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Christophe Honoré • Réalisateur

All You Need is Love

par 

- Le réalisateur français évoque sa nouvelle escapade dans le genre du "film français à chansons" : Les Biens-aimés.

Le réalisateur français de Chansons d'amour [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
]
(2007) évoque sa nouvelle escapade dans le genre du "film français à chansons" : Les Biens-aimés [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Christophe Honoré
fiche film
]
. Le projet, une étude de l'amour et de la manière dont se développent les sentiments, était d'abord un roman. Il est finalement devenu le point de rencontre entre trois des plus grandes actrices françaises et s'est garanti une place en clôture au Cannes 2011.

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Cineuropa : Est-il vrai que Les Biens-aimés est devenu une comédie musicale par hasard ?
Christophe Honoré : Au départ, je voulais en faire un roman, mais je n'arrivais pas à le boucler, alors j'ai contacté Alex Beaupain, qui a écrit les musiques des Chansons d'amour, et je lui ai dit : "Voici une page de dialogues, dis-moi si tu peux écrire une chanson là-dessus". C'est ainsi que l'idée de faire du livre une comédie musicale est venue.

Le film fait l'effet d'une suite aux Chansons d'amour. L'avez-vous abordé de la même manière ?
Je pense que les deux films partagent une certaine idée du genre, qui est la comédie musicale, ou plutôt le film français à chansons, mais pour moi, ils sont en fait très différents. Les personnages, par exemple, sont différents : Les Chansons d'amour livrait un portrait des jeunes Parisiens à une époque précise, tandis que dans Les Biens-aimés, les deux héroïnes représentent deux époques tout à fait distinctes, et la peinture que je fais de chacune est beaucoup plus détaillée : l'imagerie est plus détaillée, de même que les sentiments amoureux et la manière dont ils se développent. Par ailleurs, dans Les Chansons d'amour, le personnage joué par Louis Garrel incarne l'ambivalence de celui qui a deux sentiments très différents en même temps puisqu'il est en deuil de quelqu'un d'aimé mais découvre une nouvelle forme d'amour. Dans Les Biens-aimés, je pense que la relation est beaucoup plus envisagée dans le temps et sous l'angle de l'émotion amoureuse. Le film parle beaucoup plus nettement d'amour et de la vie sentimentale des personnages, parce que c'est ce qui m'intéressait ici. Je ne voulais pas parler d'autre chose, seulement de l'amour, et je voulais explorer plus en profondeur la manière dont je le ressens et le comprends.

En dirigeant Catherine Deneuve et sa fille Chiara Mastroianni, quelle part de leur véritable relation vouliez-vous conserver ?
Naturellement, quand deux actrices ont un lien réel dans la vraie vie, le réalisateur essaie de le capter sur le plateau. J'aimais bien aussi les observer en dehors, pendant les pauses par exemple, ou pendant les repas, car je pouvais guetter les petits détails de leur relation. Ce serait mentir que de vous dire que quand je vois Chiara et Catherine ensemble à l'écran, je n'ai pas à l'esprit qu'elles sont fille et fille, mais il est intéressant de voir comment leur relation influe sur leur jeu, les regards qu'elles s'adressent, l'affection qui point, parfois l'agacement. Cela ne peut qu'enrichir leurs personnages.

C'est un choix intéressant que celui de Ludivine Sagnier pour jouer le même personnage que Catherine Deneuve. La voyez-vous comme la nouvelle Deneuve ?
Je trouve Ludivine très particulière comme actrice, parce que c'est un caméléon. Et je n'aime pas vraiment le genre d'acteurs qui veulent "construire leur personnage" et ainsi de suite. Pour moi, ça ne veut rien dire. Elle est très particulière parce qu'elle a cette grande capacité : quand on la voit dans mon film puis dans un autre, ce n'est pas la même personne. Ce qui est intéressant c'est que ça lui vient tout naturellement. Je ne sais pas. Après deux films ensemble, elle reste un mystère pour moi. En revanche, c'est incroyablement facile de travailler avec elle : on lui demande quelque chose et dès la première prise c'est tellement bon, tellement charmant que même les directeurs de la photographie deviennent fous d'elle.

Vous savez, quand j'étais journaliste aux Cahiers du Cinema, je ne parlais jamais des acteurs dans mes critiques ; le réalisateur était le seul qui méritait mon encre. En faisant des films, j'ai vraiment découvert combien les acteurs sont formidables et importants. À présent, ils me semblent même plus importants que le scénario. Trouver des acteurs avec lesquels j'adore essayer et créer des choses suffit à me lancer dans un nouveau projet.

Voyez-vous un lien entre Deneuve et Sagnier?
Ludivine rime avec Catherine.

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