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Margaret Menegoz • Presidenta de Unifrance

Suporte a los encuentros interprofesionales

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- Interview accordé l'occasion du 16ieme Festival du Film Français au Japon (13 - 18 Mars 2008 à Tokyo et Osaka)

Cineuropa: Vous étés ici a l'occasion du 16ieme Festival du Film Français au Japon, qui a lieu du 13 au 18 Mars a Tokyo puis a Osaka, et qui est organise par Unifrance. Pourriez-vous m'expliquer comment le festival s'inscrit dans la politique globale d'Unifrance et dans son programme d'action annuel ?

Margaret Menégoz : Unifrance organise un festival du cinéma français non seulement au Japon, mais aussi en Chine, en Russie, au Mexique, a New York, et nous faisons au mois de Janvier a Paris ce que nous appelons les Rencontres Européennes ou nous invitons tous les distributeurs Européens, a peu près 450, et également les journalistes Européens, 120-130 journalistes, a découvrir la production récente.

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Cette manifestation-la, les Espagnols ont commence a faire la même chose, au mois de Juin a Madrid, et les Allemands se sont aussi inspire de ce concept, parce qu'il est très efficace: au lieu de se retrouver en compétition dans les Festivals Internationaux avec les pays du mondes entier, les acheteurs sont la rien que pour nos films a nous.

Cineuropa: Ce que j'ai beaucoup développe aussi, ce sont les rencontres entre professionnels: tout d'abord depuis 5 ans maintenant avec notre puissant voisin l'Allemagne.

Il y avait bien auparavant quelques occasions de rencontres interprofessionnels comme le Déjeuner a Cannes, le Petit-déjeuner a Berlin, le Dîner a Toronto, de petites choses comme ça. Mais rien n'avançait jamais: on avait besoin de plus de temps. Les Rencontres durent donc 2 journées entières ou les professionnels - distributeurs, metteurs en scène, ...- Allemands et Français peuvent discuter en prenant le temps.

Toutes les rencontres interprofessionnels entre pays commencent toujours par le mur des lamentations: "Vous les Français étés trop protectionnistes.", "Vous les Allemands étés trop décentralises, on ne sait pas a qui s'adresser chez vous.", "Vous les Italiens, pourquoi vous ne nous achetez plus nos films.", les Espagnols et les Italiens nous reprochent de ne pas programmer assez leur cinématographie en France, et on ne peut pas faire l'économie du mur des lamentations, parce que "l'escargot n'a pas gorge", tant qu'on a pas "crache le morceau", on ne peut pas progresser, on ne peut pas entrer dans le constructif. Je pense que les professionnels sont les passeurs du désir du public. Nous, sans les distributeurs étrangers, nous ne pouvons rien faire. Et sans la presse non plus. Nous avons donc absolument besoin d'échanger avec eux.

J'ai fait avant-hier matin une réunion de 2 heures avec les distributeurs Japonais et je les ai interroge très précisément pour savoir si, pour les aider a distribuer le cinéma Français au Japon, la formule actuelle du Festival est idéale ou si on peut améliorer ou changer des choses. Et je fais ça avec les distributeurs de chaque pays. Nous ne pouvons pas inventer a Paris ce qui convient de faire au Japon. J'ai besoin de l'opinion des distributeurs locaux, des attaches audiovisuelles.

Cineuropa: Pour ce qui concerne le Festival du Film Français au Japon en particulier, et peut-être par rapport a la réunion que vous avez eu avec les distributeurs avant-hier, pouvez-vous m'expliquer quelles ont été les évolutions récentes dans le concept de l'événement ?

Tout d'abord, une décision importante a été prise il y a maintenant 3 ans de déménager le festival de Yokohama (ndama. banlieue de Tokyo) ou il se tenait depuis sa création, au centre de Tokyo a Roppongi. Nous avons répondu a la demande des distributeurs qui ne faisait plus confiance a la réaction du public qui venait a Yokohama, qu'ils considéraient comme un public d'habitue, d'abonnes, et plus vraiment significatif pour eux, par exemple lorsqu'ils souhaitaient prendre en compte la réaction du public dans leur décision d'acheter un film. Ils nous ont demande aussi de changer la date - Yokohama avait lieu en Juin - parce qu'ils trouvaient que c'était trop proche de Cannes ou ils se déplacent déjà en nombre très important et que rencontrer les vendeurs a nouveau un mois après n'était pas efficace.

Cineuropa: Je sais que cette décision a été lourde de conséquence.

Oui, c'était un grand changement. Le maire de Yokohama n'était pas très satisfait. Nous avons perdu la subvention de la municipalité.

2004, 2005, 2006 ont été d'ailleurs des années très difficiles pour le cinéma Français au Japon: de 4 millions de spectateurs par an, on est descendu a 1,5 million avec 45 films Français distribues. Dieu merci, nous sommes remonte a 3 millions de spectateurs en 2007 avec 41 films.

