Piergiorgio Gay • Réalisateur
Les fictions de la réalité
par Miriam Tola
- Piergiorgio Gay, en course pour le Lion d’Or, parle de son film La forza del passato tiré d’un roman de Sandro Veronesi
Piergiorgio Gay porte à Venise les fictions de la réalité. Dans son film La Forza del Passato né de la plume de l’écrivain Sandro Veronesi, raconte l’histoire d’un homme qui se retrouve, à quarante ans, à devoir reconstruire toutes ses certitudes. Il découvre que son père, mort depuis une semaine à peine, était un espion du KGB.
Quel a été votre rapport avec l’écrivain Veronesi ?
«Excellent. Malgré les propositions qui lui arrivaient de réalisateurs plus connus que moi, il a eu confiance en moi, mais il a préféré ne pas s’occuper du scénario parce qu’il ne pouvait être impartial. C’est pourquoi je l’ai écrit avec Lara Fremder mais lui nous a toujours suivis le long de ses quatre versions».
Vous avez déplacé la situation de Rome à Trieste. Pourquoi ?
«Cela a été la trahison plus importante du roman. Sandro Veronesi initiallement était perplexe, puis il a compris. Le choix est lié à des raisons pratiques : Orzan tourne dans le ville déserte des journées de la mi-août. Une situation qui ne dure à Rome que pour quelques jours, alors que le tournage du film a commencé en mars et a duré sept semaines. Et puis Trieste est un lieu de frontières, à l’atmosphère un peu mystérieuse, idéa l pour accueillir une histoire aux nuances obscures ».
Pourquoi avoir choisi Sergio Rubini comme protagoniste ?
«J’ai pensé à lui dès le départ. Nous sommes habitués à le voir dans des rôles à la limite de la névrose, un peu ‘border-line’. Mais il a aussi un côté tendre, enfantin, fragile que s’adapte parfaitement aux caractéristiques du personnage que je lui ai confié ».
Vous êtes le réalisateur qui a découvert Sandra Ceccarelli (Coppa Volpi l’année dernière), avec le film Tre storie. Quel rôle interprète-t-elle dans La forza del passato ?
«En réalité Sandra et moi nous sommes découverts réciproquement. Ça a été un coup de foudre. Son rôle dans La forza del passato est presque un camée: elle est la femme du personnage principal et elle apparaît au début et à la fin du film».
Quelle méthode utilisez-vous avec vos comédiens ?
«Je n’aime pas les utiliser comme des marionnettes. Pour citer les frères Taviani ‘On aime que les acteurs nous surprennent toujours’ ».
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