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Agnes Havas • Directrice générale, Hungarian National Film Fund

"Les films hongrois plaisent dans le monde entier"

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- A une semaine du 51e Festival de Karlovy Vary où le cinéma hongrois aura deux titres en vitrine, rencontre avec Agnes Havas, directrice générale du Hungarian National Film Fund

Agnes Havas • Directrice générale, Hungarian National Film Fund
(© Nemeth Andras Peter)

A une semaine du 51e Festival de Karlovy Vary (du 1er au 9 juillet 2016) où le cinéma hongrois aura deux titres en vitrine avec It’s Not the Time of My Life [+lire aussi :
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de Szabolcs Hajdu en compétition et Kills on Wheels [+lire aussi :
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d'Attila Till qui ouvrira la section East of the West (lire l'article), rencontre avec Agnes Havas, directrice générale du Hungarian National Film Fund depuis sa création il y a cinq ans.

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Cineuropa : Quelles sont les priorités du Hungarian National Film Fund ?
Agnes Havas
: Avant tout, préserver la tradition du cinéma hongrois qui est très diversifié et doté d'une ligne artistique forte incarnée par des réalisateurs comme György Pálfi ou Szabolcs Hajdu.Notre but est donner aux auteurs l'opportunité de poursuivre leurs carrières sur le marché international et dans nos salles. Mais il est également important de développer plus de titres de genre afin de construire un marché solide pour les films hongrois "mainstream". Jusqu'à présent, nous avons plutôt bien réussi dans l'ensemble, sauf en ce qui concerne la fréquentation nationale des films hongrois même si le meilleur score récent a été enregistré par une oeuvre art et essai : Le Fils de Saul [+lire aussi :
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. Globalement, nous devons travailler davantage sur le marketing et le soutien à la distribution. Par ailleurs, depuis le début du Film Fund, nous avons mis l'accent sur le développement des scénarios avec un département dédié. Les cinéastes qui viennent avec leurs projets gardent la décision finale, mais les suggestions de nos "script doctors" ont été souvent très efficaces.

Comment allez-vous aider le secteur de la distribution ?
Avec un nouveau mécanisme de soutien à la distribution des films en salles. Nous sommes en train d'en finaliser les détails et il sera actif d'ici fin 2016, sans doute dès septembre. Nous prendrons en considération le potentiel des films, mais aussi leur nature, par exemple si ce sont des succès de festivals ou des titres commerciaux prometteurs. Comme le gouvernement va augmenter le budget du Film Fund l'an prochain, nous aurons des moyens supplémentaires à notre disposition.

Quid du programme d'incubation pour les jeunes cinéastes que vous avez lancé fin 2015 ?
Nous avons constaté que plusieurs jeunes cinéastes émergeaient et qu'ils plaisaient notamment aux festivals. On peut citer Land of Storms [+lire aussi :
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d'Ádám Császi à la Berlinale 2014, The Wednesday Child [+lire aussi :
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de Lili Horvát à Karlovy Vary l'an dernier, Afterlife [+lire aussi :
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de Virág Zomborácz ou Liza, the Fox-Fairy [+lire aussi :
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de Karoly Ujj Mészáros qui a connu un beau succès en Hongrie et qui s'est bien vendu à l'international. C'est pour cette raison que nous initié ce programme encourageant les cinéastes prêts à passer au long. Cinq projets à petit budget sont sélectionnés, soutenus financièrement et à travers un programme d'atelier de développement. Cela a bien marché cette année et nous allons lancer l'appel à projets pour la seconde édition.

Le Hungarian Film Fund a aussi la caractéristique de vendre des films.
Pendant des années, notre industrie était présente avec ses films dans les festivals et sur le terrain promotionnel, mais quasiment absente dans le domaine des ventes. Maintenant, certains films hongrois sont toujours vendus par des sociétés spécialisées européennes comme ceux de Kornel Mundruczo par The Match Factory, Le Fils de Saul par Films Distribution ou Lily Lane [+lire aussi :
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de Benedek Fliegauf par Films Boutique, mais c'est nous qui négocions les conditions des contrats avec ces structures. Ensuite, il y d'autres titres hongrois plus "petits" et des oeuvres de catalogue que nous vendons nous-mêmes. Les deals sont plus ou moins importants, mais c'est une bonne chose pour notre industrie que toutes les productions hongroises aient l'opportunité d'être offertes à la vente pour les salles, la VoD, les télévisions. Cela a réussi par exemple à Paw de Robert Pejo et à Loop d'Isti Madarász. Les revenus de nos ventes vont aux sociétés de production, ce qui leur offre des ressources complémentaires et aiguise leur appétit pour le marché international.

Quelle est votre analyse des changements dans la consommation des films ?
Il y a quelques années, j'ai entendu dans un débat sur l'avenir de la distribution des films une phrase qui me semble essentielle : "si vous ne mettez pas vos films sur Internet, quelqu'un d'autre le fera à votre place". En Hongrie, le piratage est très important, mais nous travaillons pour trouver des solutions. C'est indispensable car la propriété intellectuelle n'est pas gratuite ! Et n'oublions pas qu'en Allemagne, le système des amendes fonctionne et se révèle très dissuasif par rapport au piratage. Il y a aussi actuellement une réflexion sur la circulation des films européens via la VoD, car nous devons absolument faire passer le message que le cinéma européen est de qualité. Nos jeunes doivent se rendre compte que les films hongrois plaisent dans le monde entier et qu'ils ont remporté un nombre incroyable de prix ces dernières années dans les grands festivals internationaux. Mais j'ai confiance dans nos talents. János Szász, Kornél Mundruczó, László Nemes, Lili Horvát, sont des exemples pour la génération à venir et ils nous promettent un grand avenir pour le développement du cinéma hongrois.

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