Cineuropa: Comment interprétez-vous cette chute brutale, alors que les choses semblent finalement se rétablir déjà un an après ?

Nous ne savions pas si cette baisse allait se rétablir ! Nous étions vraiment inquiet ! Mais c'est aussi lie aux films, je pense.

Parce que le succès d'un film, c'est une rencontre avec l'air du temps du pays, pas seulement la qualité du film. Et je pense que notre public au Japon est essentiellement féminin. Il faut qu'on continue nos efforts pour conquérir le public masculin, mais nous n'avons pas encore trouve la clef.

Plus récemment, les discussions tournent plutôt autour de l'action d'Unifrance de soutien a la sortie des films. Unifrance soutient la présence des acteurs, actrices et metteurs en scène, et les distributeurs ont souhaite que nous intensifieront cette présence quand eux en ont besoin, au moment de la sortie du film.

Je me suis beaucoup interroge là-dessus aussi en considérant des exemples comme celui du film de Daniel Thompson "Fauteuil d'Orchestre" que nous avions pressente lors du festival il y a 2 ans en la présence du metteur en scène et de 4 de ses comédiens, mais qui ne va sortir que dans les semaines qui viennent. Comment le travail qui a été fait par le metteur en scène et ses acteurs - 3 jours d'interviews, de télévision, de photos, etc... - a-t-il survécu a 2 ans de frigidaire, c'est important de le constater. Peut-être faut-il être plus attentif a venir quand le distributeur a besoin de nous.

Cineuropa: Le film avait été achète pendant le festival ?

Oui. Et le délai entre l'achat et la sortie des films au Japon est toujours très long.

Le Japon est sous-équipé en salles: pour population deux fois plus importante qu'en France, le nombre de salles (3,000) est près de moitie inférieur (environ 6,000 salles en France aujourd’hui). Ainsi le temps nécessaire aux distributeurs pour trouver une fenêtre de programmation pour un film Français peut être très très long. C'est pourquoi nous nous intéressons beaucoup aux programmateurs des circuits. Nous les invitons beaucoup pour qu'ils voient les films en présence du public Japonais pour éventuellement accélérer la programmation si la réaction du public est magnifique.

Cineuropa: Comment s'effectue la programmation des films ?

Tout d'abord, nous interrogeons les distributeurs Japonais et leur demandons quels films ils ont déjà achète et acceptent de nous confier, et la sélection des films qui n'ont pas encore de distributeur au Japon est faite par l'association des exportateurs.

Cineuropa: A par certaines années avec beaucoup de films, la moyenne du nombre de films pressentes est autour des 12-16 films

Tout est lie au budget d'Unifrance. En France, il y a de moins en moins d'argent, et les subventions d'Unifrance ont diminue de 10% il y a 2 ans, et nous n'avons donc plus les moyens d'amener plus d'une quinzaine de films, avec leurs équipes artistiques.

Cineuropa: Le festival s'inscrit dans le travail qu'effectue Unifrance au Japon via son bureau permanent. Y a t il beaucoup de pays ou Unifrance dispose d'un bureau permanent ?

Nous avons des bureaux de représentation à New York, Pékin et Tokyo. Nous venons de fermer notre bureau a Munich, qui avait été ouvert il y a 37 ans. A cette poche-la, cela se justifiait, mais aujourd'hui, vue l'évolution des télécommunications et des transports, ne nous semblait plus indispensable.

Cineuropa: Le travail du bureau de Tokyo est donc de faire venir les acteurs et réalisateurs pour le travail de promotion des films ?

Oui. Et aussi un travail de veille économique: quel film français est passe sur quelle chaîne de télévision, combien d'entrées ont fait les films, quels sont les changements dans les sociétés de distributions, les fusions acquisitions, les changements de responsables des acquisitions. Toutes ses informations, nos exportateurs en ont besoin tout au long de l'année.

Cineuropa: D'après ce que vous m'avez explique, le festival est plutôt oriente l'industrie que vers le public.

Le public, ses réactions, peuvent être agent de vente. Même moi, après 40 ans de production, quand je suis seule dans une salle de cinéma, je ne vois pas forcement le même film que dans une salle pleine de gens qui ont paye leur ticket. De même, lors des projections dans les marches, a Cannes, Berlin ou Toronto, les salles sont comme des moulins, ça rentre, ça sort, les acheteur téléphonent, se parlent entre, donc ça peut faire la différence pour un acheteur de voir le film avec le public.

Et il y a aussi le lancement du bouche a oreille. Le festival participe aussi a la promotion du film vers le public.

Cineuropa: Il y a une grosse activité presse pendant le festival. Comment cela se passe-t-il ?

Avec les distributeurs, nous organisons d'abord des projections de presse, 3-4 semaines avant le festival, au fur et a mesure que les copies sont soustraire en Japonais. Ensuite, les distributeurs nous demandent que tel réalisateur ou artiste accorde des interviews a tel ou tel media. Pour les films qui n'ont pas de distributeurs, c'est Unifrance qui sert d'attache de presse.

Cineuropa: Parlez-moi aussi des activités de marche qui ont aussi lieu avec la vingtaine de société d'exportation Française pressente.

Nous avons très vite compris que pour le public, les meilleures dates étaient le week-end, mais que le marche ne devait pas empiéter sur le week-end. Le marche a donc commence mercredi et se termine vendredi, alors que le festival ouvre le jeudi soir et commence vendredi.

Le marche est très actif cette année. Apres la réunion avec les distributeurs Japonais mercredi matin, nous avions un petit repas ensemble, et quand je suis aller voir ensuite comment ça se passait, j'étais enchantée de voir les couloirs pleins de distributeurs.

Cineuropa: L'activité de marche existe de manière informelle depuis le début du festival, et elle s'est fortement structure depuis le déménagement a Tokyo.

La première année a Tokyo, nous utilisions un grand open-space juste a cote du lieu des projections, le même qu'utilise le marche du Tokyo International Film Festival, et on s'est aperçu que les distributeurs Japonais n'aime pas tellement travailler dans des open-spaces, qu'ils préfèrent être dans des pièces sépares en tête a tête avec les vendeurs. Nous organisons donc depuis l'an dernier le marche dans un hôtel, avec comme pour les activités de presse un couloir avec un exportateur dans chaque chambre, et des rendez-vous précis avec les distributeurs.

Cineuropa: En observant les exportateurs Européens à Berlin, a Cannes, et les exportateurs Français ici a Tokyo, j'ai le sentiment que la possibilité pour les Français de pouvoir venir ici une fois par an est un avantage compétitif très fort.

Mais vous savez, ce que les distributeurs m'ont dit, c'est qu'ils ont besoin aussi de soutien financier, parce que pour sortir un film en salle, il faut qu'ils donnent a l'exploitant une garantie de visibilité, donc de publicité et la publicité, ça coûte cher. Ils m'ont cite l'exemple de l'Espagne, qui a soutenu a hauteur de 150,000 euros la promotion d'un film, et les Allemands, qui peuvent soutenir la sortie de films allemands a hauteur de 80,000 a 100,000 euros. Evidemment, avec plus de 40 films Français par an, c'est impossible de faire de même. Nous avons quand même un système en France avec le Centre National de la Cinématographie (CNC): Unifrance collecte les demandes des distributeurs du monde entier et une aide peut être accorde via une commission dont les décisionnaires sont les exportateurs Français.

Cineuropa: Les autres organismes de promotion du cinéma en Europe essaient de faire des actions communes.

On me demande toujours pourquoi nous ne faisons pas cause commune, pourquoi nous ne travaillons pas ensemble au niveau Européen, pourquoi le marche n'est pas ouvert aux autres Européens. Pour moi, la réponse est que nous restons au final tous concurrents. Dans un festival, nous pouvons nous réunir, mais dans un marche, nous sommes concurrents.

A ce niveau-la, l'Europe prendra encore un peu de temps. Au niveau artistique, ça va plus vite, mais a ce niveau-la, il y a une vrai concurrence.

Et même de plus en plus, puisque German Films dispose aujourd'hui de 50% du budget d'Unifrance (a peu près 10 millions d'Euro), alors qu'il n'avait que 10% il y a quelques années, Film Italia dispose d'environ 20% du budget d'Unifrance. Les Espagnols sont en train de reconstruire complètement leur système, avec une nouvelle loi pour le soutien du cinéma Espagnol.

Cineuropa: Film Italia et German Film font eux aussi de leur mieux pour améliorer la visibilité de leur cinématographie ici. Le Festival du Film Italien fin Main attire d'ailleurs énormément de public.

Ces deux pays ont décidé de faire un accord avec un grand journal Japonais, Asahi Shinbun, qui fait la sélection des films et qui finance presque tout.

C'est évidemment un énorme avantage pour la promotion des événements, mais c'est moins démocratique. Nous tenons nous beaucoup a garder notre indépendance.

Cineuropa: Le cinéma Français est depuis toujours le cinéma Européen le plus vu au Japon.

Oui, et il ne faut surtout pas perdre ça. Si vous arrêtez d'agir, si vous n'avancez pas, vous reculez.

Cineuropa: Il y a eu la vague du cinéma Coréeen...

Et celle du cinéma Japonais sur son marche intérieur.

Cineuropa: Un espace se libère donc en ce moment, et certains distributeurs espèrent que le public va de nouveau se tourner vers le cinéma Européen.

Espérons que ce sera le cas, que ça va durer et que nous saurons occuper cette espace et le garder, mais il n'y a jamais rien de stable. Tout change, dans tous les pays du monde. De petits distributeurs traditionnels du cinéma d'auteur Français ont arrête leur activité, des sociétés importantes qui achetaient a bon prix nos films se sont réorientes vers la production Japonaise, tout est en mouvement permanent.

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