14/09/2023 - Le coeur de Madrid est sur le point d’exploser, dans un des films les plus trépidants et émouvants qu’ait réalisés à ce jour Daniel Calparsoro, avec, de nouveau Luis Tosar dans le rôle principal

En Espagne, tout le monde se souvient de cette image de la Gran Via, l'avenue la plus connue du pays, l’artère commerciale de sa capitale, en entier et étonnamment vide, parcourue par un Eduardo Noriega désorienté dans Ouvre les yeux, le deuxième long-métrage d'Alejandro Amenábar. les traces d’Alexandre. Si fermer cette avenue aux passants et à la circulation était déjà un exploit à l’époque, en 1997, Daniel Calparsoro a réussi quelque chose de similaire pour filmer une des scènes les plus tendues de Todos los nombres de Dios [+lire aussi :
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interview : Daniel Calparsoro
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interview : Daniel Calparsoro
fiche film] qui arrive dans les salles espagnoles ce vendredi 15 septembre, distribué par Tripictures.

De nouveau, comme dans ces deux autres films, la troupe des comédiens est menée par le Galicien Luis Tosar, cette fois flanqué de Inma Cuesta, Nourdin Batán, Roberto Enríquez, Patricia Vico et Fernando Cayo. Le drame commence par un attentat terroriste à l’aéroport donc sort miraculeusement indemne le héros, Santi, un chauffeur de taxi qui porte avec lui la douleur immense d’un deuil récent. Quand ce héros par accident aide une des victimes, elle le prend comme otage. Ce qui suit est un authentique parcours d'obstacles pour survivre, à partir du moment où ce pauvre individu est harnaché d'une énorme quantité d’explosifs qui seront déclenchés s’il cesse d’avancer… justement au centre de Madrid.

Cette folle prémisse, fomentée par la scénariste Gemma Ventura (53 días de invierno), permet à Calparsoro de démontrer son cran comme narrateur et de faire grimper l’adrénaline du spectateur, chose à laquelle il est désormais rompu, après ses dernières incursions dans un genre qui est devenu, on peut le dire, sa "zone de confort". Ainsi, bien que la crédibilité de l’intrigue passe par moments à la trappe, et que le film dans son ensemble puisse faire l'effet d'une pub sur l'efficacité des forces de l'ordre nationales, Todos los nombres de Dios n'en est pas moins un film extrêmement divertissant du fait de ce rythme haletant et des lieux familiers à l'Espagnol moyen où se déroulent l'action.

Mais surtout, ce long-métrage arrive à susciter quelque chose qui manquait dans les derniers travaux du réalisateur : des émotions fortes. Ici, aux dilemmes concrets des personnages correspondent les déchirements intérieurs qui angoissent ces individus happés par un destin cruel auquel ils essaient d’échapper comme ils font tout pour fuir ces terroristes fanatiques aveuglés par leurs croyances religieuses. Et bien que la caméra folle de Calparsoro semble parfois possédée, comme atteinte par l'épidémie de danse de Saint-Guy, dans l'ensemble, le film en sort vainqueur grâce à la combinaison parfaitement huilée qu'il propose de critique politique, de tension émotionnelle et de personnages pour lesquels on ressent énormément d’empathie.

Todos los nombres de Dios a été produit par Todos los Nombres de Dios A.I.E. en coproduction avec Tripictures, Second Gen Pictures, Wanda Visión et Fasten Films. Les ventes internationales du film sont gérées par Latido Films. Après son passage dans les salles, le film sera disponible sur Prime Video.

(Traduit de l'espagnol)