email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

CANNES 2018 Semaine de la Critique

Critique : Monsieur

par 

- CANNES 2018 : Un rafraichissant film d’amour impossible entre castes pour le premier long métrage de fiction de l’Indienne Rohena Gera, coproduit par la France

Critique : Monsieur
Tillotama Shome et Vivek Gomber dans Monsieur

"Chacun a le droit de poursuivre ses rêves". C’est en abordant délicatement et posément ce concept en le tissant autour d’un récit romantique dans le contexte très rigide des castes en Inde que Rohena Gera s’est aventurée pour la première fois (après un documentaire) dans le long métrage de fiction avec Monsieur [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, dévoilé en compétition à la 57e Semaine de la Critique du 71e Festival de Cannes. Des débuts pleins de charme coproduits par la France qui ont l’intelligence de traiter un phénomène sociologique difficile, voire douloureux, avec une relative légèreté riche en bons sentiments (dans le sens positif du terme), ce qui tranche énormément avec le style habituel de la production indienne arrivant dans les grandes manifestations cinématographiques européennes.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

"Il me paye des heures sup; toi, étudie ! Je m’occupe du reste". Ratna (Tillotama Shome), une jeune veuve, quitte son village et sa jeune sœur pour repartir à Bombay (un assez long voyage parfaitement décomposé en quelques plans rapides et suggestifs) où elle est domestique dans une très haute et luxueuse tour, plus exactement dans l’appartement d’Ashwin (Vivek Gomber), un fils de très bonne famille ayant aussi un chauffeur à sa disposition. Préparation de tous les repas, ménage tous azimuts, courses : le quotidien de Ratna est entièrement dévolu au service. Elle dort dans un petit espace sur place et mange par terre dans la cuisine, économisant pour que sa cadette puisse échapper à un mariage arrangé par leurs parents comme celui qu’elle avait elle-même subi à l’âge de 19 ans. Mais son patron, "Monsieur", traverse une épreuve difficile car il vient de plaquer sa fiancée juste avant leurs noces après avoir appris qu’elle l’avait trompée à l’étranger. Déprimé devant son ordinateur, le jeune homme qui a séjourné aux Etats-Unis, qui avait été obligé de rentrer en Inde pour des raisons familiales et qui travaille maintenant dans la grande entreprise de bâtiment de son père, va peu à peu échanger avec Ratna, puis l’aider à réaliser son rêve de devenir couturière. Mais le très profond fossé des castes, solidement ancré dans toutes les mentalités de la société, les sépare. Est-il possible de le dépasser, de s’aimer, de "faire sa vie selon ses propres règles" ?

Développé sur le canevas ultra classique de l’amour impossible, Monsieur fait évoluer par petites touches son portrait des deux castes et des imperceptibles avancées des deux protagonistes l’un vers l’autre, un microcosme en reflet des traditions indiennes et de ses lentes évolutions. Relativement prévisible et portée par des personnages sans grande aspérité, l’intrigue, sa délicatesse de traitement et sa sage sobriété filmique n’en combleront pas moins les amateurs de belles et simples histoires d’amour.

Produit par l’Inde (Inkpot Films) et coproduit par la France (Ciné-Sud Promotion), Monsieur est vendu à l’international par mk2 Films.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy