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Borja Cobeaga • Réalisateur

"On peut faire des comédies pour jeunes qui soient bonnes"

par 

- Borja Cobeaga, réalisateur basque de 31 ans nominé aux Oscars en 2007 pour le court métrage Éramos pocos, nous livre un premier long métrage qui a déjà gagné deux prix à Málaga

Cineuropa : Qu'est-ce qui s'est passé après la nomination aux Oscars pour votre deuxième court métrage ?
Borja Cobeaga : Des tas de projets se sont présentés, mais j'ai continué de travailler avec Telespan 2000, la société qui a produit Pagafantas [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Borja Cobeaga
fiche film
]
, avec laquelle je collaborais déjà avant ma nomination. Je crois qu'il existe en Espagne une espèce de "syndrome du premier film". Depuis Alejandro Amenábar, dont le premier film, Tesis, fit un tabac, nous autres, cinéastes espagnols, sommes légèrement atteints de ce syndrome : quand vient l'opportunité de faire notre premier film, nous misons tout dessus. Il a fallu que je me détende pour arriver à faire le mien ; je me disais : "s'il n'est pas bon, je réussirai le deuxième". Nous avons hésité entre plusieurs projets. Le scénario a été écrit après l'aventure des Oscars et l'année d'après, nous étions en tournage. Je prépare à présent mon prochain film avec mon producteur, Tomás Cimadevilla ; ce sera une autre comédie. Je maîtrise mieux la comédie et la veine sarcastique : on peut faire des comédies pour jeunes qui soient bonnes en Espagne et c'est ce que nous allons continuer de faire.

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Comment traduire le concept de "pagafantas” en-dehors de l'Espagne ?
J'ai trouvé plusieurs sites internet qui parlait de la "zone d'amitié", terme également utilisé dans la série Friends par rapport à la relation entre Rachel et Ross. Il y a des vidéos sur Youtube d'un garçon et d'une amie qu'il n'arrive pas à séduire. Le "pagafantas" est celui que la fille voit seulement comme un ami, c'est comme un ours en peluche : elle l'adore, ils s'entendent à merveille mais elle n'a aucune attirance sexuelle à son égard.

Les prix de la critique et du meilleur jeune scénariste obtenus par Pagafantas au Festival de Málaga démontrent que son humour peut toucher tout type de public.
Le prix de la critique nous a beaucoup surpris, parce que Pagafantas est une comédie pour jeunes. Nous en sommes ressortis plus forts parce que c'était inattendu, même si j'étais tranquille après les projections publiques que nous avions organisées précédemment et pendant lesquelles nous avions recueilli suffisamment de rires. Ceci étant, obtenir cette reconnaissance en plus de Málaga, c'était merveilleux.

Au moment de monter le projet, avez-vous dû renoncer à certains éléments du film en faveur de l'attrait commercial que tout le monde recherche ?
Je savais, après mes courts métrages, que le thème du troisième âge pouvait fonctionner, mais pour ce film qui m'a demandé deux ans de travail, j'avais envie de parler de gens de mon âge, de raconter quelque chose de plus direct, et je savais que cela permettrait de produire le film plus facilement. C'était pour moi un changement de trajectoire, mais pas un changement qui supposait beaucoup d'efforts de ma part puisque le thème me plaisait. J'ai fait ce film comme je le voulais. Comme je passais du court au long métrage, je craignais que les télévisions participant au financement m'imposent des acteurs connus, mais heureusement ce n'a pas été le cas.

La campagne de lancement de Pagafantas a des échos originaux sur Internet…
Oui, parce qu'un film, c'est plus que le film en lui-même, c'est tout ce qu'il y a autour : l'Internet, le marketing, Youtube, etc… tout cela fait aussi partie de l'oeuvre, alors il est très important de bien s'en occuper. J'ai l'obsession de contrôler complètement le concept de mon film. Je n'ai pas eu de grands différends avec la production parce que le film que je voulais faire correspondait avec le film qu'ils voulaient produire : ils m'ont consulté souvent et sont enchantés de ma vision des choses.

Combien a coûté le film ?
2.300.000 euros, avec la participation des chaînes de télévision Antena 3 Films, ETB et Canal Plus. J'entends toujours dire combien il est difficile de monter des projets cinématographiques en Espagne, alors je me sens chanceux : dès que le scénario a été terminé, le projet a bien avancé. Nous avons même trouvé un distributeur espagnol (Manga Films) avant le début du tournage. La sortie se fera le 3 juillet sur 240 copies.

La saison estivale vous paraît-elle un bon moment pour lancer le film ?
C'est un choix lié à l'expérience de Telespan 2000, qui lança El otro lado de la cama l'été et obtint beaucoup de succès. J'ai confiance, parce que je n'y connais rien. J'ai hâte que le film soit sorti pour me consacrer à mon prochain projet. Je voudrais le tourner l'année prochaine. C'est tourner qui m'amuse le plus, qui me procure le plus de joie.

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