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Pietro Marcello • Réalisateur

“J'ai raconté le présent autour de moi”

par 

- Cineuropa a recueilli les paroles du réalisateur Pietro Marcello au Festival de Turin où La bocca del lupo a remporté le titre de meilleur film et le prix Fipresci.

Un homme au coeur d'enfant dans un corps de géant. Un récit de violence et d'amour à l'intérieur d'une histoire plus vaste, celle des bas-fonds d'un cité maritime où "la mémoire est imprimée dans les pierres." La bocca del lupo [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Pietro Marcello
fiche film
]
est une oeuvre au profond pouvoir suggestif, nourrie par une photographie qui réussit à créer une continuité avec de splendides images d'archives, du lancement des navires aux démolitions d'une ville qui se transforme.

Gênes et la fondation S.Marcellino
Pietro Marcello : "Le film est né d'une idée de la fondation San Marcellino, les jésuites de Gênes qui aident depuis des années et de différentes façons la communauté des sans-abris, des marginaux, des vagabonds et des indigents de la ville. Ils avaient vu mon film précédent. L'intention n'était pas de de montrer l'activité de la Fondation, mais plutôtle monde auquel elle s'adresse : les gens et la ville. J'ai passé huit mois à préparer le film et observer ce territoire. Avant, je connaissais pas bien Gênes, mes seuls souvenirs en étaient les récits de mon père, un marin du sud qui venait y embarquer et pour qui Gênes a représenté la ville idéale durant toute sa jeunesse. Il me racontait toujours à quel point elle était belle, il me parlait des triperies aujourd'hui disparues, et du ciel de cette ville du Nord qui regarde au Sud. Par rapport à la Gênes qu'évoquait mon père, la ville d'aujourd'hui est complètement différente. C'est une ville du Nord qui regarde au Sud avec tous les problèmes des cités septentrionales, en particulier l'immigration et l'intégration et il suffit pour cela de penser aux ruelles désormais habitées par des étrangers. J'ai connu une autre Gênes, j'ai vécu dans la zone de ces ruelles proches du port où, comme dans la majorité des villes du Nord, le tissu social se dissout de plus en plus, où la mémoire est imprimée dans les pierres de Sottoripa."

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Le regard
"J'ai essayé de raconter le présent autour de moi, ces restes venus d'un monde passé, tandis que la nostalgie du XXème siècle est représentée par les images d'archives, des petits films amateurs ou professionnels réalisés par des Génois de souche. Mon regard sur le présent est celui d'un étranger qui raconte ce qu'il voit par la fenêtre alors que le regard sur le passé et sur l'Histoire est celui des Génois qui ont réussi à la saisir en silence à travers l'objectif d'une caméra."

La rencontre avec le personnage principal Enzo Motta
"La rencontre avec Enzo a été vraiment singulière. Je venais de sortir d'une boulangerie quand je suis tombé sur cet homme. Nous commençons à discuter et il me montre les marques des trous des balles dans sa jambe. De cette conversation est née l'idée pour le film. Quant à Mary, je l'ai connu plus tard. Au début, elle était timide et rétive à l'interview, tout comme Enzo qui est devenu de plus en plus à l'aise devant la caméra avec le temps."

La petite histoire et la grande Histoire
"Ce film suit deux histoires. La principale concerne l'amour entre Enzo et Mary. La grande histoire est celle de la ville de Gênes racontée à travers les images d'archives appartenant à la fondation Ansaldo et des scènes tournées par des amateurs, des images cherchées avec une grande patience par Sara Fgaier et qui sont les véritables dépositaires de l'authenticité génoise de ce film."

Le scénario
"Le scénario du film s'est dévoilé progressivement au montage. Cela n'a pas été un travail direct et indépendant. Nous y sommes arrivés au fur et à mesure et tout est parti de l'interview centrale."

La musique
"Les musiques sont originales et j'ai écrit tous les textes à la fin. Ils sont venus d'un jet, instinctivement. J'ai simplement souhaité introduire une citation de Franco Fortini dans la dernière partie. Je crois beaucoup à l'hyper-texte et le cinéma autorise ces libertés."

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