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INDUSTRIE France

Zone de turbulences pour le cinéma français

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- Le baromètre semestriel de la FICAM révèle une baisse de 16 % des budgets pour les longs métrages de fiction cinématographique. Un signal à analyser

Zone de turbulences pour le cinéma français

Le très haut niveau de l’industrie cinématographique nationale (300 longs métrages agréés en 2017, dont 222 FIF - Films d'Initiative Française) et l’impact très positif des crédits d’impôt nationaux (avec un taux de délocalisation des tournages ramené à 21 %) et internationaux (mis en lumière cet été avec la sortie de Mission : Impossible – Fallout qui a été tourné en grande partie dans l’Hexagone) ne doit pas cependant masquer quelques ombres croissantes au tableau. Tel est le signal d’alarme lancé par la FICAM (Fédération des industries du Cinéma, de l’Audiovisuel et du Multimédia) qui vient de publier son premier baromètre semestriel 2018.

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Le constat est en effet sans appel. Si le volume de production de longs métrages de fiction d’initiative française (hors films d’animation et documentaires) ne subit qu’une légère diminution (83 projets mis en production, en baisse de 3 % comparé au premier semestre 2017), les budgets plongent de 16 %. Durant les six premiers mois de l’année, seuls 7 films au budget supérieur à 10 M€ ont été tournés, soit le plus faible total sur cette tranche depuis 2014, et aucun film à plus de 20 M€, une première en 10 ans. A contrario, les films compris entre 2 et 4 M€ (la tranche budgétaire la plus représentée depuis 2014) obtiennent leur meilleur total (22 longs métrages) depuis 2010 sur un semestre.

La confirmation de la décrue des investissements, perceptible au dernier trimestre 2017, se confirme donc, conséquence notamment des difficultés de Canal+ (pilier du financement du cinéma français avec 153,69 M€ de préachats pour 136 films agrées français dont 117 FIF en 2017 selon le CNC) dont la baisse annoncée de 35 M€ de ses investissements l’an dernier (non pris en compte par les statistiques 2017 du CNC à cause des effets calendaires – lire la news) commence maintenant à se faire sentir très nettement en production. Les questions de l’évolution à terme de l’état de santé de Canal+ et de la nécessité de trouver des sources alternatives de financements se posent donc de manière de plus en plus aigüe. Reste à savoir si des solutions collectives pourront être trouvées par les pouvoirs publics et les professionnels de l’industrie cinématographique française qui n’arrivent déjà pas à s’entendre sur une réforme de la chronologie des médias. 

Le tout s’opère dans un climat de profond changement global du panorama de la "consommation" des oeuvres cinématographiques qui voit notamment la fréquentation (très élevée) des salles françaises marquer le pas : 117,5 millions d’entrées pour les sept premiers mois de l’année 2018, en recul de 4,4 % par rapport à la même période 2017 (avec des baisses de 7,3 % en avril, de 15,6 % en juillet et de 20,2 % en juillet). Cette diminution des entrées allant au-delà de l’effet Coupe du Monde de football, et qui n’a pour l’instant pas de conséquence sur la part de marché des films français (39,1 % sur les sept premiers mois de l’année contre 46,6 % pour les productions américaines et 14,3 % pour les longs métrages d’autres nationalités) est néanmoins un indice à ne pas négliger et dont l’évolution dans les mois à venir sera à surveiller de très près pour savoir si ne se profile pas un phénomène de ciseaux (baisse en amont de la production et des spectateurs en aval). Affaire à suivre...

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