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CANNES 2022

Cinéma d'auteur cherche spectateurs

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- CANNES 2022 : L'enjeu du retour du public en salle après une pandémie inédite, qui concerne toute la chaîne de l'industrie indépendante, centre le débat organisé par le CNC

Cinéma d'auteur cherche spectateurs
(g-d) Nicolas Brigaud-Robert (Playtime), Daniela Elstner (Unifrance), Joana Vicente (Sundance Institute), Eve Gabereau (Modern Films), Park Ki-Yong (Korean Film Council KOFIC) et Gianluca Guzzo (MyMovies)

Sur la plage du CNC au 75e Festival de Cannes, jeudi 19 mai au matin, des professionnels du cinéma indépendant s'inquiétaient du maintien de la diversité de la création face aux problèmes actuels de la distribution.

La fréquentation en salles a repris en 2021 dans le monde entier, mais évidemment pas à la hauteur des chiffres de 2019. Certains pays comme la Corée du Sud, sont encore à plus de 60% de baisse du nombre de spectateurs, comme l'expliquait Park Ki-Yong, président du Korean Film Council (KOFIC). Selon Unifrance, si les comédies et les films familiaux français marchent à nouveau dans les salles à l'étranger, le cinéma d’auteurs et de festivals peine à retrouver son public, notamment les spectateurs plutôt âgés. Les vendeurs sont revenus sur les marchés, mais les montants négociés sont loin d'avoir retrouvé leur niveau d'avant la crise. Et les ventes aux plateformes ne compensent pas la baisse de leur chiffre d'affaires. "Notre métier est plus risqué, nos revenus baissent, et l'inflation va être un problème supplémentaire" résume Nicolas Brigaud-Robert, PDG de Playtime, dont la société a pourtant connu une belle année 2021.

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L'adaptation à cette nouvelle situation passe aussi par les salles de cinéma, selon Daniela Esner, DG d'Unifrance : "J'entends pour la première fois des responsables de multiplexes, d'Odéon Cinéma par exemple, évoquer l'intérêt de la diversité du cinéma pour leur programmation. La sortie cinéma peut redevenir une expérience simple et gratifiante."  En Grande Bretagne le BFI propose des entrées à 3 £ pour les moins de 26 ans, et les cartes d'abonnement mensuel qui ont tant de succès en France pourraient être développées dans de nombreux pays.

En ce qui concerne les diffusions sur le web, le développement de mini plateformes spécialisées dans le cinéma art et essai comme Modern Films en Angleterre ou MyMovies en Italie est aussi une opportunité. Eve Gabereau, fondatrice de Modern Films, construit sur le public en ligne acquis pendant les confinements, via des opérations marketing, des entretiens avec les réalisateurs, l'éditorialisation de ses contenus. Gianluca Guzzo, de la plateforme italienne MyMovies a le même point de vue : "Nous devons fidéliser notre audience tout en lui proposant aussi de sortir voir des films au cinéma. Nous avons quelques 500 000 visites quotidiennes de notre site : en convaincre seulement 1% d'aller au cinéma, c'est déjà une réussite." Les partenariats avec des festivals de cinéma d'auteurs du monde entier, en prenant soin de limiter les jauges en ligne de spectateurs, est une autre diversification expérimentée notamment chez MyMovies.

Pour Joana Vicente du Sundance Institute, ce nouveau paysage reste une opportunité : "La migration contrainte du festival de Sundance vers le digital ces deux dernières années de crise nous a permis de redémarrer en présentiel en utilisant une partie de notre offre en ligne :  cela nous ouvre vers un public plus diversifié et plus jeune."

La préservation de la diversité de création (i.e. une grande quantité de films produits pour les salles) est un enjeu à court terme pour les producteurs indépendants : la baisse des financements des vendeurs internationaux et des distributeurs nationaux fragilise les producteurs de films. Mais nous n'en verrons les conséquences que dans quelques années.

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