email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

PRODUCERS ON THE MOVE 2020

Andrea Queralt • Productrice, 4 A 4 Productions

"L’avenir est toujours à inventer"

par 

- Andrea Queralt, de la société française 4 A 4 Productions, qui figure parmi les Producers on the Move 2020 de l’EFP, évoque sa carrière, ses projets et la conjoncture

Andrea Queralt  • Productrice, 4 A 4 Productions

Travaillant au sein de la structure parisienne 4 A 4 Productions (aux côtés de Mani Mortazavi et de David Mathieu-Mahias) depuis 2015 et sélectionnée parmi les Producers on the Move 2020 de l’European Film Promotion (EFP), Andrea Queralt compte à son actif deux longs dévoilés à Cannes : Avant la fin de l’été [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Maryam Goormaghtigh
fiche film
]
de la Suisse Maryam Goormaghtigh (au programme de l’ACID en 2017) et Viendra le feu [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Óliver Laxe
fiche film
]
du réalisateur franco-espagnol Oliver Laxe (prix du Jury à Un Certain Regard en 2019).

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Cineuropa : Pourquoi avoir choisi de devenir productrice ?
Andrea Queralt : J’ai été une passionnée de cinéma très précoce et très cinéphile. Au cours de mes études, j’ai découvert les métiers du cinéma et j’ai compris que je voulais exercer celui qui embrassait le plus de responsabilités, de tâches et d’engagement. La production correspondait à cette ambition. C’est aussi un luxe de pouvoir entrer dans la pensée et l’imaginaire de cinéastes, et de pouvoir les accompagner et les aider de la première page du traitement jusqu’aux festivals et aux ventes. C’est un métier très complexe et très complet que j’ai découvert au fur et à mesure. C’est ce qui me rend très attachée à ce travail : tous les jours sont nouveaux, différents et imprévisibles, tous les films sont une nouvelle aventure. L’avenir est toujours à inventer et c’est très excitant.

Quel fil conducteur, quelle ligne éditoriale, relie les films que vous avez produits ?
Le coup de coeur. Cela permet l’éclectisme avec des sujets et des formes différents. Dans ma courte carrière, j’ai eu la chance d’accompagner un documentaire (Avant la fin de l’été) et une fiction (Viendra le feu), deux films dont les sujets et les tons étaient très différents, mais qui m’ont donné la possibilité d’entrer dans leurs cuisines intérieures où je me suis régalée. J’imagine qu’il y a des cinéastes qui n’aiment pas les profils de producteurs qui accompagnent les projets autant que je le fais car je suis très investie artistiquement. J’ai eu la chance de pouvoir travailler avec des cinéastes qui se prêtent à cela, tout en respectant évidemment leurs propositions.

Quelle est la situation la plus compliquée à laquelle vous avez été confrontée dans votre carrière de productrice ?
Le plus grand risque a été le tournage dans les flammes pour Viendra le feu. L’ambition artistique d’Oliver Laxe était très forte et je pense dans des conditions de production "normales", il aurait été quasiment impossible de faire ce film. Nous avons eu beaucoup de chance : nous n’avons eu aucun accident, ni pendant la séquence du feu ni pour celle d’ouverture avec la chute des arbres.

Comment projetez-vous la suite de votre carrière ? Continuer avec vos auteurs de prédilection dans une économie maitrisée ? Aller vers de plus gros projets avec de plus gros casts ?
Je suis assez gourmande et tout est envisageable. Je veux pouvoir suivre et accompagner des cinéastes qui ont des propositions uniques et que je sens habités par leur travail, ce qui n’est pas le cas de tous les cinéastes et ce qui fait une énorme différence. Et les deux projets sur lesquels je travaille actuellement sont dans ce cas de figure : Matadero [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
]
qui est le premier long de Santiago Fillol et After, le prochain film d’Oliver Laxe. Ce sont deux propositions très singulières et très ambitieuses.

La crise du Covid-19 est un véritable défi pour l’ensemble de l’industrie. Quel est son impact sur votre activité ?
Cela ralentit tout. Nous avions prévu de tourner Matadero en septembre en Argentine, mais comme une grande partie de l’équipe vit en Europe, nous ne savons pas pour l’instant si nous pourrons les faire voyager à ce moment là. Tout est dans une incertitude un peu étrange. Évidemment, tous les calendriers envisagés pour la distribution, la première, etc., sont aussi en stand-by. En revanche, il n’y a pas vraiment de contraintes pour After puisque c’est un projet en développement. Cependant, le projet avait un vague air dystopique et la situation que nous sommes en train de vivre, même si elle est loin d’être ce qu’il y avait dans le scénario, trouve des parallélismes avec ce projet. Donc cela fait un drôle d’écho et avec Oliver, nous sommes en train de nous poser des questions sur ce que nous faisons avec cet aspect là. A-t-on envie de voir cela au cinéma même si ce n’est qu’en arrière-plan ou devons-nous prendre une autre direction ? Ce sont des questions importantes pour le film à venir. Quand nous avons commencé à imaginer ce projet, nous n’aurions jamais pensé que la réalité allait nous pousser à nous questionner à ce point.

Cette édition des Producers on the Move se déroulera seulement en ligne. Qu’en pensez-vous et qu’en attendez-vous ?
Je n’ai jamais été très fan de tous les outils en ligne, Zoom, Skype et autres. Je suis un peu "old fashioned" de ce point de vue. Mais c’est toujours intéressant car les Producers on the Move sont une plateforme assez unique pour mettre en valeur les profils de producteurs et les projets, rencontrer d’autres producteurs avec leurs projets, et pour un networking conséquent avec les interlocuteurs des institutions européennes partenaires. Ce serait évidemment beaucoup plus sympa et charmant autour d’un verre au bord de la mer, mais cette année, c’est comme ça et il faut faire avec. De toutes façons, cela apportera de bonnes choses.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy