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BERLINALE 2024 Berlinale Special

Fabio et Damiano D'Innocenzo • Co-réalisateurs de Dostoyevsky

“Nous voulions parler d’un homme qui a lâché l’affaire, qui est en train d’abandonner”

par 

- BERLINALE 2024 : Les deux frères italiens nous parlent de leur première incursion dans le format série, un récit criminel qui suit un détective plutôt atypique

Fabio et Damiano D'Innocenzo  • Co-réalisateurs de Dostoyevsky
(© Greta de Lazzaris)

La première série des frères Fabio et Damiano D'Innocenzo a été présentée cette année à Berlin, parmi les séances spéciales. Dostoïevski [+lire aussi :
critique
interview : Fabio et Damiano D'Innocenzo
fiche série
]
est un récit criminel qui suit un détective peu commun qui se rapproche dangereusement du tueur en série qu'il essaie d'attraper. Les frères et co-auteurs nous parlent de leur approche esthétique et dramaturgique, ainsi que de la raison pour laquelle ils ont voulu faire cette série avec Sky comme producteur.

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Cineuropa : Comment décririez-vous Dostoïevski ?
Fabio et Damiano D'Innocenzo :
C’est pour nous un récit, un roman – un roman transformé en série, mais qui sera aussi montré au cinéma.

Comment a commencé cette aventure ?
Il était sans nul doute fondamental que Nils Hartmann, de Sky, soit disposé à produire la série. Nous n'aurions pas pu la faire avec qui que ce soit d'autre. Je me souviens que Nils disait : "Nous voudrions un récit noir, un thriller". En dix minutes, nous avions écrit l’intrigue et en quatre heures, nous avions écrit l'épilogue de Dostoïevski. À partir de là, le travail d’écriture principal a commencé. Nous voulions parler de l’hiver d’un être humain. Nous voulions parler d’un homme qui a le devoir, mais aussi le désir, d'en traquer un autre et d’intercepter son odeur, son goût, le goût de la mort.

Nous voulions donner une incarnation au détective. Notre vision était celle d’un arbre complètement sec. Nous voulions parler d’un homme qui n'a plus d'espoirs pour lui même, qui est en train d'abandonner. Ce qui comptait le plus pour nous était de nous essayer à un type de récit différent, un récit qui commencerait par un moment "what the fuck", où le risque est que le public cesse de regarder la série. Voilà exactement ce que nous cherchions quand nous avons accepté de travailler avec Sky, et nous sommes contents que ç'ait été possible.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre mode de narration dans cette série ?
Il était important pour nous de ne pas suivre les tendances actuelles. En tant que spectateur (et donc comme réalisateur), avant d’entrer dans l’intrigue, je veux pouvoir m’immerger dans l’atmosphère du film. Il était de fait fondamental de pouvoir créer l’habitat où il se joue et de créer toutes ces choses qui sont intangibles, grâce à la photographie mais aussi tous les éléments subconscients que cet art merveilleux de la narration audiovisuelle (que ce soit le cinéma ou la télévision) vous offre. Nous avons donc choisi de commencer par des scènes assez courtes et de permettre au public de se perdre dans les lieux du film, de se sentir vraiment chez lui dans ce village et parmi ces personnages. Nous demandons au spectateur d’avoir une démarche active par rapport au récit : il ou elle doit participer activement. C’est une chose j'attends de l'auteur quand je suis spectateur.

Comment avez-vous su que c'était l’acteur Filippo Timi qui incarnerait le mieux le personnage principal ?
Comme pour tous nos films, il était important pour nous que les acteurs aient l'occasion d’apprendre à nous connaître, qu'on voie si on se convenait bien, des deux côtés. Filippo est arrivé aux auditions le premier jour, et nous savions que ce serait lui. La cerise sur le gâteau, c'est quand on l'a vu sortir de l’audition et prendre un arbre dans ses bras.

Vos personnages sont souvent dans les marges de la société. Qu’est-ce qui vous fascine là-dedans ?
Il est important d’être fidèle à la complexité de tout être humain, or ce n’est possible qu'en l’absence de tout jugement. Le prérequis, dans notre travail, est d’être ouvert à la vie, dans le sens où nous sommes curieux et voulons tout observer, mais après, idéalement, il faut éviter de tomber dans le piège du jugement. Et d’ailleurs, pourquoi jugerait-on ? Nous vivons déjà dans un pays qui est une dictature qui contrôle nos pensées, donc pourquoi le faire aussi quand on raconte une histoire ?

Vous avez travaillé pour cette série avec une équipe entièrement nouvelle. Pourquoi ?
Nous avons changé toute l’équipe technique parce que nous cherchons une nouvelle approche. Ça ne signifie pas que l’ancienne équipe n’était pas bonne, mais nous sommes devenus amis et inévitablement, quand on devient amis, on devient fidèle, on s'y habitue, et on tend à moins donner, or nous sentions qu’il était temps d’apprendre à connaître de nouveaux noms et de nouvelles idées.

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(Traduit de l'anglais)

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