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Jorge Dorado • Réalisateur

"Les nouveaux réalisateurs comme moi ont besoin qu'on leur donne une chance"

par 

- Jorge Dorado fait ses premiers pas dans le long métrage avec Mindscape, une coproduction ambitieuse tournée en anglais et destinée au grand public

Jorge Dorado • Réalisateur

Jorge Dorado, qui a plusieurs courts métrages à son actif, a aussi été l'assistant de cinéastes comme Enrique Urbizu, Guillermo del Toro et Pedro Almódovar, pour n'en citer que quelques uns. Son premier long métrage, en lice pour le Goya du meilleur réalisateur à son premier film, a été épaulé par la société de production du Catalan Jaume Collet-Serra, formé aux États-Unis et auteur de blockbusters comme La Maison de cire, Esther et Sans identité [+lire aussi :
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Cineuropa: ¿ Mindscape [+lire aussi :
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s'inscrit-il dans le prolongement logique de vos courts métrages ?
Jorge Dorado : Pour moi, le court métrage correspond à une évolution, c'est une manière de trouver sa voix en tant que metteur en scène. Les courts métrages que j'ai faits m'ont aidé à trouver cette voix, à me faire un style fluide qu'on perçoit dans le film.

Ce style s'est-il aussi développé au contact des cinéastes renommés avec lesquels vous avez travaillé ?
Il y a quelque chose d'autodidacte dans la démarche qui consiste à observer la manière dont un réalisateur travaille sur le plateau, notamment au niveau de la mise en scène et du travail avec les acteurs, mais je considère que je n'ai eu aucun maître, j'ai surtout acquis des connaissances techniques. C'est de cet ordre qu'est l'influence que les autres ont pu avoir sur moi.

Avez-vous beaucoup modifié le scénario de Guy Holmes après la première lecture?
Je l'ai lu pour la première fois il y a quatre ans. Il avait une armature logique et une structure efficace, très nord-américaine, avec des retournements de situation bien pensés, mais pas d'émotions et de vrais personnages. Lors de la première ré-écriture, j'ai essayé de donner vie aux personnages. Ensuite, avec Jaume Collet-Serra, nous avons revu beaucoup plus de choses encore. Ainsi, nous avons donné un tour européen à un film commercial, et il y a gagné en personnalité. Par exemple, la relation entre les personnages principaux n'existait pas ; à présent, il y a entre eux une espèce de séduction, d'attirance entre eux, mais aussi un rapport paternel, tout cela en même temps.

Sans l'intervention de Collet-Serra, ce projet aurait-il pu voir le jour ?
Même s'ils ont prouvé leur valeur dans des courts métrages et des spots et obtenu des prix et nominations, les réalisateurs novices comme moi ont besoin qu'on leur donne une chance. Un investisseur est toujours inquiet devant un premier long métrage, mais dans mon cas, Jaume a joué les mentors et il a mis son nom devant le mien. De cette manière, à un investisseur prêt à mettre deux millions d'euros dans ce premier long métrage, c'est Jaume qui pouvait répondre de moi, l'assurer de son aval pour qu'il se détende. Collet-Serra a jusqu'à présent eu très peu de liens avec le cinéma espagnol, mais depuis qu'il a monté la société de production Ombra Films, il essaie de construire un pont entre l'Europe et les États-Unis, pour rapprocher l'argent de l'Espagne.

Porque Mindscape est une coproduction hispano-américaine...
La moitié du budget est venu de Studio Canal, bien que la société de production de Jaume soit américaine. L'idée de départ est américaine, l'argent est européen.

Le tournage s'est effectué sur deux continents...
Oui. Le film se passe dans une ville nord-américaine non-déterminée. Nous cherchions une ville réinventée et étrange. Nous avons fait des repérages dans plusieurs endroits et finalement nous nous sommes arrêtés sur Montréal, qui est une sorte de petit New York avec un certain air londonien et une influence française. À Bordeaux, nous avons trouvé la maison où se passe une bonne partie de l'action. En Espagne, nous avons tourné les intérieurs et en studio. En tout, le tournage a duré sept semaines et demie.

L'équipe avait-elle aussi cette dimension internationale ?
L'équipe comprenait cent Espagnols, moins au Canada. À Barcelone, sur le plateau, les gens parlaient catalan, anglais et espagnol.

Après sa présentation au dernier Festival de Sitges et sa sortie prochaine en Espagne, quelle carrière pensez-vous qu'aura votre film ?
Au printemps, il va sortir en France et en Angleterre, après quoi il arrivera aux États-Unis. Il a déjà été pré-vendu presque dans le monde entier. Dans un bon nombre de pays européens, c'est Studio Canal qui va assurer sa distribution. Il a aussi été acheté pour l'Amérique du Sud et le Canada, des territoires qui suivent le marché premier des films : s'ils fonctionnent ici, ils choisissent en fonction leurs fenêtres d'exploitation.

Le budget du film a donc été amorti. Combien a-t-il coûté ?

4,3 millions d'euros. C'est très peu ! Mais on dirait qu'il a coûté plus.

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(Traduit de l'espagnol)

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