email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Roberto Faenza • Réalisateur

Détective de l’âme

par 

- Le réalisateur italien revient au cinéma avec Sabina Spielrein, l'histoire de la patiente et la maîtresse de Carl Gustav Jung

Après trois ans de silente Roberto Faenza revient au cinéma avec Sabina Spielrein [+lire aussi :
interview : Roberto Faenza
fiche film
]
dans le quel il arconte l’histoire de Sabine Spielrein, une jeune femme juive et russe qui, en août 1904 fut hospitalisée à Burgholzli à Zurich et confiée aux soins du jeune Carl Gustav Jung. En proie à une violente crise dépressive la jeune fille devient le premier cas clinique traité psycho-analytiquement, selon les diktats du maître Sigmund Freud. Mais Sabina ne fut pas uniquement un succès thérapeutique de Jung, elle en fut aussi la maîtresse, protagoniste d’un drame d’amour et de psychanalyse qui se révéla seulement en 1977, avec le retrouvement du journal de Sabina et de la correspondance entre les protagonistes et que le réalisateur italien a traduit en images après de longues années de recherche.
Produit par Elda Ferri pour Jean Vigò Italia avec les français Les Films du Centaure et les britanniques Cowboy Film et interprété par Iain Glen, Emilia Fox, Craig Ferguson, Caroline Ducey et Jane Alexander, le film est déjà au centre de nombreuses polémiques pour ses choix narratifs.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Comment se sont passées les recherche?
«Elles ont été longues et fatigantes. Nous sommes allés plusieurs fois à Moscou sur les traces de Sabina Spielrein. J’étais intéressé à mettre en lumière la vie d’une femme après sa guérison ‘Burghölzli’ (l’hôpital psychiatrique de Zurich où travaillait Jung et Freud, ndr) et le retour en Russie, sa terre natale. J’ai du interrompre les recherches pendant sept ans. Plus d’une indication bibliographique m’avaient fait sortir de mon chemin, par exemple Bruno Bettelheim avait écrit que Sabina Spielrein avait travaillé dans une clinique psychiatrique à Mosca, mais ce n’était pas vrai. En 1994 quand je suis allé à Moscou pour présenter Jona che visse nella balena j’ai pu rencontrer un historien qui m’a donné de nouvelles indications pour mes recherches. J’ai ainsi découvert que Sabina avait fondé en 1923 avec Vera Schmidt la crèche de la solidarité internationale, appelé par les enfants ‘Crèche blanche’. Ils expérimentaient sur les enfants le significat de la liberté. On ferma l’école après trois ans par le régime staliniste avec l’accusation de pratiquer des perversions sur les enfants. Mais ce n’était pas vrai. Stalin en personne avait inscrit sous faux nom son fils Vassili à cette école».

Et vous avez ensuite rencontré le fils de Vera Schmidt…
«Vladimir Schmidt, un homme qui a aujourd’hui 84 ans. C’est le dernier survivant parmi les enfants de la ‘Crèche blanche’ et c’est lui qui m’a permis de retrouver de nouvelles informations sur Spielrein. Sabina est un symbole du siècle dernier : elle a tenu tête à Jung et à Freud, elle s’est opposée au Stalinisme et au Nazisme.
Elle appartenait à la riche bourgeoisie juive-russe, son père était un homme d’affaires. Elle meurt en 1942 à Rostov, sa ville natale à la suite d’un ratissage. Je suis surpris que la communauté psychiatrique internationale ne se soit pas intéressée à Sabina après son hospitalisation à Zurich. En plus que d’être le premier cas documenté d’amour entre un patient et son analyste, c'est-à-dire tout ce qui ne doit pas se passer dans une psychanalyse, Sabina est devenue elle-même une psychiatre et une studieuse. Lorsque furent découvertes les lettres entre les deux amants, dans les caves du Palais Wilson de Genève, les héritiers de Jung les censurèrent. Doucement quelques unes ont été publiées, mais encore aujourd’hui certaines sont censurées. Dans Sabina Spielrein il y a deux lettres de Sabina qui n’ont pas encore été publiées».

Deux comédies de théâtre ont déjà été réalisées sur Sabina Spielrein.
«Oui l’une a Broadway et l’autre à Londres, Julia Roberts voulait même faire un film sur Sabine».

Comment avez-vous choisi Iain Glen pour le rôle de Carl Gustava Jung ?
«Je l’ai vu au théâtre dans Blue room avec Nicole Kidman. Carl Jung était un homme avec un certain charme et Glen était parfait pour le rôle. Cela a été par contre plus difficile de trouver Sabina. Nous avons fait beaucoup d’essais de par l’Europe et à la fin le choix est tombé sur Emilia Fox».

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy