email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Jacques-Rémy Girerd • Réalisateur

"La matière de mon travail est cette planète qui ne tourne pas bien"

par 

- Le fondateur du Studio Folimage Jacques-Rémy Girerd a présenté son dernier film Tante Hilda ! au Festival Anima de Bruxelles

Jacques-Rémy Girerd  • Réalisateur

Après le succès d’Une vie de chat [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, nominé pour l’Oscar du meilleur film d’animation, la société de production française Studio Folimage est de retour avec l’imaginatif Tante Hilda ! [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Jacques-Rémy Girerd
fiche film
]
, une œuvre naturelle, artisanale et même "bio". Signé par Jacques-Rémy Girerd et par Benoît Chieux, le film est centré sur une femme amoureuse de la nature qui est amenée à se battre contre une multinationale de l’agroalimentaire. À 62 ans, Girerd, producteur et fondateur du Studio Folimage, a décidé que Tante Hilda ! serait son dernier film en tant que réalisateur. Rencontre au Festival Anima de Bruxelles.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Cineuropa : Les messages des films de Folimage sont souvent très clairement adressés aux adultes. Pourquoi, alors, adresser ce film aux enfants ?
Jacques-Rémy Girerd : C’est une question liée aux distributeurs, qui décident que le film, puisque c’est un film d’animation, sera un film pour enfants. Pour moi le film s’adresse à tout le monde, pas aux plus petits, mais aux enfants un peu plus âgés et aux adultes. Il y a deux jours, j’ai assisté à une projection avec une centaine de personnes dans une salle, uniquement des adultes, et ça a très bien marché. Cependant, il y a différents niveaux de langage qui rendent le film également accessible aux enfants.

Pensez-vous qu’aujourd’hui, le dessin animé ait aussi pour mission d’instruire ?
Oui. Je trouve que, contrairement au cinéma américain, qui est uniquement "entertainment", le cinéma est aussi un moyen de grandir, de s’informer, de comprendre le monde, pas seulement un moyen de s’amuser. Par exemple, j’aime beaucoup Pixar, mais j’ai l’impression que c’est un magnifique feu d’artifice. Quand ça s’éteint, c’est fini !

Est-ce que la critique a été à l’origine du film ?
Il ne s’agit pas vraiment ni de critiques ni de messages. Ce qui m’intéresse, c’est de présenter des situations qui nous obligent à réagir et qui font s’interroger. Moi, je n’ai pas envie de dire "voilà, le monde doit marcher comme ça". Je n’ai pas une vision autocratique ou prophétique. Mon but est de montrer des situations qui nous font réfléchir sur notre monde, à travers la comédie. La matière de mon travail est cette planète qui ne tourne pas bien. 

Tante Hilda ! est un hommage à la nature, mais aussi aux choses qui restent naturelles. Quel est le rôle du dessin fait à la main ?
Je trouve que dans l’animation, le 3D a suivi la voix du cartoon. C’est très bouclé, un aspect très lisse, sans aspérités, bien rond… Ce type de graphisme est très rassurant, provoque une grande empathie avec le publique et a été expérimenté aux Etats-Unis et ailleurs. Mais il est standardisé, formaté et présenté toujours de la même façon. Nous, nous aimons bien voir ça au cinéma mais ne souhaitons pas en proposer. Ce qui nous intéresse, c’est la création graphique, inventer quelque chose de nouveau, d’originale, repartir à zéro... Sinon on ne ferait pas ce métier.

Folimage envisage-t-elle de passer au numérique et d’abandonner les dessins traditionnels ?
Je pense que le numérique est un outil. Nous avons plutôt tendance à faire des films avec des dessins faits main, mais peut-être un jour travaillerons-nous avec le numérique. Mais pas de cette façon lisse et conventionnelle. Si l’on trouve un projet adapté au numérique, alors nous le ferons. Mais avec notre tradition, notre façon de faire, ce que nous apprécions, c’est quand un outil imprime sa marque.

Pourquoi avoir choisi de faire de ce film votre dernier travail en tant que réalisateur ?
Ce n’est pas un film testament. J’ai 62 ans donc je pense aussi à la transmission. J’ai eu beaucoup de peine au début, lorsque j’étais jeune, à trouver des informations, à comprendre comment ça marchait, à apprendre. À présent, je souhaiterais encourager des jeunes à faire ce métier.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy