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Aki Kaurismäki • Réalisateur

"Nous sommes tous égaux, nous sommes tous humains"

par 

- BERLIN 2017 : Le Finlandais Aki Kaurismäki s’est adressé à la presse internationale pour parler de De l’Autre côté de l’espoir, son film sur les réfugiés en compétition à la Berlinale

Aki Kaurismäki  • Réalisateur
(© Berlinale)

De l’Autre côté de l’espoir [+lire aussi :
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Q&A : Aki Kaurismäki
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, en compétition à la Berlinale, continue la trilogie sur les réfugiés du réalisateur et scénariste finlandais Aki Kaurismäki. Le premier épisode de cette dernière, une tragicomédie intitulée Le Havre [+lire aussi :
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interview : Aki Kaurismäki
fiche film
]
, a été récompensé. Son nouveau film est dédié au défunt réalisateur, scénariste et historien du cinéma Peter von Bagh, directeur du Midnight Sun Film Festival, que les frères Kaurismäki ont fondé en 1986.

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Pourquoi avez-vous décidé de réaliser une trilogie sur des gens occupant une ville portuaire ?
Aki Kaurismäki : De manière générale, cela s’est produit automatiquement, parce que je suis fainéant. Il faut toujours que je fasse une trilogie pour dire de faire quelque chose, voilà tout. Je ne savais pas couper du bois. Ce n’est plus une trilogie sur une ville portuaire, c’est devenu une trilogie sur des réfugiés. J’espère que la troisième partie sera une comédie joyeuse.

Selon vous, De l’Autre côté de l’espoir peut-il faire changer d’avis ?
Le cinéma n’a pas une telle influence, mais j’ai sincèrement essayé de faire comprendre aux spectateurs que nous sommes tous égaux, nous sommes tous humains. Si aujourd’hui c’est ‘’lui’’ ou ‘’elle’’, demain cela pourrait être ‘’vous’’.

Quelles instructions donnez-vous habituellement à vos acteurs ?
Je ne veux pas déplacer mes acteurs à l’excès et leur demander de ne pas bouger leurs mains comme des moulins à vent. Bien sûr, je les ai choisis parce qu’ils sont beaux – et qu’ils jouent bien. Les acteurs devraient savoir jouer ; la caméra peut être leur amie ou leur ennemie. S’ils savent jouer, elle est leur amie ; sinon, elle est leur ennemie.

Que pensez-vous de l’islamisation de l’Europe ?
L’islamisation ? He bien, l’Islande s’est bien débrouillée au football à un certain moment, cela ne veut pas dire qu’il y a aura une ‘’islandisation’’ de l’Europe. C’était pas mal, le pays s’est classé en huitième position à la Coupe du monde. Ce n’est pas pour cela que l’Islande va conquérir l’Europe. Je ne vois aucune islamisation en Europe. C’est un changement culture normal, dont nous avons d’ailleurs besoin, car notre sang s’épaissit.

Ce n’est pas votre premier film sur les réfugiés – pourquoi ce sujet est-il si important pour vous ?
Au siècle dernier, nous n’avions aucune culture de l’humanité. En Europe, une certaine organisation démocratique a récemment vu le jour. Nous avons cependant vécu une année difficile avec tous ces crimes et dans dix ans, tout s’effondrera, car nous ne sommes bons à rien. Il y a soixante ans, il y avait 60 millions de réfugiés, à l’instar d’aujourd’hui. À l’époque, les gens les aidaient. Aujourd’hui, nous sommes ennemis. Où est donc passée notre humanité ? Si nous ne faisons pas preuve d’humanité pour nos amis, nous ne pourrions pas exister. Et nous ne devrions pas exister – si nous ne sommes pas humains, qui sommes-nous ? C’est pour cette raison que je respecte madame Merkel, car elle est la seule politicienne qui semble au moins s’intéresser au problème. Les autres jouent leur jeu – mais ceci n’est pas une déclaration politique.

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(Traduit de l'anglais)

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