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Orestis Andreadakis • Directeur artistique du festival du film de Thessalonique

"Le point fort de Thessalonique est de faire en sorte que les films se fassent"

par 

- Le nouveau directeur artistique du festival de Thessalonique Orestis Andreadakis nous parle des défis que représente la direction du rassemblement cinématographique incontournable des Balkans

Orestis Andreadakis  • Directeur artistique du festival du film de Thessalonique

Professionnel expérimenté, critique de cinéma cultivé et fervent amateur de voyages, Orestis Andreadakis sait parfaitement comment mettre en place des rassemblements cinématographiques à succès. Après avoir pris la direction du Festival international du film d’Athènes (AIFF), il y a plus de dix ans, Andreadakis n’a pas seulement renforcé le prestige du rassemblement face à une concurrence rude de la part d’évènements locaux de plus petite ampleur, mais a aussi propulsé ce dernier dans une nouvelle ère en le positionnant en tant que concurrent direct du Festival international du film de Thessalonique pour le titre du plus grand festival du pays. Cependant, cette année, Thessalonique a retourné la situation en nommant Andreadakis directeur artistique : Cineuropa l’a rencontré pour parler des défis que représente la direction du rassemblement cinématographique incontournable des Balkans.

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Cineuropa : L’ancienne directrice du TIFF, Despina Mouzaki, avait exprimé sa volonté de transformer Thessalonique en Festival de Cannes des Balkans. Pensez-vous être la version grecque de Thierry Frémaux ?
Orestis Andreadakis : Non, non, absolument pas ! Il n’en est pas question et ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse. Je l’admire, c’est un directeur et programmateur exceptionnel, mais le TIFF ne peut se transformer en Festival de Cannes, tout comme l’industrie grecque ne peut soudainement se mettre à fabriquer des Citroën et des Peugeot.

Entre les prouesses de programmation, l’influence exercée sur l’industrie et la fidélité du public, quel est, selon vous, le point fort du TIFF ?
Les festivals de premier rang mis à part (Cannes, Berlin, Venise, San Sebastian, Karlovy Vary et Locarno), le TIFF se positionne en tant que concurrent direct de n’importe quel autre festival européen, et peut même marquer des points en termes de sélection de films et de programmation mettant en lumière des tendances avant-gardistes. Toutefois, la section la plus dynamique du festival est certainement le marché, établi à l’origine par Despina Mouzaki : l’Agora, avec le Crossroads Co-production Forum et la section Works in Progress, a prouvé maintes et maintes fois son utilité pour promouvoir les nouveaux talents et pour faire en sorte que les films se fassent". Cet élément à lui seul a garanti une place importante au TIFF et a lui permis d’être considéré non seulement comme un évènement agréable dans le circuit des festivals, mais aussi comme une halte très utile.

Quel objectif global voudriez-vous atteindre lors de votre première saison en tant que directeur artistique du TIFF ?
Je voudrais revitaliser les relations entre le festival et la ville de Thessalonique. C’est ce qui m’intéresse le plus. Je suis né et j'ai grandi dans les banlieues grecques. J’ai ensuite vécu dans différentes villes européennes et je pense qu’un renouveau culturel a actuellement lieu à Thessalonique. Je pense notamment à son passé historique, sa société actuelle et son avenir de sortie de crise en perpétuel changement. Je voudrais vraiment permettre aux habitants de Thessalonique de se sentir chez eux, leur faire comprendre qu’ils ont leur place au festival et qu’ils en font partie, car j’ai le sentiment qu’ils ne se sentent pas à leur place, qu’ils pensent avoir été mis à l’écart récemment. Je veux faire de la place pour les locaux.

Il est évident que de la place a été faite cette année pour les films nationaux, ce qui semble aller à l’encontre des principes des directions antérieures. Le programme parallèle du TIFF présentera en effet la majorité des productions cinématographiques nationales. Ne vous inquiétez-vous pas de la réaction de la presse étrangère concernant des films présentés à un festival alors qu’ils ne sont pas destinés à l’être ?
Je trouve cet argument absurde – imaginez l’organisateur d’une fête vouloir cacher sa tante à l’habillement haut en couleur pour que les autres invités ne la voient pas. Non, tout le monde à sa place à table, et les journalistes étrangers ne sont pas idiots : il leur suffit d’ouvrir le guide du TIFF, de parcourir la liste des films et de choisir les productions cinématographiques grecques qu’ils ont envie d’explorer. En outre, s’il existe un public pour chaque genre, il existe également des professionnels de l’industrie qui s’intéressent à des aspects très différents du cinéma. Nous proposons un large choix de productions cinématographiques.

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(Traduit de l'anglais)

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