Il faut savoir à qui on s'adresse. On voit qu'il y a des acteurs géants planétaires et d'autres qui sont plus locaux. Au sein d'EuroVoD, nous sommes convaincus que le fait d'avoir une taille continentale, même pour des acteurs de niche, est un enjeu stratégique majeur.

Aujourd'hui la VOD est devenu un métier consistant au sein de la filière audiovisuelle. Il n'y a plus de place pour l'amateurisme ou pour des structures qui font de la VOD parmi d'autres activités. Il faut des forces et des équipes dédiées. La VOD est désormais un pilier d'exploitation de l'industrie. Sur la question technologique et des algorithmes, il est plus difficile d'avoir des positions tranchées.

Prenons un cas spécifique. Comment est structuré le marché de la VOD au Royaume-Uni?
William Page et Weerada Sucharitkul (FilmDoo & Fassoo):
 Au Royaume-Uni et en Irlande, les défis sont nombreux. De nouvelles plateformes ont été lancées, mais les plateformes américaines ont une position très forte. Les gens préfèrent les modèles par abonnement, par opposition aux modèles de transaction, ou du contenu gratuit. Le défi est de fournir un contenu de qualité à un prix abordable. D'un point de vue juridique, nous poussons pour qu'il y ait plus de réglementation pour la gestion des plateformes de vidéo à la demande, ce qui augmente nos coûts de fonctionnement. Notre plateforme est mondiale, nous ne vendons pas nos films dans un seul pays.

Le modèle d'entreprise change avec d'internationalisation. Notre plus grand défi est que le cinéma rentre aussi bien dans la catégorie de l'art que dans celle du business. En tant qu'art, il est très difficile d'évaluer le marché. Ce qui fonctionne très bien pour un film en termes de marketing, peut ne pas fonctionner pour un film très similaire. Parfois, vous n'avez aucune idée de ce qui a fonctionné pour un film spécifique. Nous essayons de partager toutes nos expériences. Nous parlons également de technologie et d'innovation.

Quelle est la situation dans un petit pays comme la Belgique?
Maxime Lacour (UniversCine Belgium & Luxembourg) :
 Pour un opérateur d'un petit pays comme la Belgique, il était essentiel de pouvoir travailler en synergie avec d'autres opérateurs européens. C'est pour cela que nous avons constitué EuroVoD. Dans le cadre de cette formation à Venise, je suis ravi d'échanger sur des thématiques comme le marketing, la technologies, la législation et la régulation. Nous nous concertons sur le piratage, la chronologie des médias ou l'intelligence artificielle. Il s'agit d'enjeux qui devront s'organiser pas uniquement de manière nationale, mais également européenne.

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La formation a été soutenue par le programme Creative Europe/MEDIA. Les enregistrements pour le module de Berlin sont ouvertes, pour plus d'informations, cliquez ici.

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