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Nejc Gazvoda • Réalisateur

Des histoires simples, des sujets importants

par 

- A 26 ans, le prometteur réalisateur slovène signe un premier long métrage générationnel, tourné en 14 jours pour 180 000 euros.

Le Slovène Nejc Gazvoda, 26 ans, est un écrivain, scénariste et réalisateur dont le premier long métrage, A Trip [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
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, a fait sa première mondiale en compétition au Festival de Sarajevo avant d'être sélectionné dans de nombreux festivals. Le film, qui a remporté six prix au Festival national du film slovène de Portoroz, sortira sur les écrans de son pays le 19 janvier 2012.

Cineuropa : Quels ont été les plus gros défis et obstacles qui se sont présentés à vous pendant le tournage ?
Nejc Gazvoda : Le film a été tourné en 14 jours, nous n'avons pas utilisé de lumière artificielle et nous avions assez d'argent seulement pour un jour de caméra montée sur voiture, donc j'ai dû bien réfléchir à chaque plan. Tourner en voiture a été très difficile parce que nous avions très peu de place et cela a pris du temps. Je ne pouvais faire beaucoup de plans larges : il y aurait eu dedans des gens dedans qui n'avaient rien à y faire et il nous aurait fallu trop de temps pour déplacer les équipements. Le seul moyen de faire un film avec très peu d'argent est d'être pleinement préparé. Tourner au lance-pierre, en mode guérilla, cela ne veut pas dire improviser, mais cela signifie être préparé dans le moindre détail. J'ai d'ailleurs écrit des scènes pour toutes les situations : en cas de mauvais temps, en cas de panne de voiture... Je voulais faire un film et rien n'aurait pu m'arrêter. En cas de pluie, nous aurions tourné sous la pluie au lieu d'attendre qu'elle s'arrête.

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Vos trois acteurs sont fantastiques. Le travail avec eux s'est-il bien passé ?
Nous avons étudié ensemble, alors je connaissais leur travail et leurs compétences. Ils ont tous les trois beaucoup de talent et bien que j'ai écrit l'intrigue elle-même avant de les connaître, j'ai conçu les personnages et les dialogues en pensant à eux. Nous avons beaucoup répété, parlé des personnages et des situations du film. Ils connaissaient bien leurs personnages : je leur ai demandé d'inventer leur nom de famille, leur plat préféré, leur musique préférée... Ils connaissaient le métier des personnages, ce que font leurs parents... Rien de tout cela n'est dans le film, mais c'était important pour eux. Je voulais fournir à mes acteurs autant d'informations et de soutien que possible. Je suis heureux que cela ressorte dans le film.

Comment avez-vous choisi les thématiques du film ?
Je voulais faire un film sur ma génération, sur nos problèmes, un film plein d'émotions, un film à personnages, un récit simple sur des sujets importants. La nouvelle Nothing Escapes the Squirrels qui est dans mon premier livre contenait tous ces ingrédients, donc il a té facile de la choisir. Je n'ai pas de problèmes pour choisir mes sujets : je pense qu'il y a beaucoup à dire sur notre monde, surtout en ce moment.

Le regard des personnages sur la vie est-il le regard typique des jeunes Slovènes de cet âge, qui est aussi le vôtre ?
Je pense que ce que la plupart des jeunes Slovènes ressentent aujourd'hui, c'est qu'on ne peut rien changer. Les problèmes existant en Slovénie sont enracinés si profondément qu'il est impossible de les ramener à la surface. Nous avons toujours été une nation nettement partagée en deux, surtout depuis la Deuxième Guerre mondiale, et nos politiciens en parlent encore, même si ce problème ne concerne pas ma génération. La seule manière d'y arriver dans la vie est d'avoir de bons contacts. Il n'y a pas de travail et les loyers sont dingues. La plupart de mes amis vivent avec leurs parents. Nous n'avons pas confiance en notre système juridique et je pense que nous nous fichons désormais un peu de notre pays, parce que la génération qui est censée nous conduire s'en fiche un peu aussi.

Quel est votre prochain projet ?
Une histoire d'amour. Je veux faire un film quasiment sans lumières et avec une équipe minimaliste, un film qui soit de nouveau centré sur les personnages. A Trip m'a appris qu'on peut se passer de 90 % de ce que les gens estiment essentiel pour faire un film : si on a d'excellents acteurs, une bonne histoire et qu'on sait ce qu'on veut dire, les gens vont aimer et ils se moqueront du reste. Je veux être libre en tant que réalisateur et je veux que mes acteurs se sentent libres et n'aient pas à penser à la lumière, à l'objectif de la caméra et aux micros : ils ont juste besoin d'être dans leurs personnages, de jouer et de mettre en oeuvre leur magie. Et je veux être là quand cela se produit.

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