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GENÈVE 2023

Critique série : Mentiras pasajeras

par 

- Cette série SkyShowtime produite par El Deseo met en scène la lutte d'une femme de carrière pour transformer ses mensonges en vérité et garder intact un quotidien en train d'éclater en mille morceaux

Critique série : Mentiras pasajeras
Elena Anaya et Hugo Silva dans Mentiras pasajeras

La série Mentiras pasajeras [+lire aussi :
interview : Esther García
fiche série
]
, écrite par Blanca Andrés Gómez, Nerea Castro et Pol Cortecans et réalisée par Félix Sabroso et Marta Font, a été sélectionnée au Festival international du film de Genève (GIFF) dans le cadre de la compétition internationale réservée à ce format. Cette production en huit épisodes de 30 minutes nous transporte dans un univers parallèle où le kitsch devient chic et où l'excès est le héros incontesté de chaque photogramme. Même si Pedro Almodovar n’a pas participé à la mise en scène de ce projet (dont il est le producteur délégué, avec son frère Agustín et Esther García), son aura se fait largement sentir. La série Mentiras pasajeras, dont l'univers esthétique et visuel rappelle les feuilletons des années 1980, mais se trouve enrichi par une dose très efficace d'autodérision et de mauvais goût revendiqué, évoque d'emblée l’univers peu conventionnel d'Almodovar et sa recherche constante du juste équilibre entre couleurs criardes et élégance formelle.

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À la veille d’un moment-clef dans sa carrière, Lucia (Elena Anaya), qui dirige une société de traitements esthétiques technologiques, est accusée d’espionnage industriel par son rival, ce qui entraîne son licenciement. Incapable de faire face à cette situation pour elle tragique, Lucia se met à mentir, à construire autour d'elle un monde parallèle où elle disparaît comme par magie. Happée par ses propres mensonges, l’héroïne de Mentiras pasajeras semble s’enfoncer de plus en plus profondément dans un sombre gouffre fait de subterfuges et d'angoisses, de non-dits et de changements de décor drastiques.

Lucia est fière de sa vie et de sa carrière. C’est une forte femme qui a atteint les objectifs qu’elle s’était fixés en entrant ainsi dans le club exclusif de ceux (et plus rarement celles) qui peuvent se vanter d’avoir une vie plus que confortable (il ne lui manque que des enfants biologiques pour compléter le tableau). L'accusation d’espionnage industriel lui tombe sur la nuque comme une guillotine qui noie dans l’œuf son rêve de construire un avenir radieux et scintillant aux côtés de son futur mari et des deux enfants de celui-ci. Résolue à prouver son innocence, Lucia décide de cacher la vérité à tous ses proches et se met à porter un masque qui devient vite grotesque. Lucia n’est toutefois pas la seule à cacher quelque chose ; on se rend compte que la vérité n'est, au fond, qu’une question de point de vue.

Mentiras pasajeras est une comédie délicieusement irrévérencieuse sur les apparences et sur le revers de la médaille d’une vie fondée exclusivement sur des idéaux consuméristes à la saveur hétéronormative. Parfois flamboyante dans la manière dont elle transforme la réalité en un univers volontairement exagéré et kitsch, la série montre bien les efforts que l'héroïne doit faire pour sauver les apparences, pour maintenir intacte sa vie bourgeoise confortable et rassurante. Incapable de se libérer d’une prison qu'elle-même s’est construite, Lucia va-t-elle pouvoir affronter la vérité et se libérer d'idéaux qui l'étouffent plus qu'ils ne la libèrent ?

Mentiras pasajeras est une production de El Deseo. Les ventes internationales de la série sont assurées par Paramount Global Distribution. Le premier épisode de la série a été diffusé le 9 octobre sur SkyShowtime.

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(Traduit de l'italien)

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