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Cartoon 2024 – Cartoon Next

Dossier industrie: Animation

À Cartoon Next, Arthur Delabays, Nicolas Athané et Gabrielle d’Andrimont parlent de leur travail au sein de Bobbypills

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En quelques années, le studio, le premier d'Europe consacré à l'animation pour adultes, a passé le cap du registre indé au grand public, tout en restant fidèle à ses valeurs fondamentales

À Cartoon Next, Arthur Delabays, Nicolas Athané et Gabrielle d’Andrimont parlent de leur travail au sein de Bobbypills
(g-d): Arthur Delabays, Gabrielle d'Andrimont et Nicolas Athané lors de la conférence (© Cartoon)

Au deuxième jour de Cartoon Next (9-12 avril) à Marseille, Arthur Delabays, Nicolas Athané et Gabrielle d’Andrimont étaient invités à présenter sur scène leur travail pour le studio parisien Bobbypills, le premier studio européen entièrement dédié aux films d’animation pour adulte. La session fut modérée par Lisette Looman.

Fondé par David Alric, Bobbypills fut construit autour d’artistes tels qu’Athané, qui avait travaillé trop longtemps dans l’industrie de l’animation pour enfant, où il se sentait “censuré” et pris au piège créativement, désirant se concentrer sur “des histoires plus matures”, Delabays expliqua-t-il.

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La mission du studio est de “donner une voix aux talents qui façonneront le future de la culture pop”, dit-il, ajoutant que le studio grandit rapidement et se mit à accueillir une main d’oeuvre plus grande et plus expérimentée, ce qui “aida les artistes à créer les meilleurs versions de leurs séries”.

Les valeurs fondamentales de Bobbypills sont l’audace, la sincérité, et des standards élevés. Au sujet de l’audace, Delabays dit que “le courage est obligatoire” quand il en vient à “soutenir les points de vue uniques des artistes sur le monde”. La sincérité sous-entend que “le contenu audacieux, injustifié, vulgaire ou non pertinent peut exister tant qu’il vient avec des messages très sincères et authentiques”. Néanmoins, l’équipe s’assure toujours que “même les idées les plus bêtes soient bien réalisées”.

Plus tard, Athané parla du passage pour la compagnie du cinéma indépendant au grand public. Il plaisanta à propos du fait qu’au début, ils n’avaient “pas d’argent, pas d'expérience, pas de gens et pas de nourriture. [...] De productions vraiment faites maison, nous sommes passés à de gros partenariats internationaux avec Ubisoft, Netflix et Warner. L’idée [au centre du projet] est toujours la même pour nous : les histoires sont notre priorité, et ce sont des histoires créées ensemble”, dit-il.

Au départ, Bobbypills réunissait l’équipe entière dans la writers’ room, ce qui semblait étonnamment être “la manière naturelle de travailler”. Athané décrivit un processus d’écriture collective similaire à celui d’un atelier, mais il admit aussi qu’il pouvait être imprévisible et difficile à reproduire sur les productions plus larges.

Par exemple, lorsque l’équipe travaillait sur Creature Commandos pour Warner, elle devait s’en tenir au scénario écrit par James Gunn. Afin de délivrer leur contribution créative, l’équipe de Bobbypills avait divisé chaque épisode en plusieurs parties et les avait assignées à quatre ou cinq artistes de storyboard, divisant les tâches selon les aptitudes et les sensibilités uniques de chacun. “De cette façon, nous avons maintenu l’idée du travail en équipe mais d’une manière plus industrielle,” Athané dit-il.

D’Andrimont mentionna ensuite les stratégies de développement global du studio ainsi que son processus d’écriture interne. Bobbypills vise à trouver des projets qui peuvent “garantir qualité et viabilité”, tout en s’assurant que “l’écriture reste à la base de tout. [...] Si l'écriture n’est pas assez solide, on peut avoir le meilleur design et la meilleure animation dans le monde, ça ne marchera tout de même pas au final,” souligna-t-elle.

Le studio suit “une chronologie de développement typique” mais il fait quelque chose de différent. Avant de se mettre au travail sur la bible de l’histoire, le pilote, le script et l’animatique, l’équipe monte sur “la première barre de l'échelle”, appelée le “noyau”. Là, les écrivains et le réalisateur se concentrent uniquement sur le concept de la série, dans le but de créer une bible miniature, une scène de dialogue, et une première animatique en un mois et demi, maximum. “Cet espace est essentiel pour nous; c’est comme un laboratoire créatif Bobbypills où les idées sont affinées et testées pour s’assurer que seulement les projets les plus prometteurs passent à la prochaine étape.”

Delabays révéla que le studio travaille sur trois types de projets : les projets AAA sont en général des gros projets pour des plateformes internationales, qui ont souvent “un style plus réaliste et ambitieux”; les projets AA demandent soit “plus de temps et moins d’argent”, soit “plus d’argent et moins de temps”; et les projets A sont des projets plus difficile et à petit budget, souvent des séries au format court telles que Vermin et Peepoodo, dirigées par des “créateurs et réalisateurs de génie”.

L’équipe parla aussi de la fabrication de la deuxième saison de Peepoodo, décrite comme “une série éducative qui cherche à explorer la sexualité dans toute sa gloire”, de façon positive et sans préjugés, tout en délivrant “un message plus général de tolérance”.

“Après la sortie de la saison 1, nos financeurs nous ont demandé de travailler sur une deuxième saison, et nous avons essayé de la vendre aux grandes plateformes, [...] mais personne ne fut assez audacieux pour payer pour ça. Nous avons lancé une campagne sur Kickstarter et nous avons décidé de la diffuser nous-même sur notre site”, dit Delabays.

La campagne a aidé l’équipe à récolter 500 000 €, donnés par près de 8000 contributeurs venus de 50 pays. Les fonds ont permis à l’équipe de délivrer huit épisodes de plus et leur ont fait réaliser que “se connecter avec le public peut vraiment faire une différence”.

Le catalogue de projets grandissant de Bobbypills inclut la série Dead Cells, deux nouvelles séries dirigées par des femmes, la sitcome Down to Earth et le premier long métrage du studio, Jim Queen, réalisé par Athané lui-même.

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(Traduit de l'anglais)

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