email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

TORONTO 2023 Centrepiece

Edoardo Gabbriellini • Réalisateur de Holiday

“Un récit d'apprentissage niché dans un thriller ne pouvait que devenir une autocritique de ma génération”

par 

- Le réalisateur italien nous parle des différents éléments qui lui ont inspiré son troisième long-métrage

Edoardo Gabbriellini  • Réalisateur de Holiday

L’héroïne de Holiday [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Edoardo Gabbriellini
fiche film
]
, projeté en première première mondiale dans la section Centrepiece du Festival de Toronto, est une jeune fille qui se remet à fréquenter sa meilleure amie après avoir été exonérée d'une accusation d'homocide. Le réalisateur du film, Edoardo Gabbriellini, nous raconte le développement de ce thriller social parti d'une image vue en ligne.

Cineuropa : L'idée du film vient-elle d'un fait divers réel ?
Edoardo Gabbriellini : L'idée est venue d'un élément en particulier : un jour, j’ai vu sur une publication en ligne la photo d'une jeune fille dans la cour d'une prison qui jouait au volley, et j'ai trouvé curieuse l'idée qu'elle puisse être une criminelle. J’ai vu dans ses yeux cette lumière, celle de l'élan de l'adolescent qui a le monde entier devant lui, mais aussi que quelque chose semblait s'être interrompu. Qu’elle soit coupable ou innocente, à moi, elle me semblait innocente dans tous les cas. Les questions que j'ai commencé à me poser ont constitué la structure du film.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Avec le thriller judiciaire en toile de fond, on voit que votre intérêt se porte surtout sur le côté plus intime de cette histoire.
Mon coscénariste Carlo Salsa est un grand fan des procès à la télévision. Nous aimions l'idée de partir du cadre d'un thriller pour composer un récit d’apprentissage dans un contexte familial déterminé. Il était évident qu'allait en ressortir une autocritique de ma génération, qui a mis en place un monde pas si facile que cela à décoder. C'est une génération qui a beaucoup de mal à devenir adulte, qui reste liée à certains codes qui régulent l'apparence, l'esthétique. C'est ça, l'élément principal du court-circuit avec la génération suivante. C'est de là que partent toutes les dynamiques du film.

Aussi parce qu'aujourd’hui, les jeunes gens communiquent principalement à travers des images et des symboles.
Pour eux, ça n'est pas un problème ; ils sont nés avec ça. Contrairement à ceux qui ont rejoint les réseaux sociaux plus tard dans leur vie. L'utilisation des réseaux sociaux a des répercussions sur ma génération, celle des gens qui ont entre 45 et 50 ans. À l'inverse, les jeunes sont en train de trouver un langage à eux, un langage renouvelé, en partant de cela. J’aime à penser qu’ils ont les instruments nécessaires pour gérer les complications liées aux réseaux sociaux et surmonter cela.

La mère de l’héroïne pratique une sorte de "body shaming" sur sa fille, mais les jeunes aussi sont capables de faire ce genre de chose.
Les jeunes filles qui se moquent de l’héroïne sur la plage sont les enfants de ce comportement de la part des adultes. À cet âge-là, l'effronterie ressemble parfois à de la méchanceté, mais ça ne fait pas d'elles de vraies méchantes.

Comment avez-vous choisi les deux jeunes interprètes qui jouent Veronica et Giada ?
Le film avait besoin d’une héroïne qui exprime cette ignorance qui est typique de cet âge. Faire du casting sauvage nous a semblé la meilleure solution. Nous nous sommes promenés dans Gênes et ses alentours et nous avons d’abord trouvé la comédienne principale, Margherita Corradi. Ensuite, en observant sur ses pages sur les réseaux sociaux son groupe d'amis bien fourni, nous avons commencé à jouer comme avec un puzzle, en faisant des essais croisés avec ses amies. C’est ainsi que nous avons trouvé Giorgia Frank pour jouer Giada, la meilleure amie de Veronica. Ce choix nous a convaincus aussi parce qu'elles sont vraiment amies. J’ai emprunté quelques dynamiques appartenant à leur relation dans la vraie vie, par exemple la manière dont elles se serrent dans les bras. À 17-19 ans, ces amitiés intenses sont toujours porteuses d'une ambiguïté : l'une dépend de l’autre, il y a une attirance physique qui n’est pas nécessairement homosexuelle.

Luca Guadagnino a produit votre deuxième long-métrage, Padroni di casa. Comment a-t-il rejoint ce troisième projet.
Nous sommes très bons amis. Je travaillais déjà avec Olivia Musini de Cinemaundici. Quand le scénario a été terminé, je l'ai fait lire à Luca parce que c'est ce qui semblait normal, pour avoir l'avis d'une personne que j'estime et admire. Finalement, la société Frenesy de Luca a rejoint les autres.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy