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Denis Freyd • Producteur

"Je m’intéresse surtout à la mise en scène"

par 

- Denis Freyd qui pilote Archipel 35 évoque sa ligne éditoriale et son point de vue sur la production cinématographique en France.

A la tête d’Archipel 35, Denis Freyd trace son sillon avec des films de grande qualité. Il vient de produire L’exercice de l ‘Etat [+lire aussi :
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de Pierre Schoeller (révélation du Certain Regard cannois 2011 et trois César 2012), 17 filles [+lire aussi :
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des sœurs Coulin (Semaine de la Critique cannoise 2011) et L’enfant d’en haut [+lire aussi :
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d’Ursula Meier (prix spécial du jury à Berlin, sortie France le 18 avril), sans oublier le Gamin au vélo [+lire aussi :
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des frères Dardenne (dont il a coproduit les quatre derniers films).

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Cineuropa : Trois films à Cannes en 2011, un à Berlin cette année, des prix dans les deux festivals, des César… Tout semble sourire à Archipel 35 !
Denis Freyd : C’est exceptionnel, mais dans la continuité de ma ligne éditoriale. Il est vrai que j’ai produit plus, car il y a trois ans, j’ai décidé de me dégager un peu d’activités parallèles et je me suis engagé très en amont dans un ensemble de projets : aucun n’était écrit, ils étaient tous à l’état d’idée. J’ai alors lancé un grand programme de développement avec l’aide du programme Media, du CNC et d’une Sofica.

Comment définiriez-vous votre ligne éditoriale ?
Je travaille sur les films d’auteurs. J’accorde évidemment un importance très grande au scénario, mais je m’intéresse surtout à la mise en scène, au regard du cinéaste, à ce qui peut apparaître novateur ou tout du moins comme des tentatives novatrices, éventuellement avec un jeu avec les genres. Je ne suis pas dans l’idée qu’il y a seulement trois choses importantes : l’histoire, l’histoire, l’histoire. La question de la forme m’importe beaucoup.

Le financement de vos productions est-il facile ?
Cela dépend beaucoup des scénarios. Je ne m’attendais pas à monter aussi facilement L’exercice de l’Etat qui était relativement cher, mais les partenaires m’ont dit oui immédiatement avec beaucoup d’enthousiasme. Les films des frères Dardenne se montent grâce à la coproduction car ce sont eux, qu’ils restent dans des budgets raisonnables (5-6 M€) et que plusieurs pays sont impliqués (la Belgique, la France, l’Italie). Pour l’instant, c’est relativement facile, mais s’ils avaient un projet à 10–12 M€, cela serait peut-être un petit plus difficile. Quant aux premiers longs, c’est toujours plus compliqué, même si je n’ai pas eu à me plaindre avec 17 filles. Mais cela n’a permis de réunir qu’un peu plus de 2 M€, ce qui était très juste. Il y a une logique à ce que sur des premiers films, tout le monde y aille prudemment.

Les coproductions européennes sont-elles indispensables pour le type de films que vous produisez ?
Le gamin au vélo, L’exercice de l’Etat et l’Enfant d’en haut sont des coproductions européennes et les trois ont bénéficié du soutien d’Eurimages. Sans cela, nous n’aurions pas pu faire ces films.

Quelles sont les tendances de la production française ?
Il y a, notamment dans la jeune génération de producteurs, une envie d’aller vers un cinéma de divertissement, populaire, donc un volume de production important dans ce domaine. En même temps, beaucoup de films d’auteurs ont fait récemment des nombres d’entrées importants, donc c’est plutôt encourageant. Et on a vu des films étrangers, ambitieux et radicaux trouver leur public. Il y a un maintien de la cinéphilie en France avec une vraie curiosité pour des formes cinématographiques très affirmées, au-delà de l’envie d’aller rêver ou de s’évader. Et j’ai été frappé depuis plusieurs mois de la qualité de la relation entre réalisateurs et producteurs, ce qui n’a pas toujours été le cas.

La question de l’exposition des films en salles est de plus en plus aigue.
La relation distributeur–exploitant reste compliquée. Cela coûte de plus en plus cher de sortir des films en salles. Des circuits jouent le jeu, mais les exploitants doivent faire face à des demandes extrêmement nombreuses compte tenu du volume de production. On est aussi dans une période de transition médiatique et les distributeurs sont obligés d’être présents un peu partout avec de nouvelles dépenses : le passage des films-annonces et les préventifs dans les salles, des publicités dans les programmes des circuits. En même temps, ils continuent l’affichage traditionnel et il y a l’état de la presse, la question d’Internet, du marketing viral. Tout cela a augmenté les frais de sortie. Et ce qu’on peut percevoir de l’extérieur comme un succès n’a pas forcément été très rentable compte tenu des frais engagés pour parvenir à ce nombre d’entrées.

Quels sont vos projets ?
Je vais commencer le 12 avril le tournage de Bird People de Pascale Ferran. Nous avons appris à nous connaître et à nous apprécier dans le cadre des travaux du Club des 13, et elle m’a demandé si j’avais envie de produire son nouveau film. Je n’ai pas hésité un quart de seconde.

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