email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

GÖTEBORG 2018

The Violin Player : une passion paisible

par 

- Le dramaturge primé Paavo Westerberg fait ses débuts en tant que réalisateur avec un film bien ficelé, bien que légèrement contrasté, présenté à la Nordic Competition du Goteborg Film Festival

The Violin Player : une passion paisible
Matleena Kuusniemi dans The Violin Player

Le premier film de Paavo Westerberg, The Violin Player [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, projeté à la Nordic Competition du Göteborg Film Festival, s’ouvre sur une réplique de Confucius, mais on ne peut s'empêcher de se demander si, peut-être, il aurait été préférable d'opter pour Les Chaussons rouges de Powell et Pressburger. Et choisir plus particulièrement l’échange entre Boris Lermontov et la danseuse inconnue Vicky Page, interprétée mémorablement par Moira Shearer : "Pourquoi voulez-vous danser ?" "Pourquoi voulez-vous vivre ?" "Eh bien je ne sais pas mais…je dois." "C’est aussi ma réponse". 

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

L’histoire de la célèbre violoniste Karin (Matleena Kuusniemi), qui n’est plus en mesure de jouer après qu’un accident ait endommagé sa main gauche et qui lutte pour aller de l’avant, fait explicitement écho au classique de 1948, au point même que les personnages se demandent s'il faudrait tout abandonner pour l’art.  Westerberg se réfère également à Amadeus de Miloš Forman, cherchant audacieusement des similitudes entre la situation de Karin et la carrière bien trop courte de Tom Hulce. Mais la sienne est - essentiellement - une affaire beaucoup plus calme, car Karin n’est pas une ambitieuse écervelée. C’est une personne qui a connu le grand succès et qui a ensuite tout perdu, ce qui d’une certaine manière rend sa tragédie d’autant plus touchante.

Kuusniemi est très douée ici, en interprétant discrètement le désespoir de son personnage. Piégée dans le rôle d’une ménagère qu’elle n’a pas l’intention d’être, elle essaye de transmettre son savoir, pour ensuite exploser : "Je suis une artiste, pas une enseignante !". Ce qui nous mène au plus grand problème de Westerberg, il ne sait pas vraiment comment gérer les scènes de tourmente émotionnelle. La relation de Karin avec son souffrant mari (Samuli Edelmann)- apparemment si inconscient des souffrances de sa femme qu’il lui offre un gâteau en forme de violon pour son anniversaire- se contraste avec la séduction qu’elle exerce sur son jeune étudiant Antti (Olavi Uusivirta), et plonge rapidement dans le ridicule, qui culmine lorsque l’un d’entre eux ingurgite avec colère une bouteille de San Pellegrino. Mais c’est peut être tout à fait approprié, son seul véritable amour étant la musique.  

Il y a quelques bonnes scènes, joueuses, comme une cigarette partagée dans un couloir délabré quelques minutes avant de monter sur scène. Mais on ne peut pas nier que les dialogues en anglais semblent un peu rigides (à un moment donné quelqu’un s’écrie "Dansons !" comme si le simple acte n’était pas assez clair). Westerberg trébuche dans son propre scénario, co-écrit avec Emmi Pesonen. Etonnant, de la part d’un lauréat de deux Finnish Film Awards pour Frozen City [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Aku Louhimies
interview : Markus Selin
fiche film
]
et Frozen Land, tous deux réalisés par Aku Louhimies, qui a récemment enflammé le box-office avec sa reprise de The Unknown Soldier [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
.

C’est probablement un témoignage de la performance de Kuusniemi mais lorsque l’attention se porte sur Antti (nous ne saurons jamais pourquoi on nous dit qu’il fait du pilâtes) et que les choses deviennent un peu à la Whiplash, le film perd de sa force. Pour un premier long-métrage, The Violin Player est tout de même efficace, et Westerberg, nom déjà reconnu dans le monde du théâtre, fait une transition en douceur. Espérons juste pour la prochaine fois, qu’il laisse ces colombes blanches à John Woo.

The Violin Player a été produit par Ulla Simonen et Mikko Tenhunen pour Mjölk Movies, et financé par la Finnish Film Foundation, YLE et SF Studios. Les ventes internationales sont assurées par Mjolk Movies.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais par Loubna Mairfate)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy