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COURTS MÉTRAGES République tchèque / France / Slovaquie

Daria Kashcheeva fait d'une odyssée au féminin un court-métrage surréaliste, Electra

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- Ce film, inventive hybridation d'images filmées et d'animation, a intégré la liste des semi-finalistes aux BAFTA ; le film est au programme de la section expérimentale du Festival de Karlovy Vary

Daria Kashcheeva fait d'une odyssée au féminin un court-métrage surréaliste, Electra
Zuzana Stivínová dans Electra (© Maur Film)

Daria Kashcheeva, étudiante d’origine tadjike de la FAMU, est l'un des nouveaux talents les plus doués de la scène tchèque de l'animation. En 2019, elle incarne, grâce à Daughter, un court-métrage aussi incroyable sur le plan visuel que percutant sur le plan émotionnel, la réussite de la Faculté de cinéma et de télévision de l'Académie des arts du spectacle de Prague. Après son avant-première au Festival du film d’Annecy, le court-métrage décroche le Cristal du meilleur film dans la catégorie Films de fin d’études. Il fait ensuite le tour du monde et remporte de nombreuses récompenses, notamment l’Oscar du film d’étudiant et la très convoitée nomination du meilleur court-métrage d’animation aux Oscars, qui va propulser le cinéma d’animation tchèque dans la lumière.

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La prochaine œuvre de Kashcheeva, son film de fin d’études Electra, n’est pas moins ambitieuse. Après son avant-première dans la sélection de la Cinéf à Cannes, Electra est actuellement à l’affiche du Festival de Karlovy Vary, dans la section Imagina, section dédiée au cinéma expérimental (voir la news). De la même manière que dans Daughter, le film revisite le thème récurrent de la relation père-fille. Comme l’indique le titre, Kashcheeva explore le mythe grec éponyme, offrant une interprétation unique de l’équivalent féminin du complexe d’Œdipe. La réalisatrice explore avec beaucoup d’intelligence les répercussions que l’absence du père a sur la vie d’une jeune fille, et la manière dont cela impacte son développement psychologique, émotionnel et sexuel. Elle le fait d’une manière très originale. Elle assoit ensuite son style d’écriture en mêlant habilement animation et prises de vues réelles dans ce nouveau projet.

Le moment crucial dans Electra survient à l’occasion du 10e anniversaire de l’héroïne. C’est là que ses souvenirs commencent à s’altérer. A travers des flashbacks, l’Electra adulte (Zuzana Částková) assiste à une séance de psychothérapie, au cours de laquelle des poupées Barbie grandeur nature sont utilisées pour analyser son passé. La jeune Electra (remarquablement interprétée par Marie Verner) fait face à la relation volontairement ambiguë qu’elle entretient avec son père Agamemnon (Robert Jašków), un dentiste local, et avec sa mère, Clytemnestra (Zuzana Stivínová), dont elle va peu à peu s’éloigner.

L’histoire de 26 minutes se déroule au moment où les souvenirs d’Electra croisent ses fantasmes. Kashcheeva a recours à des images suggestives et surréalistes. Des cocktails symbolisent les utérus, un maquillage outrancier suggère la sexualisation affichée de la jeune Electra, et l’autopsie troublante des poupées Barbie évoque la transformation d’Electra. Tout au long du film, les spectateurs assistent à des scènes, pleines de symboles et d’allusions étranges, qui invitent à la réflexion, le tout dans des décors parfaitement réalisés et extrêmement stylisés. Le film, tourné en 95 jours, utilise un mélange de scènes en temps réel, de pixilation et d’animation en stop-motion.

En intégrant la technique de la pixilation, le court-métrage utilise les mouvements saccadés caractéristiques du précédent film de Kashcheeva. Devant l’ampleur du film, cette dernière, qui était directrice de la photographie et monteuse dans Daughter, a cette fois confié la direction de la photographie à Tomáš Frkal et le montage à Alexander Kashcheev. Elle obtient ainsi un drame émotionnel visuellement très original, qui rappelle les animations poétiques et surréalistes de Jan Švankmajer.

Electra est une production MAUR Film, coproduite avec la FAMU (République tchèque), Papy3D Productions (France) et Artichoke (Slovaquie). Le film a reçu le soutien du Czech Film Fund, de la région Pilsen, du FILMTALENT ZLÍN Endowment Fund, d’ARTE France, de Pictanovo — images en Hauts-de-France, de la région Hauts-de-France, du CNC, de Procirep, d’Angoa et du Slovak Audiovisual Fund.

Electra a été présélectionné pour les BAFTA. La bande-annonce est disponible ici :

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(Traduit de l'anglais)

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