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Séries Mania 2022 – Séries Mania Forum

Dossier industrie: Séries

Les tendances clés du paysage paneuropéen à Séries Mania Forum

par 

Confirmations et surprises pour les évolutions de la télévision, du cinéma, de la vidéo et des services audiovisuels à la demande décryptées par l’Observatoire Européen de l’Audiovisuel

Les tendances clés du paysage paneuropéen à Séries Mania Forum
La commissaire européenne Margrethe Vestager aux Dialogues de Lille

L’Europe était au coeur des Dialogues de Lille organisées jeudi 24 mars dans le cadre du volet professionnel du Festival Séries Mania. C’est d’ailleurs la Danoise Margrethe Vestager (Commissaire à la concurrence et vice-présidente exécutive de la Commission Européenne en charge du Numérique) qui a ouvert la journée en soulignant la nécessité d’un marché de l’audiovisuel ouvert mais juste (donc régulé) en plein âge d’or des contenus, autrement dit ne pas laisser trop de liberté aux "gatekeepers" (sur de multiples terrains, des algorithmes au partage des revenus avec les créateurs, des services additionnels à davantage de transparence des datas, etc.) et donner les moyens aux acteurs européens pour concurrencer les géants américains.

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C’est ensuite l’Observatoire européen de l’audiovisuel qui a pris le relais en dévoilant son Annuaire 2021/2022 - Tendances Clés d’un paysage paneuropéen englobant la télévision, le cinéma, la vidéo et les services audiovisuels à la demande. Des données chiffrées qui remettent notamment en question plusieurs préjugés. D’abord le fait que la SVOD aurait bénéficié de la pandémie n’est pas si évident que cela. En effet, les abonnements à la SVOD ont enregistré en 2020 une hausse similaire (+46 % par rapport à 2019) à celle de 2019 (+45 % par rapport à 2018). La crise sanitaire a donc pu contribuer à maintenir
la dynamique, mais elle ne l’a certainement pas créée. Par ailleurs, cette croissance ne s’est pas opérée au détriment des autres types de services payants, à savoir la télévision payante dont les abonnés ont augmenté de 1,9 % en 2020.

Seconde surprise, les plateformes de streaming mondiales n’ont fourni en 2020 qu’environ 10 % des séries produites en Europe, 50 % ayant été commanditées par les diffuseurs publics européens et 40 % par leurs homologues privés. Le nouvel Eldorado européen des séries (+30 % de production depuis 2015 et seulement un léger ralentissement provoqué par la pandémie) semble donc encore très différent en réalité (pour l’instant) que le bruit médiatique fait par les streamers ne peut inciter à le penser (même si Netflix est devenu en 2020 l’un des principaux commanditaires des séries TV diffusées, devancé seulement par la BBC).

En revanche, la thèse selon laquelle les acteurs américains seraient en train de prendre le contrôle de l’industrie audiovisuelle européenne est certes un peu exagérée, mais néanmoins corroborée par plusieurs indices. En effet, la participation américaine dans les services audiovisuels européens est passée de 27 % en 1996 à 31 % en 2020. Et si l’on exclut les opérateurs publics européens, elle atteint même 44 % dont les deux tiers pour quatre acteurs : Sky, Netflix, Amazon et Dazn. Le poids des groupes à capitaux américains, incontestable pour la SVOD (environ 80 % de l’ensemble des abonnés), est également perceptible en termes d’audiences (11 %) grâce à un large portefeuille de chaînes thématiques (19 % de toutes les licences TV en Europe sont accordées à des services à capitaux américains).

Un marché de la publicité en transition, une très forte évolution de la catch-up des diffuseurs (qui ne se contentent plus de mettre en replay leurs programmes récemment diffusés mais qui y ajoutent de nombreux autres programmes), le sujet de la taille critique (13 groupes européens assez éclectiques appartiennent au top 50 mondial de l’audiovisuel), une vague de fusions et acquisitions alimentée par la course à la SVOD et la crise de la Covid, la circulation des œuvres européennes, etc. Tous les détails sont à découvrir dans le rapport de l’Observatoire Européen de l’Audiovisuel.

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