email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Marina Marzotto • Présidente de l’AGCPI

“Plus de cinéma indépendant, amener les jeunes dans les cinémas”

par 

- L’AGPCI organise à Matera, du 15 au 19 mars, le MICI-Meeting international du cinéma indépendant. Nous avons rencontré Marina Marzotto, la nouvelle présidente de l'association

Marina Marzotto  • Présidente de l’AGCPI

Marina Marzotto est présidente depuis 2016 de l’AGPCI- Association des jeunes producteurs de cinéma indépendants d’Italie, fondée il y a huit ans. Du 15 au 19 mars, l’association organisé à Matera la sixième édition du MICI-Meeting international du cinéma indépendant, avec un programme riche en événements ouverts au public, en activités destinées à l’industrie, en approfondissements, qui comprend un marché dédié à la filière production indépendante. Dans le cadre du marché, l’initiative Pitch2Script International permet de présenter des sujets et scénarios pour des films et séries d’intérêt international, Pitch2Domestic et i Pitch2International de chercher des coproducteurs étrangers ou des vendeurs, Pitch2Finance de rencontrer des financeurs. Parmi les activités d’approfondissement, on peut citer une conférence sur le modèle économique du cinéma d’art et d’essai européen et des présentations dédiées aux stratégies de promotion internationale. 

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Cineuropa : Comment s’articule le programme de cette édition du MICI ?
Marina Marzotto : Il y a d’une part un marché du cinéma indépendant, qui est le petit frère du MIA de Rome et nous permet d’accompagner des start-up, des jeunes réalisateurs et auteurs. Nous recevrons aussi des sociétés de production et de distribution plus aguerries à la recherche de projets, de financements, de coproducteurs étrangers et de distributeurs à l’international. Un avantage pour l’industrie est que Meeting a lieu au début du printemps, un moment clef pour la programmation estivale, qui continue de progresser. Nous réunissons donc le monde du cinéma indépendant et les exploitants en mars pour des raisons stratégiques, parce que nous voudrions briser les préjugés de l’industrie du cinéma italienne sur la saison estivale. Les majors présentes en Italie, comme Warner et Universal, proposent une belle programmation pendant l’été, ce qui a un effet d’entraînement et permettent aux cinémas de rester ouverts. Ainsi, proposer côte-à-côte des blockbusters américains et des films d’auteurs est sans nul doute une bonne chose à faire. Tous les citadins qui ne partent pas en vacances n’ont pas forcément envie d’aller voir Avengers : les relevés de Cinetel montrent que plusieurs petits films indépendants européens ont eu d’excellents résultats en été. Il faut que nous nous mettions tous à avancer dans la même direction, car nous avons tous envie d’améliorer les choses.

La nouvelle loi sur le cinéma va-t-elle aider la distribution indépendante ?
La nouvelle loi est très attentive au concept d’auto-distribution, ce qui avantage le producteur comme l’exploitant qui programme son film. Il devrait y avoir aussi des contributions sur les recettes. Hélas, les autorités n’ont pas encore commencé d’écrire les décrets d’application pour la loi. La Direction générale Cinéma du Ministère de la Culture a organisé des concertations dont elle nous a tenus informés, mais la loi n’est pas encore en vigueur. 

Allez-vous en parler, à Matera ?
Plusieurs rencontres vont être consacrées à différents aspects de la question. Nous allons parler du circuit des salles, car la loi sur le cinéma prévoit notamment des ouvertures de salles dans des villes de moins de 15 000 habitants. Nous allons parler des cinémas monosalles, car ce sont eux qui ont le plus de difficulté à vivre et qu’ils représentent environ 30% du total des salles existant en Italie. Tous les instruments que fournit la loi vont aider à améliorer la situation de cette partie du secteur, mais il devra être capable de marcher seul. Dans cette idée, nous allons organiser une réflexion sur les programmes d’éducation à l’image au cinéma, car il faut faire vivre aux enfants cette expérience immersive, très différentes d’un visionnage sur tablette. 

Cette semaine a vu la naissance du Conseil supérieur du cinéma d’Italie. Vous sentez-vous représentés par cette institution ?
Son président Stefano Rulli, qui a aussi beaucoup d’expérience avec les jeunes, est une vraie garantie. Les nominations laissent plus perplexe, parce que c’est surtout le cinéma grand public qui est représenté et qu’il ne reste pas beaucoup de place pour le cinéma indépendant. C’est comme aux David de Donatello : le cinéma italien est connu partout dans le monde, il gagne des prix, chez nous, nous organisons des festivals autour d’un certain type de cinéma, et pourtant, au sein des institutions, c’est un autre cinéma qui est représenté. 

Récemment, vous avez d’ailleurs émis un communiqué assez polémique sur les candidats aux “Oscars italiens”...
C’était une observation : tant qu’à investir pour organiser les David, autant les rendre utiles pour notre industrie. Il faut reconnaître l’effort fait par Sky Italia pour les remanier et les relancer à travers un nouveau concept de soirée, plus amusante, plus attrayante pour un public plus jeune – qu’il ne s’agisse pas avant tout d’un événement pour l’industrie. Cependant, à mon avis, il y a d’autres choses à améliorer : ça ne sert à rien de réunir parmi les candidats que des films qui ont quitté l’affiche depuis des mois. Ce ne fait pas de bien au cinéma de n’accorder les prix techniques que par sympathie pour les films au lieu de les faire désigner par les unions professionnelles, c’est-à-dire par des gens compétents en la matière. Surtout qu’ici en Italie, nous exportons beaucoup de chefs-opérateurs, de costumiers... Le dernier Oscar que nous avons remporté, c’était celui des meilleurs maquillages, grâce au travail d’Alessandro Bertolazzi. Notre capacité à être extrêmement créatifs dans les métiers techniques participe de la valeur du cinéma italien, alors il faut les respecter. 

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy