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Max Sobol • Réalisateur

“Les histoires d'amour compliquées ont quelque chose d'universel"

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- You (Us) Me, un premier long-métrage par le Britannique Max Sobol, est au programme du Festival de Gand. Il dépeint une relation plutôt singulière

Max Sobol  • Réalisateur

You (Us) Me, le premier long-métrage du Britannique Max Sobol, raconte une histoire d'amour singulière entre un tueur en série pathétique qui s'eprend d'une fille suicidaire. À partir de cette prémisse, le film se présente comme une comédie romantique à l'envers, avec des touches d'horreur et d'humour noir, qui compte parmi les propositions les plus hardies de l'année. Après une tournée des festivals modeste (le film n'ayant pas d'agent de ventes internationales), le film est au programme du Festival de Gand.

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Cineuropa : D'où l'idée de You (Us) Me vient-elle ?
Max Sobol :
De plusieurs choses. Le film s'inpire en partie d'une relation sentimentale houleuse que j'ai vécue. Nous nous aimions beaucoup, mais la relation était destructrice et nous avions beau vouloir que ça marche entre nous, c'est comme si nous allions dans deux directions opposées. J'avais envie d'explorer le sujet de l'histoire d'amour impossible, avec deux personnes qui cherchent des choses tellement différentes que le seul résultat potentiel est le conflit.

Avez-vous eu du mal à trouver le ton juste pour aborder un tel sujet ?
Le ton qu'a pris le film n'est pas celui auquel je m'attendais. J'imaginais plutôt une comédie, mais évidemment, le suicide et la dépression ne sont pas des sujets drôles. Quand on crée des personnages, il faut leur faire confiance, leur rendre justice. Nous abordions un sujet grave, et je ne voulais pas le prendre à la légère, mais je suis aussi porté à l'humour noir, alors je me suis senti appelé dans cette direction. L'idée du tueur en série amoureux d'une fille suicidaire était déjà un bon moteur, mais en écrivant le scénario, nous avons essayé d'y incorporer des éléments de comédie romantique, de film d'horreur, de production à petit budget

Comment s'est passé le casting ?
J'ai travaillé avec Hannah (l'actrice principale) en 2006. Je l'avais castée comme ça, pour un court-métrage expérimental. J'étais encore étudiant, mais elle a apporté tellement au projet que nous avons développé une vraie collaboration. J'ai écrit le scénario pour elle : elle a toujours été ma Vivian. L'acteur a été plus dur à trouver parce que je n'avais personne en tête et pas d'argent. Et puis, il faut dire que le scénario n'est pas facile : il requérait un excellent comédien qui accepte de faire des choses vraiment inconfortables. Nous avons organisé plusieurs auditions et puis nous l'avons trouvé lors d'un casting en ligne. Par le fait d'une coïncidence, il se trouve qu'il connaissait Hannah, ce qui était un atout formidable puisque tout le film tourne autour d'eux deux. Ils ont produit des performances courageuses qui portent vraiment le film.

Dès le départ, on sent qu'il n'y a aucun espoir pour aucun des personnages. Est-ce que vous qualifieriez votre film de pessimiste ?
J'ai un côté très pessimiste et sombre qu'on retrouve en partie dans le personnage de Vivian, mais j'ai plus d'espoir qu'elle : peut-être ce film a-t-il eu un effet cathartique me permettant d'utiliser davantage ce côté de mon cerveau. Dans un sens, je pense qu'il y a quelque chose de beau dans le sacrifice final d'un des personnages, quelque chose de tendre et de romantique dans cette conclusion, même si le résultat est sordide. Tout le film parle de cette petite bulle dans laquelle on vit quand on est en couple (d'où les guillemets autour de "Us", nous, dans le film). Je pense qu'à l'aune de leur relation et de son mode de fonctionnement, la conclusion est follement romantique : c'est la preuve d'amour suprême.

Que pensez-vous de l'accueil qu'a fait le public à votre film ?
Je pense que les histoires d'amour compliquées ont quelque chose d'universel auquel les gens peuvent se rapporter. Par rapport à la dépression aussi, il y a eu des réactions intéressantes : la plupart des gens qui sont venus nous parler après les projections se sont retrouvés dans ce sentiment qu'il n'y a plus d'espoir. C'est un sujet difficile à traiter, effrayant aussi. C'est un cancer qui vous tire vers le bas à tous niveaux, et j'espère que nous avons représenté le sujet avec authenticité.

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(Traduit de l'anglais)

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