email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

SÉVILLE 2017 Compétition

Critique : Tierra firme

par 

- Le second film de Carlos Marques-Marcet explore les paradoxes, les ambiguïtés et les conflits aborde des relations sentimentales dans une histoire qui se déroule sur un bateau naviguant le long des canaux londoniens

Critique : Tierra firme
David Verdaguer, Natalia Tena et Oona Chaplin dans Tierra firme

Carlos Marques-Marcet — qui avait instauré une distance entre les protagonistes de son premier long-métrage, 10.000 km [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Carlos Marques-Marcet
fiche film
]
, partagés entre leur appartement de Barcelone et Los Angeles – a décidé que les deux protagonistes féminines de son nouveau film, Tierra firme [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Carlos Marques-Marcet
fiche film
]
, seraient en quelque sorte des nomades modernes et urbaines qui sillonnent les canaux peu connus de Londres – beaucoup moins photographiés que ceux de Venise ou d’Amsterdam — à bord d’un bateau dont l’itinéraire change toutes les deux semaines afin d’éviter les amendes. En prenant cette direction, le cinéaste ancre le ton descriptif des changements discrets qui s’opèrent au sein des relations modernes, à mesure que ces femmes naviguent sur les eaux changeantes et découvrent de nouveaux décors. Le film, une production entre l’Espagne et le Royaume-Uni, a été présenté en avant-première mondiale lors du dernier Festival de Londres ; et vendredi dernier, le 03 novembre, le film a marqué l’ouverture de la Section Officielle du 14e Festival du cinéma européen de Séville, par les sourires, les fous rires et les applaudissements prolongés du public.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

En effet, l’humour domine heureusement ce film qui s’abstient de tomber dans un romantisme écœurant pour présenter les familles d’aujourd’hui, ou pour montrer à quel point il est difficile de prendre des décisions à deux… ou plus. Le scénario, écrit par le réalisateur et Jules Nurrish, parle d’un couple de lesbiennes – Eva et Kat (interprétées par Oona Chaplin et une Natalia Tena magnifique) – confrontées au problème épineux de la progéniture, car l’une des deux se lasse de ne devoir s’occuper que d’un animal de compagnie. Une telle décision, qui détermine de manière inéluctable l’avenir, aura des conséquences, car les deux femmes ne partagent pas la même vision de la vie. Pour souligner le fait que les sentiments n’ont pas – ou ne devraient pas avoir – de barrières, un ami de Kat, Roger (David Verdaguer) leur rend visite : cet homme sera peut-être l’instrument dont elles ont besoin pour réaliser leur projet d’agrandir leur famille…

L’institution familiale, cette chimère sacrée profondément ancrée dans notre système éducationnel, est remise en question en faveur d’alternatives, libres de préjugés et de clichés, de l’adoption d’animaux de compagnie à une relation amicale transformée en une relation plus… biologique. À travers son film, le cinéaste résidant aux États-Unis nous explique que la possibilité de procréer ne devrait pas être un élément dramatique et il n’existe pas de réponses au désir de devenir père/mère. Marques-Marcet ne dramatise pas le conflit et enveloppe d’une atmosphère légère les relations de son trio de protagonistes. Les acteurs montrent une alchimie indispensable, renforcée par l’amitié préalable entre Chaplin et Tena. Cette dernière a par ailleurs déjà partagé l’affiche avec Verdaguer dans 10.000 km. L’acteur travaille également sur le tournage du troisième film de Marques-Marcet : La bona espera.

Tierra firme est une production de Lastor Media, S.L., La Panda Productions et Vennerfilm, avec la participation de TVE et TV3, en collaboration avec le Département de la Culture de la Generalitat de Catalunya, le ministère de la Culture et le programme de Creative Europe et CreaSgr. La distribution du film en Espagne, prévue le 24 novembre, sera assurée par Avalon et Visit Films en assurera les ventes internationales.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'espagnol)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy