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CinémaLab 2012 : un pont entre le cinéma latino-américain et l'Europe

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- En plus de Cinéma en développement et Cinéma en construction, les 24èmes Rencontres de Toulouse proposent aux professionnels de l'industrie du film latino-américaine et européenne une troisième activité : le CinémaLab, qui en est à sa quatrième édition.

En plus de Cinéma en développement et Cinéma en construction, les 24èmes Rencontres de Toulouse (lire l'info) proposent aux professionnels de l'industrie du film latino-américaine et européenne une troisième activité : le CinémaLab, qui en est à sa quatrième édition.

L'objectif de l'atelier est de favoriser la diversité de l'offre cinématographique en grossissant la présence et la visibilité du cinéma latino-américain en Europe et inversement, en formant des professionnels des deux continents et en renforçant leur réseau de contacts. Cette initiative comprend un second volet de l'autre côté de l'Atlantique qui se tiendra en octobre dans le cadre du Festival de Valdivia (Chili).

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La formation a débuté le 28 mars par la présentation de formules possibles pour le lancement des films latino-américains en Europe par plusieurs membres du réseau EDEN (European Distribution and Exhibitors Network). Certaines propositions se sont démarquées par leur caractère innovant, notamment les suivantes.

Tess Renaudo y Yolanda Viñals ont décrit leur travail au sein de Paseo Films, une association culturelle créée cette année dont la mission est de distribuer et promouvoir un cinéma d'auteur "invisible" en Espagne grâce à un réseau de salles alternatives aux sites traditionnels, c'est-à-dire dans les centres culturels, les musées et les universités, ou encore via des festivals en ligne.

Tanja Miličić a présenté la nouvelle stratégie de programmation du cinéma Kino Valli, héritier du Kino Zagreb qui a rouvert ses portes en 2008. Cette stratégie combine cinéma commercial et cinéma d'auteur et prévoit des festivals ainsi que des cycles adressés aux scolaires.

Stien Miesters et Maureen Prins (lire l'interview de cette dernière réalisée lors de l'édition précédente du CinémaLab) sont venus des Pays-Bas pour présenter Solar World Cinema, un cinéma mobile fonctionnant grâce à l'énergie solaire qui tourne depuis 2006 dans le Benelux et après l'Europe va conquérir le reste du monde – Miesters et Prins prévoient la mise en route dès cette année de sa réplique latino-américaine, El Niño Solar.

Francesca Bolognesi a expliqué le rôle de l'Académie française de la Villa Médicis de Rome, qui projette principalement des films en langue anglaise. Paul Ridd a quant à lui évoqué la société de distribution Picturehouse Entertainment et sa stratégie de diffusion des films d'auteurs à travers les cinq salles dont il est le programmateur. Enfin, Justas Prascevicius est intervenu pour parler du Kino Pasaka de Vilnius, qui est à la fois un distributeur et un cinéma (lire l'interview réalisée l'année dernière de sa collègue Greta Akcijonaite).


Le 31 mars, au terme des deux journées consacrées au programme Cinéma en construction (programme qui a vu le projet La sirga du Colombien William Andrés Vega, coproduit en France par Ciné Sud, remporter deux des trois prix offerts), d'autres rencontres ont eu lieu. Ileana Cecanu, qui dirige la société de distribution Transilvania Films a fait le point sur la situation précaire de l'exploitation cinématographique en Roumanie et souligné l'importance du centre de la cinématographie national pour une production qui est moins affectée par le piratage que par les titres à succès. Elle a aussi rappelé les bons résultats obtenus par les "caravanes cinéma" par rapport aux lancements traditionnels (lire l'info).

Zsuzsi Bankuti, de CirkoFilm, première société de distribution de cinéma d'auteur en Hongrie, a dressé un panorama de l'industrie de son pays plein d'incertitudes, car l'exploitation se concentre à Budapest et il devient difficile de maintenir les cinémas des autres villes, notamment à cause du coût élevé de la numérisation.

Le Tchèque David Cenek, programmateur chez Aerofilms, a décrit la conjoncture d'un des rares pays où le cinéma national obtient des résultats qui invitent à l'optimisme. En République tchèque, on note aussi que les initiatives concrètes (comme les cycles spéciaux, festivals et rétrospectives) fonctionnent mieux que l'exploitation traditionnelle, bien que cela n'ait pas encore contribué à faire une place au cinéma latino-américain dans le pays, et que certaines entités comme les ciné-clubs n'aient pas trouvé de vrai moyen pour survivre après l'ère socialiste.

C'est précisément des ciné-clubs qu'a parlé in extenso Caroline Turcot, membre du conseil d'administration de la Fédération des ciné-clubs de la Méditerranée. Turcot a loué le travail des bénévoles pour promouvoir ce genre d'initiatives, en particulier en France, qui en dépit des incertitudes quant à l'avenir de son système (lire l'article) reste un modèle pour la plupart des pays européens.

Une autre intervenante française, Maud Auzat Bonassi, co-fondatrice de M for Media, a présenté une analyse exhaustive des différents droits d'exploitation et de reproduction dont doivent tenir compte les agents de ventes et les distributeurs dans leurs contrats. Ensuite, les participants ont entendu le Polonais Piotr Kobus, directeur exécutif de Mañana Films, qui se spécialise dans la distribution et l'organisation d'activités autour de la langue espagnole en Pologne. Ce dernier a expliqué dans le détail à quels milieux il faut avoir accès pour promouvoir cette ligne éditoriale, et il a présenté une étude de cas sur Fausta [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
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Jonathan Perchal, d'Artificial Eye, a passé en revue les nouvelles formes de distribution et les clauses de contrats qui sont apparues ces dernières années, ainsi que leur traitement au Royaume-Uni. À cette ample présentation a fait suite celle par Rachel Monteiro des aides qu'offre Cinema do Brasil aux distributeurs européens de films brésiliens cinéma brésilien. Olivia Le Dain a par ailleurs évoqué les bénéfices pour les sociétés de distribution qui en sont membres de l'appartenance au réseau Europa Distribution International.

Cette formation proposée par les Rencontres de Toulouse en association avec Europa Distribution et la CICAE a la particularité, pour reprendre les mots d'Eva Morsch Kihn, coordinatrice de l'atelier, de “rapprocher les sociétés de distribution et les salles". Morsch Kihn a aussi souligné l'importance qu'il y a à mettre en perspective les progrès de la diffusion du cinéma dans les pays d'Europe centrale et d'Europe de l'Est, très éloignés de la réalité de pays comme la France et l'Allemagne, et bien sûr à amener sur le Vieux Continent la richesse du cinéma latino-américain. Dans ce sens, un exemple dont prendre de la graine à l'avenir serait celui du film guatémaltèque Las marimbas del infierno, qui a été distribué dans des pays comme la Croatie (Kino Valli) et la Lituanie.

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