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Séries Mania 2024 - Séries Mania Forum

Dossier industrie: Séries

L’Observatoire européen de l’audiovisuel décrypte les tendances clés à Séries Mania Forum

par 

TV, cinéma, vidéo et services audiovisuels à la demande : l’abondance des contenus européens ne masque pas des signaux de ralentissement encore difficiles à interpréter sur le long terme

L’Observatoire européen de l’audiovisuel décrypte les tendances clés à Séries Mania Forum
Gilles Fontaine, Lucía Recalde, Pandora Gagnon da Cunha Teles et Susanne Nikoltchev lors de la conférence (© Observatoire européen de l’audiovisuel)

A l’occasion d’une conférence organisée dans le cadre de Séries Mania Forum (lire l’article), l’Observatoire européen de l’audiovisuel a dévoilé son instructif et très détaillé Annuaire 2023/2024 - Tendances Clés d’un paysage paneuropéen englobant la télévision, le cinéma, la vidéo et les services audiovisuels à la demande. Quelques éléments ont été mis en exergue, notamment le fait que la hausse toujours impressionnante du nombre de séries produites (notamment 873 de moins de 13 épisodes en 2022 contre 775 l’année précédente) s’accompagne d’un raccourcissement de leur durée. Un intérêt croissant pour de formats plus courts qui opère dans un environnement marqué par la baisse l’an dernier de la production de séries aux Etats-Unis, une contraction dont il est difficile de savoir pour l’instant si elle est la conséquence uniquement des grèves de 2023 ou si elle est le signe d’un possible retournement du marché qui pourrait se diffuser à l’Europe. Une question qui se pose d’ailleurs également du côté cinéma puisque le nombre de films européens commandés par les streamers a baissé l’an dernier (après une croissance continue depuis 2017) passant 80 en 2002 à 69 en 2023.

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Le boom enregistré par la production durant les années passées a vu la constitution en Europe de groupes puissants (BBC Studios, Fremantle, Banijay, Mediawan/Leonine, etc.) entendant tirer profit de l’appétit de streamers pour les contenus européens afin de compenser la stagnation des recettes publicitaires. Mais cette intensité du rythme de croissance est-elle soutenable dans un contexte où les diffuseurs pourraient devoir limiter leurs dépenses de programmation et où les streamers eux-mêmes sont en phase de rationalisation de leurs investissements car nombre d’entre eux ne sont pas encore rentables ? Après une quasi décennie d’euphorie, la question est sur la table et les années à venir éclairciront le panorama.

Cependant, au-delà de ces signaux d’inquiétude peut-être simplement passagers, la situation de la production européenne est particulièrement solide avec 23 000 épisodes de séries qui voient le jour chaque année en moyenne. En 2022, 55% des titres de fiction ont commandés par les diffuseurs publics, 32 % par leurs homologues privés et 12 % par les streamers. Ces derniers ont diffusé sur leur plateformes 186 titres européens originaux en 2022 (contre 137 l’année précédente) dont 62 % par Netflix 20 % par Amazon. À signaler également une concentration géographique des achats de séries par les streamers : 27 saisons (de moins de 13 épisodes) en Espagne, 25 au Royaume-Uni, 16 en France, 15 en Italie, 11 en Pologne, 10 en Suède, 7 en Allemagne. Du côté des diffuseurs traditionnels, les chiffres pour les saisons toutes durées confondues sont de 146 au Royaume-Uni, 108 en Allemagne, 70 en France, 46 en Suède, 43 en Finlande, 36 en Espagne, 35 en Italie, 24 en Norvège et 23 en Pologne.

Le tableau est donc plutôt paradoxal car une manne financière considérable (21 milliards d’euros) a alimenté tous les contenus européens en 2022 dont 24 % en provenance des streamers. Les diffuseurs traditionnels, notamment le service public (particulièrement au Danemark, en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas) ont aussi augmenté très sensiblement leurs investissements dans la production. Mais au-delà des sujets (importants) d’un réservoir de scénaristes européens un peu limité et d’une stagnation du nombre séries coproduites, la conjoncture est surtout marquée par la volonté récente affichée par certains streamers américains de contenir leurs engagements financiers dans la production non nationale. Vrai coup de frein ou simple palier ? L’avenir le dira, mais on peut quand même penser qu’au terme d’une période de croissance exceptionnelle, l’adage "les arbres ne montent pas jusqu’au ciel" garde une certaine pertinence.

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