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CANNES 2018 Industrie / CNC@Cannes2018

Les studios de tournage français en pleine mutation

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- CANNES 2018 : Le CNC a réuni responsables et utilisateurs des studios de tournage français qui ont évoqué les transformations du marché

Les studios de tournage français en pleine mutation
Les participants de la table ronde (© Eric Bonté / CNC)

La dernière table ronde du cycle de rencontres organisé par le CNC au Festival de Cannes réunissait différents responsables et utilisateurs des studios de tournage français qui ont évoqué les transformations du marché.

La situation des plateaux de tournage français est en pleine recomposition. En premier lieu, grâce à la reforme du crédit d'impôt, les tournages se sont relocalisés dans l'Hexagone. Avec 300 jours annuels de tournage en studio selon Film France (l'association de promotion des tournages), la relocalisation a grimpé d'un tiers depuis 2016 et donc profité aux tournage en plateaux. "Les producteurs ont aujourd'hui intérêt à tourner en studio en France, soulignait Christine de Jekel, productrice exécutive (Moana et Curiosa Films) : sur un budget de 15 millions d'euros, l'économie par rapport à un tournage en studio à l'étranger est d'un million d'euros". Pourtant, en 2017, seulement 13% des films français (soit 23 productions sur 200) ont loué un plateau de tournage. Il s'agit essentiellement de films à gros budget, 13 millions d'euros en moyenne. De plus, 80 % des 100 000 mètres carrés de studios disponibles en France sont réservés par des sociétés de production pour des émissions de flux ou des séries télévisées quotidiennes. Or les tournages de cinéma n'ont pas les mêmes besoins.

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Une étude intéressante de l'ADC, association des décorateurs de cinéma, rapportée par le chef décorateur Bertrand Seitz, révèle en effet que dans 60 % des cas, les productions louent des plateaux de tournage sans pour autant y tourner ! Les surfaces sont utilisées pour la préparation du film, les ateliers de fabrication des décors, leur stockage : "pour 1 mètre carré de tournage il faut prévoir 3 mètres carrés supplémentaires, soulignait Bertrand Seitz. Beaucoup de studios français n'ont pas de surface assez importante pour accueillir de grosses productions."

Mais surtout, les environs de Paris sont soumis à une pression immobilière croissante. Au Nord de la capitale, les plateaux de la cité du cinéma de Luc Besson à Saint-Denis seront indisponibles à moyen terme, puisqu'ils accueilleront le coeur du village olympique des JO de 2024. A l'Est, un lieu "historique" est menacé : les studios de Bry sur Marne sont gérés par Didier Diaz, directeur général de Transpagroup et président de la FICAM, qui résumait ainsi la situation : "pour avoir des studios aujourd'hui il faut être courageux. Nous nous battons depuis trois ans pour les faire vivre". Didier Diaz était d'ailleurs accompagné à Cannes de Jean Pierre Spilbauer, le maire de Bry sur Marne: " chez nous, le prix du foncier a été multiplié par cinq en douze ans, rappelait celui-ci, et le lieu intéresse les promoteurs immobiliers. Nous avons besoin d'un soutien politique et de la mobilisation de la profession pour préserver ces studios qui sont aussi un patrimoine historique."

Peu de studios français proposent des "backlot", vastes lieux de tournage en extérieur où une production peut construire des décors. Or une nouvelle opportunité s'offre dans l'Essonne, en plein Sud de la région parisienne. Olivier Quittard (directeur du développement et immobilier d'Air 217 Coeur d'Essonne) a présenté le projet de la collectivité de transformer en backlot l'ancienne base aérienne Air 217 de 300 hectares, qui comprend deux pistes et 14 000 mètres carrés de bâtiments et hangars. Le tournage de L'Empereur de Paris [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
de Jean-François Richet produit par Mandarin s'y est installé plusieurs semaines à l'automne dernier et la collectivité y voit une opportunité en termes de création d'emplois notamment.

"C'est un éco système vertueux à mettre en place" résumait Valerie Lépine-Karnik, déléguée générale de Film France qui modérait cette table ronde. Cette association de promotion de la France comme terre de tournages a d'ailleurs prévu de lancer une étude sur l'état de l'offre des studios Français face à ces transformations et à une demande qu'on espère grandissante.

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